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Voici les principaux éléments qui ont été discutés et votés lors de cette session.
Le 5 février, F. Hollande promet aux députés un budget ambitieux mais se soumet aux exigences de l’Allemagne et du Royaume-Uni, le 7 février.
Mardi 5 février 2013
François Hollande est venu au Parlement européen débattre du cadre budgétaire pluriannuel de l’Union européenne. A quelques jours des négociations ardues au Conseil sur le futur cadre 2014-2020 du budget européen, ce débat lui a permis de donner la position de la France et de s’appuyer sur celle du Parlement qui demande un budget ambitieux.
Lors de son intervention, le Président de la République a réaffirmé son attachement à un budget au moins équivalent au précédent cadre 2007 – 2013, alors que nombre de pays d’Europe du Nord, Allemagne et Royaume-Uni en tête, souhaitent le réduire. Se disant en accord avec le Parlement européen, il s’est prononcé pour un système de ressources propres de l’Union européenne, c’est-à-dire des financements directs par des taxes plutôt que des transferts venants des Etats membres qui rendent l’UE dépendante de ces fonds. Autre point demandé par les députés et sur lequel François Hollande a apporté son soutien: la question des rabais dont disposent certains Etats comme le Royaume-Uni. Mais afin de ne pas trop froisser ses partenaires, avant les négociations prévues quelques jours après, il s’est contenté de demander leur plafonnement là où les députés demandent la fin du système.
Cette attitude volontaire mais prudente à la veille des négociations s’est reflétée dans l’ensemble du débat. Venu chercher le soutien du Parlement avant de négocier avec des partenaires qui veulent la réduction du budget, F. Hollande a toutefois cherché à ne pas paraitre trop ambitieux sur la question. Jouant le bon sens, il a concédé que des coupes étaient nécessaires mais a rappelé qu’il refusait une austérité affaiblissant l’économie et s’opposerait à des coupes radicales dans le fond d’aide aux plus démunis, le fond européen d’ajustement à la mondialisation, ou le fond social européen.
Comme il le souhaitait, les députés lui ont apporté leur appui, demandant un budget “ambitieux” du côté socialiste, “crédible” du côté de la droite, les libéraux allant jusqu’à dénoncer “l’escroquerie qui se prépare”.
“J’ai bien entendu votre message” a-t-il dit plusieurs fois aux parlementaires de droite, ajoutant malicieusement: “mais si, d’ici jeudi, vous pouviez le transmettre à vos chefs de gouvernements et à vos chefs de partis respectifs, ce serait heureux”.
Pour autant ce n’est pas le même François Hollande que l’on a vu lors des négociations pour le cadre 2014-2020 du budget. Lors de cette réunion, les chefs d’Etat européens ont imposé au budget européen les logiques austéritaires qui prévalent déjà dans leur pays.
Alors que l’Union européenne dispose de plus en plus de prérogatives, qu’elle se donne pour ambition de réguler davantage notre économie et que son intervention est attendue dans des domaines autrefois réservés aux Etats, comme le social par exemple, le Conseil européen, première historique, a décidé de réduire le budget de l’Union européenne.
La réduction est conséquente, puisqu’en passant de 1,1% du Revenu National Brut alloué au budget à 1% c’est 10% que l’on enlève au budget européen qui s’élèvera à 960 milliards d’euros pour la période 2014-2020 alors que la Commission, déjà peu ambitieuse, proposait 1 033 milliards.
Ce manque d’ambition a consacré la victoire des logiques austéritaires et du repli sur soit porté respectivement par l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
Dans le débat qui avait suivit l’intervention de François Hollande, j’avais interpellé le Président de la République sur le Pacte de croissance annoncé en juillet dernier et dont l’on attend toujours les 120 milliards d’euros promis à l’occasion. Je l’ai encouragé à sortir des logiques d’austérité en revoyant les objectifs de l’UE et de la sa Banque centrale pour enfin mettre le social à l’ordre des priorités.
Enfin, F. Hollande pourrait mettre ses paroles en conformité avec ses actes en opposant son veto, comme le lui permet l’article 312 du traité de Lisbonne. Il ne l’a malheureusement pas fait.
Voici mon intervention lors de ce débat:
“Monsieur le Président, Monsieur le Président de la République,
Vous avez insisté, à juste titre, sur la nécessité d’une Europe solidaire et vous vous battez avec votre gouvernement contre une violente fracture, qui, en raison des politiques d’austérité, mine nos peuples. Le nombre de pauvres augmente de manière incessante et l’on est en train, aujourd’hui, de tenter de supprimer les crédits du Fonds européen d’aide aux plus démunis, alors qu’on donne des milliards aux banques. Ne croyez-vous pas nécessaire, par-delà le Conseil européen, de lancer un appel aux peuples européens pour que ce niveau d’aide alimentaire soit maintenu ?
Seconde remarque: dans chaque pays désormais est appliquée l’austérité budgétaire et salariale – c’est aussi le cas chez nous en France –, soi-disant au nom de la compétitivité. C’est une vis sans fin qui broie le travail et les droits démocratiques. Mais la surévaluation de l’euro, dont vous avez parlée à l’instant, n’est jamais combattue comme un handicap à la compétitivité, alors qu’elle détruit des emplois et des entreprises.
N’est-il pas grand temps de tenter de changer le rôle de la Banque centrale européenne et de transformer le Mécanisme européen de stabilité en un fonds pour le développement social, humain et écologique, avec l’activation d’un nouveau crédit, en lieu et place de la flexibilité du travail, de la baisse de la rémunération du travail et de la destruction de nos services publics ?
Enfin, vous avez à l’instant apporté une réponse à une question de M. Daul sur le pacte de croissance qui m’a un peu surpris. Vous avez dit que vous allez le recycler dans le prochain budget. Cela veut-il dire que les crédits annoncés en juin étaient virtuels ? “
La Commission et les présidents de groupes du Parlement européen ne veulent pas d’un accord au rabais
Un autre débat a porté sur le «cadre budgétaire » le lundi 21 février.
Lors de ce débat, le Président de la Commission s’est différencié -contrairement à son habitude- d’Hermann Van Rompuy, le Président du Conseil, qui se félicitait de cet accord.
José Barroso a souligné que cet accord était “décevant”, qu’il était “largement inférieur” à la proposition faite par la Commission (80 milliards d’euros en moins comparé à la proposition, faite par la Commission, 1047 milliards d’euros sur la période 2014-2020). Il s’est donc tourné vers le Parlement pour chercher un soutien afin d’obtenir un budget plus ambitieux.
Du côté de la droite européenne un mécontentement s’est aussi exprimé. Joseph Daul, élu de l’UMP et président du groupe PPE, a précisé que ce budget n’était “pas acceptable en l’Etat”. Il a également condamné la méthode, le Conseil n’ayant à aucun moment tenu compte des demandes du Parlement alors que son vote est pourtant nécessaire. Le même point de vue a été défendu par le Président des socialistes, l’autrichien Hannes Swoboda, et le Présidents des libéraux, le belge Guy Verhofstadt.
Il semble que le Conseil et surtout les gouvernements qu’il représente sont convaincus qu’ils pourront calmer les députés européens de leur famille politique et les faire adopter ce budget.
Les élections européennes ne sont pas loin et la constitution des listes peut être un moyen de pression non négligeable d’où la demande des Verts d’un vote d’un budget après les élections ou d’un vote caché qui permettra aux députés de se libérer de la discipline de vote que serait tenté d’imposer leur gouvernement.
Enfin les députés conservateurs et libéraux, tout en fustigeant le budget actuel ont ouvert une porte de sortie en soulignant le besoin d’une clause de révision: la possibilité d’amender le budget après un certain temps.
L’avantage de cette clause est qu’elle permet une plus grande flexibilité sur un cadre de 7 années qui n’a aucun sens, qu’elle permet donc théoriquement une hausse lors de la rediscution du budget dans 2 ou 3 années par exemple. Et surtout qu’elle permet aux députés de sauver la face, vis-à-vis du Conseil.
Du côté de la gauche, on est beaucoup plus critique: les socialistes européens et verts tout comme mon groupe de la GUE-NGL ont fustigé ce budget de renoncement. Non seulement une clause de révision est nécessaire, tout comme un système de ressources propres qui permet de s’affranchir des intérêts nationaux et des coupes mais surtout ce budget doit être nettement augmenté pour affronter les conséquences de la crise et pour des projets européens nouveaux.
En l’Etat actuel, nous avons un budget qui suit les effets de la crise. Or c’est tout le contraire qu’il nous faut avec la mise en place d’un budget contra-cyclique qui favorisera une relance européenne toujours attendue. D’autant plus que les instruments de contrôle budgétaire européens mis sur place ces dernières années interdisent toute relance aux Etats.
Le positionnement des socialistes français sur cette question est attendu. Suivront-ils l’intérêt européen ou se plieront-ils au renoncement accepté par François Hollande? La question est ouverte.
Une audition pour aider les travailleurs de Sanofi
Après plusieurs rencontres, j’ai invité Mardi 5 février une délégation d’une vingtaine de délégués du comité d’entreprise de Sanofi au Parlement européen à Strasbourg pour qu’ils puissent exposer aux députés européens de différents groupes politiques les effets du plan de restructuration qui les frappe, mais au-delà d’eux, tous les citoyens.
Ce plan, s’il était mené à son terme, entrainerait la suppression de 7000 postes dans 9 pays dans l’Union européenne.
Des délégués venant du Royaume-Uni, de Hongrie, de Roumanie, d’Espagne et de France, représentant les travailleurs comme les chercheurs ont présenté la situation de leur entreprise.
L’orientation est partout la même :
●Désinvestissement dans la recherche au profit de la rentabilité à court terme
●Restructuration constante de l’outil industriel et de la recherche qui casse les processus en cours
●Externalisations et délocalisations de services et d’emplois
A cela s’ajoute les particularités de la production de médicaments. Celle-ci est progressivement abandonnée au profit du marketing alors que les scandales sanitaires sur les effets non désirables de certains médicaments s’accumulent.
Dernier exemple en date cité par ces représentants des travailleurs: l’abandon par Sanofi du programme de recherche d’un vaccin contre le VIH alors que les résultats étaient encourageants, tandis que l’on investit dans un vaccin contre… l’acné.
Pour ces délégués venus de toute l’Europe rencontrer la quinzaine de parlementaires socialistes, verts, du front de gauche et de droite qui étaient présents, il était important de faire partager leurs inquiétudes sur les conséquences de la soumission grandissante aux logiques financières du secteur pharmaceutique.
Plusieurs exemples ont illustré cette inquiétude, les plus classiques étant les licenciements, les délocalisations suivies quelques semaines plus tard par l’embauche d’intérimaires pour combler la charge de travail.
Les représentants des travailleurs de Sanofi ont insisté sur la nécessité de l’action des députés européens pour rappeler le groupe Sanofi à ses obligations envers; ses employés, les territoires où l’entreprise est implantée ou encore, pour aborder la question des crédits alloués par l’Union européenne sans contrôle à Sanofi au titre de la recherche, ou pour obtenir des textes européens qui permettent une vraie consultation des travailleurs.
Nous sommes ici face à un secteur particulier directement lié aux enjeux de la santé publique, largement financé par l’Etat et la sécurité sociale.
Parmi les suggestions proposées par les députés figurent la transversalité des politiques.
La politique industrielle doit éviter d’être cloisonnée selon qu’elle ait plus d’impact sur l’emploi, l’environnement ou les questions énergétiques.
A également été suggéré la création d’un cadre protégeant les PME contre les grosses entreprises. Celles-ci s’appuient régulièrement sur les PME pour leur recherche mais dans une relation inégale qui finit souvent par l’absorption des petites structures.
La nécessité du renforcement des pouvoirs des comités d’entreprises européens.
Tout comme la proposition de conditionner les aides européennes à l’emploi, aux territoires et aux biens publics.
Enfin, la réflexion sur la création d’une société européenne publique dans les secteurs industriels en difficultés, déjà évoquée dans le cas de la sidérurgie, doit sérieusement être poussée aussi pour les secteurs du médicament.
En attendant c’est un travail d’alerte vis à vis des Commissaires européens que nous allons porter et de coordination entre députés des différents groupes politiques pour défendre au mieux les droits des travailleurs de Sanofi. C’est en ce sens que nous envisageons de nouvelles initiatives.
Le Parlement vote pour un accès plus rapide aux génériques
Mercredi 6 février
Le Parlement a adopté une résolution demandant d’accélérer significativement les délais pour introduire des médicaments génériques sur le marché.
Les génériques représentent en moyenne une économie de 40% comparés aux produits de marque d’origine. Une économie qui bénéficie aux ménages, mais également aux systèmes de sécurité sociale qui remboursent ces médicaments et représentent au final les principaux pourvoyeurs de fonds des laboratoires pharmaceutiques.
Dans sa résolution adoptée à une large majorité par 559 voix pour, 54 contre et 72 abstentions, le Parlement demande d’accélérer l’arrivée de ces médicaments sur le marché souvent freinées par les entreprises qui produisent les marques d’origines. C’est pourquoi les députés demandent plus de transparence des autorités nationales qui autorisent la commercialisation de ces médicaments. Celle-ci devront rendre publics les noms et les déclarations d’intérêts de tous leurs expertes et membres, afin d’éviter tout conflits d’intérêts.
La commercialisation même doit également être accélérée. Passé le délai de 180 jours pour autoriser ou non le nouveau médicament, le prix et le remboursement de ce nouveau médicament doit être fixé dans les 60 jours qui suivent. Cette procédure devrait permettre d’accélérer significativement la commercialisation et le remboursement des génériques parfois bloqués par des procédures administratives au grand dam des patients et des organismes de sécurité sociale mais au plus grand bénéfice des grands laboratoires.
Le Parlement vote une position de la politique de la pêche commune
Mercredi 6 février
Le Parlement a adopté sa position dans le cadre des négociations sur le futur de la politique de la pêche commune, la PCP.
Ce rapport adopté à une large majorité par 502 voix contre 137 et 27 abstentions met l’accent sur la conservation de la ressource via plusieurs mesures pour limiter les captures de poissons et imposer une gestion durable de la ressource de poisson.
A partir de 2015 les quotas de pêche décidés chaque année entre ministres de la pêche des différents Etats membres seront remplacé par le principe du rendement maximal durable (RMD) qui impose par zone et par espèce de ne pas pêcher plus de poisson que la nature n’est capable de produire. A charge de la PCP de répartir ensuite les captures entre pêcheurs mais sur la base des plafonds fixé par les différents RMD.
Autre mesure destinée à éviter les gaspillages, l’interdiction progressive de rejets pour l’ensemble des espèces pêchées. La pratique des rejets consiste à rejeter en mer les poissons capturés que l’on ne souhaite pas garder pour plusieurs raisons: ne pas encombrer le bateau de poissons qui rapportent moins que ceux recherchés, et lors du débarquement, ne pas voir soustrait de ses quotas de captures ces poissons non désirés.
Cette pratique conduit cependant à un énorme gaspillage en termes de ressource, puisque les poissons rejeté en mer sont morts, et ne servent même pas à la consommation.
Les Etats pourront également créer des zones de reconstitutions des stocks en interdisant toute pêche dans cette zone. Un amendement socialiste visant à porter la taille de ces zones à 10% des eaux territoriales des pays de l’UE a cependant été rejeté.
En revanche, les Etats pourront limiter la pêche dans les 12 milles marins au-delà de leurs côtes aux seuls navires opérant traditionnellement dans cette zone. Cette limitation est aussi une façon de contourner le fait que le Parlement n’a pas réussi à s’entendre sur une définition de la pêche artisanale qui opère dans cette zone des 12 milles.
Selon les Etats les enjeux et types de pêche diffèrent grandement d’où la difficulté de fixer un cadre commun. Cependant je me félicite de cet effort pour préserver la ressource mais également de l’abandon des quotas transférables de pêche qui aurait marchandisé cette ressources tout en menaçant que celle-ci ne soient confisquée par de grands groupes.
Cette réforme doit désormais passer des négociations au Conseil qui seront assurément compliquée tant les intérêts divergent selon les pays.
Une délégation de syndicalistes d’Arcelor Mittal reçue au Parlement et une autre envoyée dans les hôpitaux de Strasbourg
Mercredi 7 février
Une délégation de syndicaliste d’Arcelor Mittal a été reçue par le Commissaire à l’énergie et les Présidents de groupes politiques du Parlement.
En parallèle, devait avoir lieu une manifestation devant le Parlement pour protester contre les suppressions de poste massives organisée par Mittal, notamment la fermeture d’une partie des laminoirs à Liège privant 1300 personnes de leur travail. Malheureusement, le dispositif mis en place par les forces de l’ordre, empêchant certains syndicalistes belges de se rendre à Strasbourg et, une fois sur place, les maintenant éloignés du Parlement, n’a fait qu’exacerber les tensions.
Il s’en est suivi des affrontements violents entre force de l’ordre et travailleurs, plusieurs d’entre ces derniers finissant à l’hôpital dont un jeune qui a perdu son œil par un tir de flash-ball simplement pour avoir manifesté pour garder son travail. Cet incident lamentable prouve encore une fois qu’il est plus que nécessaire de se poser sérieusement la question de l’utilité de ses engins soit disant inoffensif et qui déresponsabilisent une utilisation pourtant dangereuse.
Il s’en est suivi des affrontements violents. Plusieurs travailleurs ont finit à l’hôpital dont un jeune qui a perdu son œil suite au tir d’un projectile en caoutchouc par un membre des forces de polices. Cet événement, inadmissible par lui-même, est aggravé par les soupçons qui sont nés suite aux divers témoignages de syndicalistes et de reporters présents faisant état d’usages non réglementaires et disproportionnés des armes anti-émeute utilisés par les forces de l’ordre. Une plainte a été déposée par le jeune syndicaliste blessé contre la police française auprès de l’IGPN. Cet incident lamentable met directement en cause des catégories d’armes et des pratiques policières qui, dans un contexte social, nous ramènent à des pratiques d’un autre âge et indignes de notre République. De même que les matraques des voltigeurs de sinistres mémoire, ces armes introduites sous les auspices de Sarkozy et Guéant, Flash- Ball ou LDB40 doivent être bannies de la panoplie de la police Républicaine française !
Pour les syndicalistes il était important d’être reçu par la Commissaire à l’industrie avant la tenue d’une table-ronde organisée par la Commission le 12 février sur l’avenir de la sidérurgie en Europe, à laquelle devraient participer les ministres français, luxembourgeois et belges chargés de l’industrie, les commissaires à l’Industrie et à l’Emploi et aux Affaires sociales, des représentants du Parlement européen, et des syndicats d’Arcelor Mittal.
A noter que Lakshmi Mittal lui-même a décliné l’invitation. Les recommandations de cette table ronde seront prises en compte par la Commission pour élaborer son Plan d’action acier qui présenté en juin prochain.
Lors du débat lundi 4 février sur l’avenir de l’industrie européenne le commissaire a été interpellé par plusieurs députés de différents groupes politiques. Le manque d’initiative de la Commission face à la stratégie de Mittal poursuivant une logique purement financière en restreignant l’offre d’acier pour soutenir artificiellement les prix a été particulièrement attaqué, certains députés demandant l’ouverture d’une enquête pour non respect des règles de concurrence.
Voici l’intervention qu’à prononcé lors de ce débat mon ami Jacky Hénin :
«Il était temps, et grand temps, que la Commission entende la voix de ceux qui, dans ce Parlement, réclament depuis tant d’années une véritable politique industrielle qui réponde aux besoins des citoyens et des territoires, plutôt que de considérer le marché comme seul guide.
Nous prenons acte de ce changement d’appréciation dans les discours mais restons, toutefois, dans l’attente d’engagements concrets car, trop souvent, les bonnes intentions de la Commission s’arrêtent là où les intérêts des financiers commencent. Oui, il faut mettre en œuvre une politique de sauvegarde et de développement de l’emploi industriel sinon l’Union, à l’exception de l’Allemagne et de ses sous-traitants, ne sera plus qu’un désert industriel.
Contrairement à ce qui est véhiculé, ce n’est pas le coût du travail qui est responsable du désastre industriel européen. Parmi les responsables de ce désastre, on trouve le coût de la finance et les politiques d’austérité. Les marchés financiers ne financent pas l’industrie, au contraire, ils la saignent: dividendes, LBO, stock options, frais financiers… Les politiques d’austérité réduisent la consommation, grippent la machine, entraînant licenciements, diminution des salaires. Résultat: le niveau d’investissement de l’industrie européenne est ridiculement bas et les débouchés sont restreints, comme dans l’industrie automobile, où les ventes reculent de 15 %.
Si l’on veut vraiment commencer à reconstruire une industrie européenne, il faut enfin reconnaître qu’une entreprise sert, avant tout, à produire des biens et des services utiles à nos peuples et non à engraisser des actionnaires ».
La droite impose sa vision sur l’examen de croissance européen
Mercredi 6 février
Les députés de gauche et de droite se sont opposés frontalement sur les objectifs du prochain semestre européen.
Le semestre européen permet à la Commission de faire ses recommandations budgétaires aux Etats de l’UE avant d’ausculter les propositions de budget des parlements nationaux et de s’assurer que celles-ci soient bien en conformité avec les lignes directrices de la Commission.
Nous restons opposés à cet exercice de privation des souverainetés populaires. La première étape du semestre européen est dans l’Examen annuel de croissance de la Commission, qui fait une estimation de la croissance annuelle et fonde ses recommandations sur la base de cette estimation. Dans ce cadre, le Parlement devait se prononcer sur la stratégie de la Commission.
C’est dans cette définition que la gauche du Parlement (socialistes, verts et notre groupe de la GUE-NGL) s’est opposée frontalement à la droite des conservateurs et libéraux qui a soutenu les propositions de la Commission.
Par 329 voix contre 271 et 13 abstentions, la droite a passé outre les amendements déposés pour réviser les modèles d’austérité actuels ou même demander un minimum de flexibilité dans les règles d’austérité.
Ce vote pour une austérité généralisée, durable et sans discernement est dangereux. Il démontre la déconnexion d’une partie de l’hémicycle avec les citoyens européens qui souffrent des effets de la suppression par les gouvernements des services publics et de premières nécessités pour rentrer dans les critères budgétaires imposés par la Commission.
Deux conceptions de la responsabilité sociale des entreprises pour deux résolutions
Le Parlement a adopté ce mercredi 6 février deux textes prônant deux visions différentes de la responsabilité sociale des entreprises.
Le premier texte adopté: Responsabilité sociale des entreprises: promouvoir les intérêts de la société et ouvrir la voie à une reprise durable et inclusive a été rédigé par un socialiste anglais, Richard Howitt.
Le concept de responsabilité sociale des entreprises constituant une nouveauté au niveau européen, le rapporteur de ce texte ne déplore que l’approche de la Commission “se concentre exclusivement sur la transparence, la responsabilité et l’obligation de rendre compte des seuls marchés financiers”.
Ce rapport non législatif invite les entreprises responsables à démontrer leur engagement pour atténuer les conséquences sociales de la crise et à le faire en lançant un certain nombre d’actions suggérées par le rapport: création d’emplois pour les jeunes, santé au travail, viabilité des retraites, promotion du “salaire minimal vital”, lutte contre les pratiques d’exploitation au travail dans les chaînes d’approvisionnement des entreprises et la promotion de nouveaux marchés pour des produits et services socialement utiles et environnementaux.
Le rapport défend également une approche globale de la responsabilité sociale des entreprises en faisant la promotion de ces pratiques à travers différents cadre internationaux comme les Nations-Unies ou l’OCDE et surtout en agissant sur les entreprises multinationales en promouvant des cadres comme la “Global Reporting Initiative” qui fixe une transparence et une obligation de report pour ces signataires sur la gestion de leur entreprise. Le lien entre la responsabilité des entreprises et la gouvernance doit donc être renforcé contrairement à l’approche de la Commission qui continue à voir la responsabilité sociale des entreprises comme un coût, et non une opportunité de sortir de la crise par le haut.
Cette vision est justement défendue dans l’autre résolution adoptée le même jour sur le même sujet et rédigée par un conservateur italien: Responsabilité sociale des entreprises: comportement responsable et transparent des entreprises et croissance durable.
Ce texte promeut certes les mêmes cadres de responsabilité, mais à cette différence remarquable qu’il privilégie pour sa part une approche volontaire qui satisfait l’ensemble de la droite du Parlement et plus particulièrement les libéraux. Ceux-ci se sont montré très attachés à cette approche qui, de fait, permet aux entreprises de jouer de la responsabilité sociale “à la carte”: lorsque cela les arrange et in fine de s’en servir essentiellement comme d’un outil de communication plutôt que de responsabilisation de leur pratiques.
Plus de fonds pour aider les pays qui font face aux flux de migration
Mercredi 6 février
Le Parlement a voté une hausse de la participation européenne aux programmes pour les migrants arrivant dans les pays européens les plus en difficulté.
La Grèce, comme l’Espagne sont les portes d’entrée de flux de migrants arrivant des pays du Maghreb et d’Afrique (pour l’Espagne) ou du Moyen-Orient et du sous-continent indien (pour la Grèce). Ces pays font donc face à des flux importants destinés à l’ensemble des pays de l’Union européenne alors qu’eux mêmes connaissent de grosses difficultés économiques.
En conséquence ces pays n’ont de cesse de demander un partage du “fardeau” de l’accueil, c’est-à-dire que les autres Etats fassent un geste et prennent en charge les migrants qui souhaitent se rendre dans leur pays. Ce que les autres Etats refusent pour l’instant.
En attendant que la question d’une vraie solidarité dans l’accueil soit mise en place, les Etats se dédouanent en orientant des fonds européens pour l’accueil, l’aide au retour vers ces pays. C’est une hausse des taux de cofinancement -la part de ces programmes prise en charge par le budget de l’UE- que nous avons adopté.
En les portant à 75%, voire 95% dans les pays les plus en difficulté, nous augmentons ces fonds. Mais les conditions d’accueil des migrants dans ces pays restent souvent déplorables et le fond du problème n’est pas abordé.
C’est pourquoi si je salue le fait que l’Union européenne débloque plus de fonds pour ces programmes j’estime qu’il est nécessaire d’aborder la question de fond qui l’accompagne en ouvrant la possibilité d’un vrai accueil européen des migrants avec une solidarité entre Etat nous créerons enfin les conditions nécessaires pour que ces personnes soient accueillis correctement et que leurs droits soient respectés dans le cadre de procédure claire, transparente et équitable.
Le Président tunisien se veut rassurant sur le printemps arabe et condamne l’obscurantisme
Le Président tunisien s’est adressé mercredi 6 février au Parlement lors d’une séance solennelle.
Lors de son intervention, alors que nous venions, avec lui, d’apprendre l’assassinat du responsable du Front populaire, Choukri Belaïd, il a inscrit les révolutions du printemps arabes dans un processus historique en cours amenant progressivement les nations arabes vers la démocratie. Ce processus met du temps et n’est pas sans embûche. Pour autant il a fustigé l’idée d’un “hiver islamiste”, appelant les Européens à ne pas craindre les changements en cours mais au contraire à les soutenir.
Il a rappelé les défis importants auxquels font face les nouveaux gouvernements: économiques et sociaux, les provocations des mouvements salafistes qu’il a défini comme l’équivalent de notre extrême-droite. Ces provocations ont frappé le matin même où il a prononcé ce discours avec l’assassinat de Chokri Belaïd. Mais comme Moncef Marzouki l’a très justement rappelé: “ce message nous le refusons”.
Voici une version raccourcie de cette belle intervention:
« Mesdames et Messieurs, à la fin des années 90, j’avais écrit que, si le XVIIIe siècle a été le siècle des révolutions française et américaine, le XXe celui des révolutions russe et chinoise, le XXIe siècle sera le siècle de la révolution arabe. Ce n’était pas à force de lire dans le marc de café, mais dans le livre de l’Histoire. Les grandes nations ne se suicident pas, ne se laissent pas mourir. Au plus profond d’elles-mêmes, elles finissent, quand tout semble perdu, par retrouver l’énergie de rebondir. Plus long est le calvaire, plus profonde est la chute, plus forte est l’énergie qui va les propulser hors du trou où elles sont tombées.
Les révolutions arabes, inscrites dans une sorte de fatalité de l’Histoire, ont donc fini par arriver. La question fondamentale et légitime qui se pose à vous comme à tous les Européens est simple: ces révolutions sont-elles pour nous un bien ou un mal, une chance ou un danger? Pour comprendre les événements, les peuples, les êtres humains, voire les animaux ou même les choses, il faut une dose minimale d’empathie. Sans elle, ce que nous voyons se ferme au regard et se dérobe à l’entendement. Je ne demande pas simplement votre attention mais aussi votre empathie, Mesdames et Messieurs, sans laquelle il n’y a aucune chance que nous puissions communiquer et nous rencontrer.
Oui, les révolutions arabes peuvent poser à l’Europe de sérieux problèmes. On voit déjà se profiler les principaux. Il y a le risque de les voir dégénérer en désordres, en guerre civiles voire en guerres régionales, comme c’est déjà le cas en Syrie, avec tout l’impact que cela peut avoir sur la sécurité de l’Europe.
Le deuxième risque, nous l’avons vécu au lendemain de la chute de la dictature en Tunisie. Nos jeunes, profitant de l’effondrement de l’appareil sécuritaire et connaissant mal les difficultés économiques de l’Europe, se sont précipités sur les bateaux pour prendre d’assaut vos côtes dans l’espoir d’une vie immédiatement meilleure.
Il y a enfin la troisième menace: l’extrémisme islamiste armé, que nous appelons le salafisme djihadiste, qui pourrait retrouver une nouvelle vigueur à l’occasion de la poussée de fièvre que connaît cette région du monde. Menace mondiale dans le cas d’Al Qaïda, menace régionale comme dans le nord du Mali, à l’origine de la nécessaire intervention française, il est surtout une menace nationale dans chaque pays du printemps arabe, car c’est lui, et non les suppôts de l’ancien régime, qui constitue la partie la plus dangereuse de la contre-révolution. Et pour cause, la révolution démocratique lui a coupé l’herbe sous le pied et l’a frustré de ce qu’il croyait être sa chance historique d’hériter des dictatures déchues.
Mesdames et Messieurs, le verre est aussi à moitié plein. Non, il n’y a rien à craindre des révolutions arabes, car ce ne sont pas des révolutions nationalistes ou xénophobes. Lors de leurs déclenchements, on n’a pas entendu les habituels slogans antioccidentaux ou anti-israéliens. Et pour cause, la liberté n’est plus arrachée à l’occupant étranger, mais à une dictature corrompue et brutale qui a fini par se constituer en véritable occupation interne. Les dernières manifestations violentes de salafistes djihadistes contre les ambassades occidentales, lors de cette lamentable histoire de la vidéo islamophobe, n’ont réuni que quelques centaines d’individus, sous le regard inquiet et désapprobateur de l’écrasante majorité.
Non, il n’y a vraiment rien à craindre des révolutions arabes, car ces révolutions sont d’abord et avant tout des révolutions sociales, se battant pour les mêmes droits sociaux et économiques qui ont été à l’origine de vos propres évolutions ou révolutions. Non, il n’y a rien à craindre des révolutions arabes, car ce sont des révolutions démocratiques.
Certes, les partis islamistes ont remporté des victoires électorales indéniables en Tunisie, en Libye, en Égypte. Mais n’est-ce pas la démocratie qui a amené une fraction importante de l’islamisme dans son camp? N’est-ce pas elle qui leur a imposé ses règles, son éthique et, en arrière-plan, sa vision du monde?
Non, ce n’est pas l’islamisme qui a triomphé dans le sillage du printemps arabe, qu’il pervertirait ou récupérerait, comme le craignent certains, ce ne sont pas les démocrates qui se sont “convertis” à cette idéologie politique appelée l’islamisme, mais ce sont bel et bien les tenants de cette doctrine – du moins la fraction modérée largement majoritaire dans le spectre islamiste tunisien – qui se sont convertis à la démocratie.
[…] Quant à ceux qui parlent déjà de l’hiver islamiste succédant au printemps arabe, ils ne semblent pas connaître le nombre d’années, voire de décennies, qu’il a fallu à d’autres peuples pour retrouver un équilibre après une révolution.
[…] Nous sommes absolument déterminés à promouvoir et à défendre toutes les libertés, à protéger les acquis de la femme, mais on ne change pas les attitudes et les comportements de plus de cinquante ans en deux années.
Nous sommes déterminés à protéger le mode de vie des Tunisiens, de la Tunisie moderniste et à élever le niveau de vie de la Tunisie pauvre et oubliée, mais les défis socio-économiques sont colossaux, tant l’héritage de la dictature, soigneusement camouflé pendant plus de vingt ans, se révèle lourd.
Nous sommes absolument déterminés à continuer notre stratégie d’absorption de la fraction moderniste, modérée de l’islamisme – car elle existe, n’en déplaise aux idéologues qui ne voient ni la complexité, ni la dynamique de la chose politique – et tout aussi déterminés à faire face à sa fraction insoluble dans la démocratie, et ce par les moyens sécuritaires dans le cadre de la loi et du respect des droits de l’homme, mais surtout par le développement social, économique et culturel. Nous n’accepterons jamais que ce courant, l’équivalent de votre extrême droite, mette en danger notre modèle de société profondément arrimé à son héritage arabo-musulman mais résolument tourné vers la modernité. Nous ne le laisserons pas mettre en danger les acquis de la femme, les droits de l’homme ou la relation à l’Occident, que nous voulons pacifiée, amicale et basée sur le respect mutuel, et le partenariat profitable à nos deux communautés.
Ce chemin, Mesdames et Messieurs, est semé d’embûches, de beaucoup d’embûches, car cette révolution pacifique compte de nombreux ennemis, qui sont décidés à la faire échouer. Une violence verbale orchestrée, des marabouts brûlés, pour dresser les musulmans contre les musulmans, et aujourd’hui, cet odieux assassinat d’un leader politique que je connais bien, qui a été pour moi un ami de longue date, Chokri Belaïd. Cet assassinat politique aujourd’hui même, alors que j’allais m’adresser à vous, c’est une menace, c’est une lettre envoyée, mais qui ne sera pas reçue. Nous refusons cette lettre, nous refusons ce message et nous continuerons, d’abord à démasquer les ennemis de la révolution…
[…]L’Union européenne nous fascine aussi par ce qu’elle a réussi de plus remarquable, pour ne pas dire de miraculeux: la réconciliation franco-allemande. L’existence d’un tel miracle montre sa possibilité et aussi la possibilité de sa reproduction, malgré la rareté des miracles.
Laissez-moi ici vous demander de préparer la venue de cette paix que nous attendons tous au Proche-Orient.
Demandez à tous vos collègues israéliens, face au blocage actuel, gros de toutes les menaces futures sur la paix dans cette région et dans le monde, de réfléchir à une paix qui ne rime ni avec reddition, ni avec une longue trêve que chaque camp utilise pour fourbir ses armes en vue d’un nouveau round dans la guerre éternelle.
Demandez-leur de libérer Marwan Barghouti, parlementaire comme vous… et de le laisser venir en Tunisie récupérer une santé détruite par dix années de prison en isolement total.
Mesdames et Messieurs, j’ai commencé par un souvenir personnel, permettez-moi de terminer par un autre souvenir personnel.
Strasbourg est la ville où j’ai fait mes études, appris mon métier, la ville dont les habitants m’ont profondément marqué, par leur sens du travail, de la discipline et de la modestie, la ville où sont nées mes deux filles. C’est aussi la ville où se sont décidés les choix fondamentaux qui ont dirigé le reste de ma vie.
Jeune interne, au début des années 70, je me suis présenté devant l’un de mes maîtres les plus prestigieux de la faculté de médecine de Strasbourg, pour lui demander un sujet de thèse pour mon doctorat. Il me proposa de travailler sur la question de l’expérimentation humaine en médecine. J’ai tout de suite accepté, pas parce que le sujet m’intéressait, mais parce que je voulais me dire l’élève de Marc Klein. Ce que je ne savais pas, c’est que mon vénéré maître, parce qu’il était juif, avait été envoyé dans un camp de concentration, et parce qu’il était médecin, il avait été affecté à une unité d’expérimentation médicale sur les prisonniers.
La préparation de la thèse fut un voyage dans l’horreur, l’horreur d’une science sans conscience, l’horreur d’une nature humaine capable du pire, l’horreur de régimes politiques déments, l’horreur de la banalité du mal.
C’est lors de mes recherches que j’ai lu pour la première fois la déclaration universelle des droits de l’homme, et c’est là que tout a basculé.
Je ne pense pas que Marc Klein ait réalisé un instant l’impact qu’il allait exercer sur la vie de ce jeune interne étranger venu lui demander l’honneur d’être son élève, ni l’impact que cela allait avoir, par des voies mystérieuses, sur le destin de milliers d’autres hommes. Il était à mille lieues d’imaginer ce que son influence allait me coûter en termes de combats, de prison, d’exil, d’années de persécution, mais aussi en termes de combats, d’accomplissements et de victoires.
Parce que cette victoire, qui me permet d’être aujourd’hui ici, en ce haut lieu de la démocratie, de la paix et de la fraternité entre les peuples, d’y prendre la parole en homme libre parlant au nom d’un peuple libre, est aussi la sienne, permettez-moi de la lui dédier.
Permettez-moi enfin de saluer par la même occasion Strasbourg, l’Alsace, l’amitié franco-tunisienne et l’amitié euro-arabe.
Je termine par le plus beau salut échangé entre les hommes: As-salâmaleïkoum, Que la paix soit sur vous ».
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Nous sommes de la Brigade anti-fraude et Contre la Cybercriminalité international, nous fusionnons avec l’Interpol, les Polices locaux et les Gendarmeries dans tout les pays du monde ayant opté pour la convention officielle de poursuite et l’arrestation immédiate de tout individu impliqué dans l’escroquerie, fraude ou n’importe quelle organisation contribuant à l’insécurité sur votre territoire via Internet. En effet nous sommes chargés de veuillez a la bonne utilisation des technologies d’informations et de communications et nous tenons à vous dire que nous avions déjà essayé de mettre la main sur certains individus par l’aide des personnes qui ont été une fois victime de ces fraudes sur internet, mais ceci a été possible grâce a des infos des mails électroniques et appels téléphoniques. Alors si vous avez été arnaqué sur la toile d’une grosse somme d’argent, d’achats non conformes à la photo, de virement bancaire, de chantage sur le net, de faux maraboutage, faux compte, Paypal, des fausses histoires d’amour pour soutirer de l’argent, de vente de voiture , de location de maison, de mariage frauduleux etc. Soyez en donc rassurez et confiant que nous allons mettre la main sur ses escrocs car notre objectif est de faire rembourser tout les internautes qui se sont faire arnaquer sur le net. L’internet est un outil de communication et non un instrument d’escroquerie et c’est ce que nous défendons dans le monde entier. Contacter nous si vous avez aussi perdu de l’argent avec ces escrocs pour qu’ensemble nous pussions les traîner devant les tribunaux.Nous informons aussi tout les internautes qui se sont faire arnaquer sur les sites, que sur les forums il y a de plusieurs escrocs, arnaqueurs qui font saboter le nom de notre organisation soit disant c’est un faux émail de ne pas nous contacter sur les forums pour dire que c’est un faux témoignage. Donc au cas où vous y rencontré cela ne prenez pas d’importance à ses messages car ses arnaqueurs ont vraiment peur d’être arrêter par la police et punir sévèrement par la loi alors soyez prudent(e).
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