- Views 1045
- Likes 0
Au nom des équipes de l’Humanité Dimanche, j’adresse tous mes vœux à chacune et chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos familles et vos proches. Nous vous souhaitons le meilleur, dans un contexte où il faut et faudra beaucoup agir dans l’unité la plus large pour que les droits sociaux, démocratiques, le droit à une planète vivable et durable, trouvent les chemins inédits d’une nouvelle marche en avant. En 2011, une question devra être posée avec encore plus de force. Qui doit mener le monde ? L’argent-roi ou les valeurs humanistes ?
Les occasions de débattre et d’agir sur la crise de l’actuel modèle de civilisation, devenu « dé-civilisation », marquent sans aucun doute cette année nouvelle.
Parmi lesquelles, la commémoration du 140ème anniversaire de la Commune de Paris, le Forum social mondial de Dakar en février, le 20ème anniversaire de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, alors que sera relancé le cycle de libération des échanges à l’Organisation mondiale du commerce. Au moment même où la France présidera le G8 et le G20, on va beaucoup nous parler de nouvelles régulations financières et économiques. Mais la régulation capitaliste ne produira que du capitalisme. C’est le système lui-même, le mode d’organisation du monde et son appropriation par une minorité qui sont de plus en plus contestés. Faute d’alternative progressiste, le système perdure avec ses violences, ses dominations, ses exploitations aggravées.
Les promesses dites du millénaire, selon lesquelles les plus démunis auront accès à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, à l’énergie, n’ont pas été tenues. La bonne nouvelle, quasiment cachée par les grands médias, de l’accord de diminution des têtes nucléaires entre la Russie et les Etats-Unis doit ouvrir la voie au désarmement et la paix. Paix en Afghanistan comme en Irak. Le désarmement et l’action pour la paix, combinés avec une lutte acharnée, sans merci, contre la pauvreté et la misère dans un monde de coopération, seraient le meilleur moyen de lutter contre toutes les violences et tous les extrémismes fascisants, les terrorismes, même lorsqu’ils sont camouflés derrière le paravent des religions. Il n’y aura ni paix durable, ni harmonie tant qu’il ne sera pas fait droit au peuple palestinien de créer un Etat viable dans les frontières décidées en 1967.
Cette coopération mondiale, faite de partage d’informations, de savoirs, de recherches, de culture, de développement d’éducation est plus indispensable que jamais dans un monde bouleversé. L’émergence de grands pays comme l’Inde, la Chine, le Brésil ou l’Indonésie y pousse.
Plus nombreux les habitants de la planète terre peuvent admettre que le sort de l’humanité, le règlement des grands enjeux écologiques, climatiques, sanitaires, passe par une autre manière de produire et de vivre et une nouvelle répartition des richesses. Au lieu des sempiternels discours sur la moralisation du capitalisme, qu’enfin on taxe les mouvements de capitaux, qu’on ferme les paradis fiscaux, que les peuples, leurs parlements reprennent la main qui a été laissée libre aux marchés financiers. Que le cycle de l’Organisation mondiale du commerce procède à des études contradictoires des effets de la libéralisation des marchés sur le progrès social et l’environnement. Les groupes capitalistes transnationaux se servent de la planète comme d’un vulgaire casino.
Le Forum social mondial sera l’occasion de reformuler des propositions. L’alter-mondialisme ne peut reprendre la vigueur indispensable dont les populations ont besoin que dans la définition de l’architecture d’un nouveau projet de civilisation. La pétition que va lancer le Parti de la Gauche Européenne dans le cadre de ce qui est baptisé « l’initiative citoyenne », votée au Parlement européen fin décembre, permettra aussi de poser les jalons d’une transformation progressiste de l’Union européenne.
Le congrès de la Confédération européenne des syndicats qui se tiendra en mai prochain à Athènes pourrait prendre de nouvelles initiatives pour solidariser le monde du travail et de la création du continent contre cet euro-capitalisme destructeur.
Les forces progressistes françaises devraient être en mesure de lancer un appel aux peuples du monde entier à se rassembler dans une nouvelle alliance pour le progrès humain, social et écologique, pour la paix. Malheureusement, les forces de gauche et de progrès sont aujourd’hui divisées. Pas seulement pour des ambitions présidentielles. Celles-ci existent certes. Mais, au-delà, ce sont l’analyse et les fondements de la crise du système qui divisent. Les solutions à y apporter par voie de conséquence aussi. La simple humanisation ou l’aménagement du système ne sont plus aujourd’hui la solution adaptée. Partout, elles ne provoquent que le retour des droites, de plus en plus dures. La seule alternative efficace est un processus de dépassement du capitalisme pour faire naître une autre société où les femmes et les hommes libres seront associés à des projets communs pour un monde de partage, pour l’accès de toutes et tous aux droits humains fondamentaux. Et ne cédons pas à cette sorte de terrorisme intellectuel rejetant toute recherche d’une nouvelle voie aux changements, sous prétexte des échecs des tentatives de transformation. Précisément, soyons audacieux pour défricher de nouvelles pistes où les citoyens, en lien avec les forces progressistes, soient maîtres d’un nouveau processus démocratique de changement.
Certes, cet enjeu de civilisation déborde largement le cadre des prochaines élections présidentielles et législatives qui vont déterminer la politique de la France pour cinq ans. Cependant, un programme de législature peut ou pas s’inscrire dans une telle ambition, avec ou pas des projets plus fondamentaux esquissés. D’abord la rémunération du travail et une sécurité professionnelle du travail, conjuguant emploi et formation, inscrites dans un grand plan de lutte contre la pauvreté, la misère galopante et la précarité. La valeur des richesses créées qui augmente sans cesse avec le progrès technologique et les bouleversements informationnels le permet largement, à condition que, par une juste rémunération du travail, le capital soit mis à contribution par la fiscalité et les prestations sociales pour les biens communs, pour d’indispensables services publics, la protection sociale et la retraite. Pas de justice et d’égalité sans secteurs et services publics démocratiques, gérés selon les critères de l’intérêt général. De nouvelles appropriations sociales et citoyennes de grands secteurs économiques et de moyens d’échange, pour un crédit public utile à l’emploi, à la recherche, à l’innovation écologique, au développement humain général sont devenues indispensables.
Le pouvoir monarchique doit être aboli pour une ample démocratisation de la société et le partage des pouvoirs d’intervention élargis des citoyens dans la société et les entreprises. L’Union européenne doit devenir l’Europe des travailleurs et des peuples unis pour des projets partagés de mieux être et de mieux vivre protégeant des crises. Ce traité de Lisbonne doit être remplacé par un traité de coopération européen, social, solidaire, écologique, pacifique. Cette Europe nouvelle doit être actrice d’un développement nouveau de désarmement et de paix au lieu d’être intégrée à l’OTAN. La réalisation de tous ces objectifs serait d’une grande modernité. Comme à d’autres périodes de l’histoire, l’unité des citoyens pour reconquérir des droits doit prévaloir. Cette unité ne se construira que dans le débat. Et dans le débat le plus approfondi possible, nos concitoyens se donneront le programme, la démarche, la méthode, le rythme des changements progressistes. Le rejet actuel du sarkozysme ne garantit pas une victoire de la gauche. Encore moins la mise en œuvre d’une politique de gauche. Dans ces conditions, le Front de Gauche a une énorme responsabilité. Pour animer ce débat, mettre en discussion des solutions alternatives et tendre la main à toutes celles et ceux qui aspirent à un vrai changement de gauche. Pour cela, le Front de Gauche doit passer de l’association de trois forces politiques à un véritable Front citoyen et progressiste, ouvert aux formations se réclamant de la transformation sociale et écologique et surtout devenir la propriété de millions et de millions de nos concitoyens dont il faut admettre la diversité d’opinions, la différence de culture politique, syndicale, religieuse. Communistes, socialistes, écologistes, syndicalistes, altermondialistes, féministes, antiracistes, actrices, acteurs de l’économie sociale et solidaire, ou simples citoyens cherchent des lieux d’expression et d’actions politiques. Leur rassemblement peut créer une dynamique suffisamment forte, puissante, consciente pour faire qu’en toute chose prévale enfin l’intérêt général.
La combinaison des élections législatives et présidentielles peut permettre l’émergence de ce mouvement à condition d’avoir une double volonté affirmée en permanence : celle de faire gagner la gauche et d’ancrer cette gauche bien à gauche, du côté du peuple qui souffre et qui aspire à vivre mieux dans une société, une Europe et un monde où reculerait la crise. Ceci se prépare en 2011 !
.
0 commentaires
Tous mes voeux à toi PLY et à tous nos camarades de la GUE au parlement Européen. Sois remercié pour la qualité de ton travail et de tes interventions
Je ne commenterais pas ton article, tu as fait le tour de toutes les questions qui sont posées aux peuples et je pense qu’il n’y a pas grand chose à y ajouter.
Le problème qui nous reste posé est celui de la candidature à la présidentielle, nous voyons bien que des ambitions personnelles se manifestent, et même si elles sont légitimes, je partage l’analyse d’Arnaud Spire et de nombre de camarades qui ne sont pas disposés à effacer le parti de l’échiquier politique, la difficulté qu’il nous faut résoudre est de faire partager nos objectifs de changements fondamentaux au plus grand nombre de nos concitoyens, sans heurter les sensibilités des différents partenaires du F de G