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Oh que le fumet qui sort des arrières cuisines de la filière viande ne sent pas bon ! Vous regardez autour de vous, dans les champs, de beaux animaux, élevés convenablement à l’herbe, au foin et au maïs, complétés de protéines. Et quand vous ouvrez votre congélateur, vous découvrez que vos lasagnes « pur bœuf » sont faites avec du cheval qui a fait le tour de l’Europe, que les étiquettes collées sur les boîtes ont été changées dans un abattoir du sud de la France. L’étiquetage c’est bien. Encore faut-il coller la bonne étiquette ! Et puis, en regardant la télévision, vous apprenez un nouveau mot : « le minerai de viande ». C’est un agglomérat de viande et de collagène qui va alimenter les plats préparés.
Pourquoi plus personne ne s’inquiète plus de la nature et de la qualité de la viande fourrant les surgelés et autres plats prétendument « cuisinés ? Ce n’est pas la première fois que ceci arrive. Les enquêtes engagées doivent avoir lieu jusqu’au bout et les responsables sanctionnés. Ce cas est loin d’être isolé. Il n’y a pas si longtemps, on a vendu des gigots d’antilope d’Afrique du Sud pour des gigots de chevreuil. On a récemment trouvé 35 tonnes de salami qui n’étaient rien d’autres que du kangourou. Et en plein scandale de cette affaire chevaline, le Royaume-Uni nous refourguait six carcasses de chevaux contenant du phenylbutazone, un médicament antidouleur administré aux chevaux. Mieux, voici que faisant oublier le scandale de la vache folle, la Commission européenne décide de permettre de donner des farines animales à manger aux poissons.
Et pourtant, cette même Commission européenne n’a cessé depuis quelques années d’imposer à nos paysans une multitude de normes sanitaires, phytosanitaires, vétérinaires et environnementales à faire tourner la tête. D’un côté un contrôle tatillon aux paysans. De l’autre le laisser-faire intégral pour les industriels de l’agroalimentaire, les marchands traders et la grande distribution. Ceux-ci achètent à un prix toujours plus bas la matière première agricole qu’ils transforment, transportent, distribuent pour devenir une matière alimentaire souvent standardisée, dont le prix a subitement augmenté. Bien souvent d’ailleurs le prix de la publicité pour le vendre et de la boîte qui la contient, sont plus chers que la viande qu’on y met.
Une bonne partie des industriels de l’agroalimentaire confondent de plus en plus la fabrication de produits alimentaires de qualité et la fabrication… de roulements à billes standardisés. Ce système d’industrialisation de notre alimentation est à bout de souffle. Pire, il devient dangereux pour la santé. Le gouvernement et les autorités européennes devraient prendre l’initiative de faire procéder à une analyse complète de la multitude de viandes importées en rayon et rendre public le résultat de ces études.
Mais il faut tout revoir des mauvaises décisions de ces dernières années et de celles qui sont en cours.
D’abord, on n’en serait pas là si on avait maintenu les abattoirs locaux pour des circuits courts d’accès à la viande, proches des lieux de productions. Ensuite, la question du pouvoir d’achat salarié et celle de la rémunération du travail paysan. Ceci permettrait aux citoyens d’acheter des produits de qualité et aux paysans de vivre correctement. Plus seront appliquées des politiques publiques de réduction des contrôlés, plus ceci se reproduira.
Enfin, il est indispensable de remettre en cause les mécanismes de « marché ouvert » dans la concurrence libre et de revenir sur ce mauvais accord avec les pays du Mercosur qui prévoient l’importation d’un contingent de 500 000 tonnes de viande bovine et le projet de marché transatlantique Europe-Etats-Unis qui constituera un massacre pour notre agriculture comme pour la défense de la diversité culturelle.
Le futur cadre financier pluriannuel doit réintégrer les crédits pour les contrôles sanitaires et la réforme de la politique agricole commune doit être réorientée vers la production de qualité et les circuits agroalimentaires courts.
Il faut en finir avec un système industriel agroalimentaire hors de toute morale et hors de tout contrôle social.
L’alimentation doit être considérée comme un bien public. Le travail des agriculteurs comme une mission d’intérêt général.
0 commentaires
j’aime particulièrement ce texte parce que le sujet me tient à coeur. Je l’ai partagé sur FB
Bientôt ,ils nous ferons ingérer de la “bidoche” humaine comme dant le film “Le Soleil Vert”
Toutes les personnes qui le peuvent encore, doivent rapidement changer de comportement alimentaire.
Dans nos campagnes, les paysans se suicident en silence et, cette vérité là ne fait pas la une des journaux.
“Dans le silence des campagnes”, un documentaire poignant (qu’il faut mieux faire passer à une heure très tardive) de façon qu’un minimum de gens soient informés !
http://pluzz.francetv.fr/videos/la_case_de_l_oncle_doc_,77488330.html
Comme toutes les vidéos en replay, elle ne va rester que 8 jours.
Ce n’est pas le premier documentaire sur ce dossier sensible.
Faites confiance à votre boucher, la viande est certes plus chère, il suffit juste d’en consommer moins.
Il faut le faire rapidement, tant que nos revenus nous le permettent encore. C’est la même chose pour les légumes, beaucoup de petits agriculteurs cherchent à vendre leurs produits. Aidez-les/aidons-les.
Ne laissez pas tomber les mains qui nous nourrissent !
Je partage l’analyse de Canelle, cependant nombre de personnes ne peuvent acheter chez le bon boucher du coin ou mieux directement chez le producteur, pour des raisons financières et ou de temps, il faut remettre en cause les clauses des traités qui légalisent L’OBLIGATION de libre circulation des marchandises, qui viennent du bout du monde alors que le plus souvent les mêmes sont produites à proximité, les importations devraient être limitées aux seuls produits introuvables en quantité suffisante
Je crois rêver, et pourtant les nouvelles sont bien réelles ! Le marchand de meubles IKEA vend des boulettes de viande de…..cheval.
http://www.leparisien.fr/societe/de-la-viande-de-cheval-retrouvee-dans-des-boulettes-ikea-25-02-2013-2597289.php
C’est là que l’on peut se rendre compte que les multinationales, enfin leurs dirigeants, leurs actionnaires, tous ceux qui sont au sommet des bourses, sont tous de connivence !
“J’te vends tes médicaments, tu refiles ma viande de cheval au meilleur prix !”
Prudence avec le bio des supermarchés, ce n’est en fait qu’un marché d’esclaves. Faites une petite recherche sur le “bio business”.