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La semaine dernière, une réunion conjointe des représentants du Parlement européen, du Conseil européen et de la Commission de Bruxelles a quasiment finalisé la réforme de la Politique agricole commune, en discussion depuis le mois d’octobre 2011.
Nous avons souligné quelques petites dispositions nouvelles positives telle que la reconnaissance de « l’agriculteur actif », dans l’attribution d’aides publiques ; quelques dispositions pour l’aide à l’installation ; une conditionnalité environnementale des aides. De même, le principe dit de « convergence interne », c’est-à-dire le versement du même niveau d’aide à l’hectare pour un petit agriculteur comme pour le grand producteur de céréales de la Beauce est une mesure de justice attendue. Le projet de verser une surprime nationale aux cinquante premiers hectares, peut, s’il est judicieusement mis en œuvre, constituer un début de rééquilibrage en faveur des plus petits exploitants.
Mais ces orientations ne permettent cependant pas une modification substantielle positive de la Politique agricole commune. L’enjeu de la rémunération du travail par des prix de base intra-communautaires est abandonné au profit de la mise en concurrence des paysans entre eux, au cœur de l’ultralibéralisme le plus débridé. Or, tout dépend de cela. Qu’il s’agisse de l’emploi agricole, de la vie des territoires, de la qualité alimentaire et de l’environnement. C’est cet ultralibéralisme qui surexploite le travail paysan, pousse les agriculteurs au bout de leurs forces, sans rémunération convenable, alors que la pression « productiviste » a de multiples effets pervers sur l’environnement et la ruralité. En démantelant tous les outils de régulation des prix et des productions, comme la fin programmée des quotas laitiers, la Politique agricole commune détruit l’agriculture paysanne au profit de la concentration agricole et d’une agriculture de plus en plus industrialisée.
Une politique agricole européenne devrait donc d’abord créer les conditions de prix justes, lancer de nouvelles initiatives en faveur de l’emploi agricole, pour valoriser les territoires ; pour soutenir les petites et moyennes exploitations. Ce n’est pas l’orientation de la PAC réformée. Pire, le projet peu audacieux du plafonnement des aides et de la dégressivité de celles-ci, qui avait été voté par le Parlement européen a été balayé en quelques heures, dans le cadre d’un chantage honteux, où le Conseil européen a menacé de retarder le paiement des aides publiques devant être versées cette année. La politique agricole réformée ne répondra donc en rien aux puissants défis actuels et à venir du monde agricole et paysan et aux enjeux européens et mondiaux de souveraineté alimentaire et d’action contre la famine, ainsi qu’au défi de l’emploi, de l’environnement et d’une ruralité vivante.
Cette politique agricole européenne insérée dans l’ultralibéralisme mondialisé n’est faite ni pour les agriculteurs, ni pour les consommateurs mais pour les grands exploitants, l’agro-industrie et quelques centrales de distribution. Une rupture avec ces orientations est indispensable.
1 commentaire
il ferait mieux d’aider les agriculteur dans leurs travail c’est eu qui nourris la populations