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De scandales financiers en destructions d’activités et d’emplois, de saccages des équilibres écologiques à la domination et l’exploitation renforcée des hommes, le talon de fer de la finance, tel un ouragan, n’en finit pas de créer une insupportable insécurité pour la vie de chacune et de chacun.
Après avoir imposé la réduction de la production laitière en Europe, éliminé des millions de petites et moyennes exploitations laitières, voilà qu’on apprend que l’on va manquer de lait. Les prix du beurre à la consommation commencent à augmenter, alors que les prix du lait à la production restent bas tandis que flambent les prix des céréales et des protéines importées. Seuls les groupes collecteurs, transformateurs et distributeurs tirent leur épingle du jeu, ainsi que le secteur bancaire et financier qui, pour une part essentielle, les pilote.
Il est urgent que le gouvernement et les autorités européennes interviennent énergiquement, à la fois contre la spéculation sur les céréales et demain sur les produits laitiers et obligent à une augmentation du prix du lait à la production. Nous voyons ici une nouvelle fois à quel point le démantèlement des systèmes de garantie de prix est néfaste pour les petits et moyens producteurs et peut être même pour la sécurité d’approvisionnement.
L’autre scandale dit « du cheval roumain » continue de discréditer toute une filière et fait douter les consommateurs. Là encore, en soulevant le couvercle des apparences on découvre tout un monde glauque lié à la finance, servi par l’ultralibéralisme et les textes européens faisant de « la liberté totale de circulation des capitaux et des marchandises » la pierre philosophale des choix actuels, au mépris de la qualité de l’alimentation humaine.
C’est la même logique qui conduit les banques françaises à, sans cesse, tergiverser pour octroyer des crédits utiles à la production et à l’emploi ici, alors qu’elles dépensent des milliards en investissements dans les grandes sociétés étrangères développant les agro carburants et de l’huile de palme. Ainsi, la géante société Malaisienne Sime Darby qui détruit les productions vivrières locales et donc l’activité des paysans locaux est financée à près de 8 milliards d’euros par la Société Générale et pour 4,45 milliards d’euros par le Crédit agricole. Notre secteur bancaire national n’hésite donc pas à investir dans des stratégies qui, d’une part détruisent les cultures vivrières, au profit de système de monocultures d’exportation pour un produit, l’huile de palme, dont les bienfaits pour la santé humaine sont loin d’être démontrés. C’est même le contraire que montrent plusieurs enquêtes.
D’autres banques françaises financent des projets de développement d’agro carburants. Ceci se fait au nom de l’écologie. En réalité, en poussant à la monoculture intensive d’agro carburants des grandes sociétés privées accaparent la terre. Les cultures intensives qu’elles y installent essoufflent et détruisent la terre et les enfants sont affamés.
C’est une totale absurdité que de transformer des produits issus de la terre pour remplir les réservoirs des véhicules alors que les estomacs sont vides !
Faire croire que les agro carburants permettraient de lutter contre le réchauffement climatique est un mensonge. La plupart d’entre eux sont plus polluants que les carburants fossiles. Ceci n’empêche d’ailleurs pas, toujours au nom de l’écologie, de tenter d’augmenter les prix du diésel. On fait croire qu’on défend l’écologie alors qu’on tente de faire payer en impôts indirects le cadeau de 20 milliards d’euros aux grands groupes, sans contrepartie pour l’emploi. De l’autre côté, le développement d’agro carburants toujours au nom de l’écologie contribue à la spéculation sur les denrées agricoles. Pénurie et prix du lait, viande de cheval à la place du bœuf, huile de palme, un seul fil : la finance. La finance contre l’être humain et la nature. Voilà l’inversion qu’il faut faire et vite : l’humain et son environnement d’abord contre la loi de la finance.