Non au rejet de l’impôt. Multiplions les actions unitaires pour la justice fiscale et sociale

le 12 novembre 2013

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A l’opposé de la « révolution fiscale » qu’il avait promise durant sa campagne électorale présidentielle, F. Hollande et le gouvernement amplifient la « contre révolution fiscale », initiée par la droite avant eux. Au lieu d’entamer un débat public dans le pays et au Parlement pour une réforme générale progressiste des impôts, afin de doter le pays d’une fiscalité juste et efficace, il ne fait que renforcer les inégalités avec le seul objectif de « rassurer les marchés financiers ». Ceux là mêmes qu’il avait dénoncés dans son fameux discours du Bourget. Or, les marchés financiers libres, constitués des fonds financiers des grandes banques et compagnies d’assurance, véritables requins de la finance, ne seront jamais rassasiés. Un gouvernement de gauche devrait les attaquer de front en taxant la spéculation financière, les mouvements de capitaux, en pourchassant l’évasion fiscale et en faisant fermer les paradis fiscaux.

 

Au lieu de cela, le gouvernement choisit d’augmenter les impôts des plus modestes, tout en réduisant les dépenses publiques utiles pour la santé, les transports, la sécurité, l’école. Nos campagnes en souffrent tout particulièrement. En même temps, le pouvoir multiplie les cadeaux au grand patronat qui reçoit 20 milliards sous forme de crédit d’impôts et qui sera exonéré de sa participation à la branche famille de la protection sociale pour une valeur de 37 milliards d’euros. Voila qui devient insupportable ! Le problème que posent nos concitoyens n’est pas celui du  consentement à l’impôt, constitutif des fondements de la République. C’est d’ailleurs là l’un des principes révolutionnaires qui nous ont fait sortir  de l’ancien régime il y a plus de 200 ans. Mais c’est l’inégalité et l’injustice, contraires aux articles 13 et 14 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui sont fondamentalement contestées.  Ceux-ci garantissent, d’une part, l’égalité devant l’impôt et d’autre part, la transparence de l’usage des fonds collectés. Avec F. Hollande, nous sommes en passe de n’avoir ni l’un, ni l’autre. Il applique les orientations qu’il approuve lui-même au Conseil européen, selon lesquelles il faudrait développer des impôts indirects, dits  « de consommation » comme la TVA ou  « environnementaux » comme l’écotaxe, au détriment de la progressivité de l’impôt sur le revenu et des impôts sur le capital. Quant au droit des citoyens de « constater par eux-mêmes ou par leur représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la qualité, l’assiette de recouvrement et la durée », il est totalement bafoué dans le contrat de l’écotaxe qui prévoyait qu’un organisme privé collecte un impôt. D’autre part, des masses énormes d’argent public servent aujourd’hui à payer des frais financiers pour l’équivalent de la totalité de la valeur de l’impôt sur le revenu ou à aider les banques hier et à octroyer de plus en plus d’aides publiques aux plus grandes  entreprises, sans aucun résultat positif pour l’emploi et les salaires, alors que les services publics sont sacrifiés.

 

C’est sur ce fond que se nourrit un début « d’anti-fiscalisme », amalgamant les plus riches et les plus modestes. C’est très dangereux ! Il peut nourrir un anti-républicanisme. Exactement ce qu’attendent les institutions européennes pour dominer encore plus demain. Exactement ce qu’attendent aussi les populismes d’extrême droite. C’est toujours ainsi que des forces de la nuit mettent en cause la République. Si F. Hollande avait affronté le « mur de l’argent », il aurait eu le soutien des travailleurs, des retraités, des petits paysans et artisans. Il n’est pas trop tard. Une réforme progressiste de la fiscalité, pour laquelle ne cessent d’agir les parlementaires du Front de gauche, est encore possible. Il est possible de ne pas augmenter la TVA au 1er janvier prochain. Si elle est appliquée comme prévu, elle va ponctionner 6,4 milliards d’euros sur les consommateurs. Elle  ferait augmenter tous les prix. Il est possible de ne pas majorer la fiscalité sur les pensions de retraite dans les familles qui ont eu trois enfants et plus. Il est possible de ne pas soumettre à l’impôt sur le revenu la part de l’employeur aux complémentaires santé.

 

Ceci exigerait évidemment une nouvelle cohérence budgétaire au service de la justice, pour l’efficacité économique et un nouveau développement humain durable. Ceci exigerait aussi de résister aux orientations négatives des institutions européennes. Plus,  je crois qu’il faudrait  s’en émanciper lorsque c’est nécessaire. L’austérité fait en effet la preuve de sa totale inefficacité pour lutter contre la dette et les déficits.

 

Non a l’anti-fiscalisme simpliste. Oui à une profonde réforme progressiste des impôts pour la justice,  afin d’investir dans le dévelopement humain avec de nouveaux services publics démocratisés, condition indispensable pour agir contre les fractures sociales et territoriales ; condition pour le redressement du pays.

 

C’est le sens de la grande marche populaire et unitaire du 1er décembre à Bercy. Soyons y nombreux et unis.


2 commentaires


Michel Berdagué 12 novembre 2013 à 16 h 31 min

Les quatre campagnes urgentes à engager , en particulier les 3 premières sont très actuelles et d’ une telle acuité et pertinence qu’ il est bon de les rappeler :
“Pour avancer sans attendre, le PCF propose, conformément à ce qui a commencé à être discuté dans la coordination nationale du Front de gauche le 14 octobre, d’impulser des campagnes nationales du Front de gauche sur quatre grands thèmes structurants : une campagne de vérité et de propositions contre le coût du capital et pour rompre avec l’austérité telle qu’elle avait été proposée par Pierre Laurent à la Fête de l’Humanité ; une campagne pour une grande réforme de justice fiscale ; une campagne sur les enjeux européens pour la rupture avec les politiques d’austérité et la refondation d’un nouveau projet solidaire et démocratique pour l’Europe ; une campagne pour la démocratie et la VIème République.” Appel de Pierre Laurent du 23 octobre 2013 sur son blog in ” Une grande ambition pour le Front de gauche”.
Les 3 premières sont articulées entre elles et sont inter dépendantes , elles forment un tout et je ne pense pas que l’ une doit remplacer l’ autre . Le rôle de cette B.C.E. avec l’ interconnexion avec les banques privées en prêts et créations monétaires – le rappel de fin 2011 avec les aller et retour de 1000 Mds d’ euros , un million de millions, n’ est pas inutile- sont des plus déterminantes pour s’ atteler à exiger une autre politique économique ainsi que lorsque depuis 1989 les dividendes passent la ligne des cotisations patronales pour atteindre des sommets en 2007/8 en pleine “crise” ( pas pour tout le monde)et depuis se maintiennent ,ces dividendes, à une hauteur de 298,6 Mds d’ euros en 2012 ( en 2008, 364,4 Mds ) certes une perte de 65,8 et la “crise” à près de 300 Mds dans les fouilles, les goinfres vont encore se pavaner sur les yachts de haut luxe, quant à la “dette” toutes les banques privées et cette B.C.E. “indépendante” très dépendante de l’ idéologie dogmatique du grand capital même si ce Draghi communique à hauteur de taux à 0,25% , ils et elles sont coupables et responsables pour nous matraquer d’ austérité et de décroissance telle que le malaise est immense. Dans ces conditions en effet une Urgente justice fiscale est d’ une telle justice que le raz le bol , le chômage , les salaires et pensions a minima sont insupportables. Pour la quatrième en effet cette Cinquième est dépassée et pourtant dénoncée depuis le début en prévision des effets dévastateurs anti démocratiques du tout présidentialisme pour que cette U.E. s’ introduise dans notre République pour nous imposer l’ ultra libéralisme du turbo capitalisme contraire à l’ humain et à toute avancée. Maastricht et 2005 ! . Il est grand temps que ça change et Nous avons le seul programme et les moyens et le courage pour l’ Alternative efficace et concrète et à effet immédiat. Les autres : se fracasser dans le mur pour le pire à l’ affût . Le temps et l’ heure sont graves.

Michel Berdagué 13 novembre 2013 à 10 h 01 min

En écoutant l’ homme du redressement productif le Sieur et Ministre Montebourg sur France inter ce matin , un souvenir d’ une rencontre avec son staff à la fête de l’ Humanité de sept. 2011 me hanta : que de temps perdu . A son passage alors que la vente à 2 euros de notre programme -l’ Humain d’ abord – débutait, tout de Rouge vêtu , j’ interpellais le quidam passant en lui proposant une vente prometteuse et structurante et pleine d’ avenir en devenir , ne vl’a t il pas qu’ il voulait que je lui donne , cré non de d., un niet retentissant s’ échappa , désarçonné le futur promu me répondit malin de l’ échanger avec son petit livre bleu dont paraît-il le contenu était semblable avec l’ original le seul le vrai l’ unique certes à améliorer par la citoyenneté et le Prolétariat l’ Humain avec le Pôle Public financier et banques nationalisées (avec les pouvoirs du salariat .de la citoyenneté et de la représentation élective ). Je refusai tenant bon dans cet échange de livres dont l’ un était édulcoré et d’ un peu pris dans le Rouge original, un peu frelaté en qq sorte, bidouillé , nous en restâmes là . Et ce jour , soit 2 ans et 2 mois après , devenu Ministre du redressement de la chute , le Monsieur constate : ce sont les banques privées qui serrent les cordons des bourses pourtant pleines et qui regorgent de liquidités jusqu’ à mettre un nombre incalculable de petites moyennes entreprises en faillite ,les grandes mégalo-oligopoles n’ en sont pas en reste pour délocaliser et au passage d’ être aidées pendant des mois et des mois ( X années et il faudra un jour faire le bilan et calculer l’ ardoise laissée au Peuple payant toujours dans ce système unique et archi pourri) par les cadeaux fiscaux et aides diverses. Monsieur le Ministre ,les finances dénoncées au Bourget des “sans visages” sont à qualifiées en : toutes privées et contre le bien Public en se foutant des Peuples et de l’ Humanité , donc le diagnostic est facile à faire , le traitement doit être d’ un tel choc et radical car d’ une efficacité réelle , concrète et d’ une telle vigueur que le résultat est immédiat : guérison non miraculeuse mais totale par le courage et les mobilisations de notre Classe : les Prolétaires , producteurs et créateurs des richesses. Le Pôle Public financier avec Banques Publiques et contrôle de cette B.C.E. par les Peuples européens et son Prolétariat. Libérons Nous de ces finances privées mafieuses prédatrices.

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