Quand Flaubert parlait des Roms et des bourgeois

le 3 octobre 2013

roms 2

Lettre à Georges Sand, 1867

 

“Je me suis pâmé, il y a huit jours devant un campement  de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal de voir la foule en leur donnant quelques sous, et j’ai entendu de jolis mots à la Prud’homme.

Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.”

 

(A lire dans l’Humanité aujourd’hui 3 octobre 2013)


2 commentaires


chahuneau 3 octobre 2013 à 16 h 59 min

oui c’est exactement cela; problème vieux de plusieurs siècles, refus récent des communes, de leur réserver une ère légale et persécution au Bull, en toute ignorance de l’Europe de ses devoirs

Bahia 4 octobre 2013 à 8 h 39 min

Ce n’est pourtant qu’une différence de style.

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