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Les images de familles dont la maison est inondée, le jardin et les champs sous l’eau, les voitures emportées par des torrents formés de rivières sortant subitement de leur lit, s’installant à la place des rues dans nos villages, de pluies violentes et de grêles qui trouent les toits, déchiquètent les arbres et les cultures, le tonnerre, qui subitement déclenche ses arcs de feu dans le ciel et détruit des appareils ménagers ou agricoles sur son passage, tue des gens dans la rue ou au travail, nous laissent incrédules, sans force, sans voix, emplis de désolation et de chagrin au vue des pertes engendrées.
C’est ce que vivent des milliers de familles depuis des jours, voir des semaines. Ceci se produit après un printemps froid et humide. Nous voulons dire ici notre solidarité à chaque famille ainsi durement touchée. Il est si terrible, si dur de voir ainsi les fruits de son travail et de son épargne détruits ou très dégradées par le déchaînement subi des éléments de la nature. Ces intempéries ajoutent encore des difficultés à la crise que connaissent les agriculteurs, dont certains voient même la terre de certaines parcelles partir avec l’eau.
Des phénomènes météorologiques jusqu’ici peu compréhensibles. S’ils devaient se répéter, peut-être aurions nous de premiers effets de perturbations dûs aux changements climatiques. Les spécialistes nous en dirons évidemment plus, au fur et à mesure de leurs recherches, sur cette possibilité. Cela pose de toute façon des questions essentielles sur la manière dont évolue notre humanité, nos modes de production et de consommation. Tels qu’ils se sont développés depuis les révolutions industrielles et agricoles, ils ont apporté un mieux vivre, impulsés de nouvelles capacités de production, mais au bout du compte n’ont-ils pas sapé les bases de l’humaine humanité en ne respectant pas la nature, en l’épuisant par la surexploitation, en y rejetant des résidus dangereux dans le ciel, la terre et nos corps, à partir du mode de production qu’il faudrait commencer à changer ? Les destructions de forêts, le bétonnage, le non respect des paysages, des sources et des cours d’eau contribuent aussi beaucoup à l’apparition de nouveaux phénomènes.
Ainsi se pose à chacune et chacun cette simple question : faut-il continuer à soutenir un système qui en apparence n’est profitable que pour quelques uns et provoque les catastrophes sociales et écologiques pour l’écrasante majorité ? La course à la rentabilité est une course à l’abîme. Les scientifiques nous disent désormais que d’immenses étendues de banquise de l’océan arctique fondent. C’est la preuve d’un réchauffement général du climat, avec de nouvelles désorganisations, de nouveaux accidents, de nouveaux drames. Ces phénomènes peuvent constituer assez rapidement un point de basculement climatique qui pourrait engloutir l’humanité. Voilà un immense enjeu. Il doit être discuté pour inventer un nouveau mode de développement humain durable.
Sans attendre, les pouvoirs publics doivent mettre en place des dispositifs précis d’évaluation des dégâts, famille par famille, commune par commune pour recenser les dégâts et les pertes et dégager les moyens financiers nécessaire en obligeant les compagnies d’assurance à faire face à leurs responsabilités pour réparer ce qui doit l’être. Un fond « calamité agricole » doit être activé et des dispositions comme des moratoires sur les remboursements d’emprunts, l’ouverture de la possibilité de recultiver des jachères pour faire face à la destruction de champs, des crédits super bonifiés de reconstruction de maisons ou d’équipements pour les particuliers, les agriculteurs et les communes doivent être mis en place dans un partenariat banques – Etat et régions. Des dispositions comme celle de l’activation de plan de prévention des inondations et une réflexion sur les plans d’urbanisme doivent être réinventées.
Des mesures immédiates pour soulager les familles et des prévisions de plus long terme sont à l’ordre du jour. Un tel chantier est évidemment incompatible avec des débats comptables pour imposer toujours plus d’austérité. Ce qui compte avant tout c’est la vie, pas les petits plans comptables.