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Au cours d’un déplacement dans le département de la Dordogne, le Président de la République est revenu sur son engagement de porter les petites retraites agricoles au moins à 75% du SMIC d’ici trois ans. On est tenté de dire : enfin ! Mais trois ans c’est trop long !
En effet, cela fait au moins trente ans que cette promesse est relancée par des gouvernements de gauche. En trente ans, cela fait des générations d’agriculteurs qui ont accédé au droit à la retraite ; d’autres, nombreux, qui ont du cesser d’exploiter pour cause d’étranglement financier et qui vivent dans des conditions précaires insupportable en ce siècle.
Pour plus d’un million deux cent mille agriculteurs, retraités aujourd’hui, le niveau de la retraite est de 722 euros par mois. Des millions de femmes d’exploitants n’ont qu’une retraite de base de 400 euros. On est ici bien en deça du seuil de pauvreté.
Si l’engagement du Président de la République était appliqué aujourd’hui, le niveau des retraites agricoles serait porté à 1072 euros. Ceci constituerait un progrès important. Mais il ne faudrait pas que, ce qui est donné d’une main soit repris de l’autre, sous forme de CSG ou de CRDS, sans parler des augmentations continues de prix pour s’alimenter, se chauffer ou se déplacer.
Nous ne souhaitons pas non plus que cette annonce du Président de la République serve à cacher de nouvelle dégradations des conditions d’accès à la retraite et la baisse des niveaux de pension du régime général dans le cadre d’une nouvelle contre-réforme des retraites, envisagée par le gouvernement.
Le moment n’est pas à opposer un régime de retraite à un autre. C’est un devoir pour la gauche d’améliorer tous les régimes, à partir d’une donnée simple : une meilleure répartition de la plus-value issue du travail, de plus en plus accaparée par les détenteurs du capital. Ainsi, la mise à contribution des revenus financiers du capital qui ne participent en rien à la solidarité nationale aujourd’hui, procurerait des moyens considérables à toutes les caisses de retraite, en vue d’améliorer le sort de toutes celles et de tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la richesse du pays.
Les régimes agricoles pourraient également être améliorés par une contribution des secteurs d’aval de la production agricole, qui se sont enrichi sur le travail paysan en compressant sans cesse les prix d’achat des matières premières agricoles.
Le gouvernement devrait aussi permettre aux agriculteurs et agricultrices de calculer leur retraite à partir des 25 meilleures années, tant on sait que les premières années d’installation sont encore plus aléatoires que les autres. Il faut en finir, et avant trois ans, avec cette double peine infligée aux paysans avec des années aux revenus très bas, voir négatifs, puis des décennies plus tard, des pensions de retraite de misère. Enfin, améliorer la situation des caisses de retraite agricole passe par un plan d’installation des jeunes qui devraient être assurés de pouvoir obtenir un revenu convenable, dans le cadre d’un nouveau projet agricole et alimentaire durable, répondant aux exigences nouvelles pour l’emploi, le développement des territoires, la qualité alimentaire et l’environnement.
Ceci doit se faire avant trois ans. Les agriculteurs et agricultrices en ont assez d’attendre ! Il est urgent que les paysans bénéficient de la justice et d’une nouvelle considération.
9 commentaires
Dans l’Hérault, il y a beaucoup de retraités du régime agricole et beaucoup de veuves qui ne mangent que grâce aux associations humanitaires. C’est une honte parce que, avant que le tourisme devienne la plus grande richesse du languedoc-Roussillon, les agriculteurs,viticulteurs, maraîchers… ont nourri toute la population, ont payé des impôts, n’ont pas compté leurs heures de travail…n’ont jamais eu de vacances…leurs enfants avaient rarement accès à des études supérieures…et voilà les remerciements de l’état français !
Il est vrai que les agriculteurs, je ne parle pas des propriétaires terriens de Beauce et de brie bien sur, sont souvent dans une situation précaire lors de leur passage à la retraite et 75% du smic ce serait bien. Mais ce ne sont pas les seuls. En effet ce serait une injustice criante de laisser des salariés, ils sont nombreux, ayant cotisé toute leur vie très en dessous de ce seuil. En effet, il me semble, c’est le régime général qui compense le régime agricole tout comme d’autres régimes non salariés.
“… pourtant que la campagne est belle comment peut-on s’imaginer en voyant un vol d’hirondelles …”
Monsieur le Président de la République n’accorde même pas 75 % du SMIC aux “petits” agriculteurs et même si “ça serait bien” de qui se moque-t’on ! Comment peut-on laisser vivre les gens même avec 100 % du SMIC après avoir travaillé, maintenant 40 ans, bientôt 42…. dans des conditions difficiles en plus. La crise a bon dos et nos dirigeants ont bien intérêt à entretenir “la crise” pour nous exploiter en nourrissant le capitalisme –
Malheureusement, par ses décisions graves et anti-sociales, M.HOLLANDE et ses militants soi-disant socialistes en font partie.
Très bien Continue à nous représenter, nous les militants du front de gauche
Tout à fait d’accord avec Patrick : ma famille “de cœur” compte plusieurs retraités agricoles : pendant leur période d’activité, pas de vacances, ni de weekend, priorité au remboursement des emprunts contractés auprès du crédit agricole, pour l’achat de matériel. Heureusement, qu’il y a le jardin aujourd’hui et quelques volailles pour assurer.. Les retraites agricoles doivent être revalorisées maintenant. Danielle ROLLAT
je ne peut que partager les points de vue exprimés plus haut je regrette que notre peuple n’y voit pas plus clair.
Le changement se fait à l’envers!!!!
C’est ainsi que l’on arrivera à la topographie
agricole style grandes haciendas d’Amérique
du Sud ou l’équivalent qui se déssine en Chine.
Les agriculteurs devenant des péons voire des
serfs.
Il faut une réforme complète de l’agriculture sur la capacité des exploitations sur la façon de produire et sur la qualité des produits.
C’est un ensemble de mesures qu’ils faut mettre en place, la base c’est produire “bio”,une capacité des fermes d’environ 50 hectares, il faut faire revenir en agriculture beaucoup de personnes, mettre en place un machinisme moyen et ensuite donner la retraite a 60 ans, peut-être à moins avec évidemment le SMIC pour retraite minimum.
Aujourd’hui avec la politique de droite les agriculteurs ont pour la majorité des retraites insuffisantes, mais certains ont de très bonnes retraites et Hollande depuis qu’il est au pouvoir n’a rien changé a cela.