VETO !

le 14 février 2013

 Le magazine du journal patronal « Les Echos » n’hésitait pas, la semaine dernière, à titrer en « une » : « Peut-on devenir riche en France » ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il y a de plus en plus de pauvres et l’Europe va moins les aider. Et si par malheur le texte sur la flexibilité du Medef était adopté, on multiplierait leur nombre qui viendront grossir ceux dus aux choix de l’ultra-austérité budgétaire et salariale qu’imposent les gouvernements, en ligne directe avec les directives et les traités européens. Ces mêmes institutions européennes, Conseil européen et Commission de Bruxelles, viennent de proposer, pour la première fois depuis qu’existe l’Union européenne, de diminuer drastiquement jusqu’à l’année 2020 le budget européen. On peut d’ailleurs se demander au nom de quoi des chefs d’Etat ou des parlementaires européens, aujourd’hui en fonction, peuvent décider  d’un cadre budgétaire pour sept ans, alors que leurs prévisions de croissance sur un an s’avèrent le plus souvent inexactes et qu’aucun d’entre eux n’a la garantie d’être encore élu au terme de cette période! Ces diminutions sévères signifient par exemple que les crédits destinés à l’aide aux plus démunis vont considérablement diminuer, passant de  500 millions d’euros à 300 millions d’euros pour un nombre de pays en bénéficiant qui va passer de 19 à 27. Les crédits pour la recherche et la formation, ceux pour les grandes infrastructures indispensables aux transports, à l’énergie ou au numérique aussi. Quant à la défense de la petite et moyenne paysannerie, celle qui produit une alimentation de qualité, défend la biodiversité, crée des emplois, valorise les territoires, elle aussi sera victime de l’austérité. Tout le contraire de ce qu’il conviendrait de faire quand l’actualité met à nu ce nouveau scandale alimentaire, résultat de viandes importées et ré-étiquetées après avoir fait le tour de l’Europe. Dès lors on ne peut que douter de toutes les promesses fortes de réglementation et de traçabilité quand sont réduits les crédits européens qui, précisément, sont destinés au contrôle de la qualité alimentaire et des importations.

On pourra toujours proclamer sur tous les tons, avec de grands airs, la priorité à l’environnement, quand les crédits destinés à venir en aide aux populations sinistrées en cas de catastrophe naturelle sont divisés par deux. Quand  ceux qui servent au reclassement ou à la formation des salariés licenciés vont être divisés par trois. Quand les projets destinés à contribuer à ce que chaque jeune puisse bâtir un avenir dans la sérénité et la sécurité, sont bradés au profit d’un vague soutien à celles et ceux qui vont se retrouver au chômage.

Décidemment, les idéaux proclamés d’une Europe solidaire se sont évanouis dans les sombres marchandages du Conseil européen. Le Président, F. Hollande s’était engagé, en milieu de semaine, devant le Parlement européen à ne pas accepter un tel budget. Il l’a jugé “positif”! Il avait pourtant une arme efficace à sa disposition, inscrite dans le traité de Lisbonne pour s’y opposer. C’est le droit de veto de la France. Cela lui aurait permis de faire connaître haut et fort son refus des coupes claires dans les politiques publiques européennes, pour un projet européen solidaire. Coupes en contradiction avec ses objectifs affichés de croissance.

Pourtant l’argent existe pour créer de nouvelles recettes avec une vraie taxe sur les transactions financières et une participation plus grande des grandes entreprises européennes au budget communautaire, pour relancer l’investissement productif, créateur d’emplois, dans le cadre d’une transition écologique.

Ainsi une étude de la société « Mckinsey Global Institute » vient de révéler que les grandes entreprises européennes cotées en bourse, disposent dans leurs caisses de 750 milliards d’euros. C’est juste un peu moins que ce que le conseil européen prévoit comme budget pour… sept ans ! Une fiscalité européenne intelligente, incitative pourrait permettre d’abonder le budget européen pour investir dans l’avenir.

Quand aux Etats-Unis, l’Etat dépense 29 200 dollars par étudiant, l’Europe n’en consacre que 13 000. Le même pays utilise l’équivalent en valeur de près de 3% des richesses produites à la recherche-développement, quand l’Europe n’avoisine que les 2%.

Le Conseil européen avait fait croire fin juin à un « pacte de croissance ». C’était un mensonge ! Aujourd’hui, il vient de conclure un acte anti-solidaire d’austérité budgétaire. Mais la messe n’est pas encore dite car aucun budget ne peut désormais être adopté sans l’accord du Parlement européen. Ce dernier doit refuser clairement et nettement de le voter. Ce peut être l’occasion de débattre de l’urgente nécessité de sortir de l’austérité. Ce sera le veto !

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0 commentaires


Dussaut 14 février 2013 à 13 h 11 min

Cessons d’user nos énergies à palabrer face à des politiques sourdes, mais surtout manipulées par l’oligarchie de la finance et aussi par le haut d’une pyramide assassine (Bilderberg/trilatérale/NWO).
Cessons de nous voiler la face…
Il est temps que les personnes politiquement correctes disent STOP !!
En Belgique il y a le Député Laurent Louis qui lui ne se tait pas. Il dénonce les horreurs de cette oligarchie pourrie.
Mais faut-il en avoir le courage…

Anonyme 14 février 2013 à 22 h 39 min

los planes de austeridad afectan a las economias reales de los pueblos, en Argentina, por ejemplo, no existe un impuesto a la renta financiera pero el I.V.A ES DEL 21 POR CIENTO

Pierre Boudet 17 février 2013 à 11 h 18 min

Heureusement que des élus Européens, comme Patrick siègent dans cette assemblée à majorité réactionnaire, leur présence et leur opposition à toutes ces mesures plus mortifères les unes que les autres pour les peuples sont heureusement dénoncées, on mesure la sainte alliance de fait ou implicite entre l’extrême droite, la droite et la majorité des élus sociaux démocrates dans toutes ces décisions qui nous ramènent vers le 19 ièm siècle, quand ce n’est pas l’époque féodale avec l’accord signé par les syndicats minoritaires qui détruit le code du travail et remet en oeuvre la corvée

db 18 février 2013 à 19 h 58 min

la contribution net de la France a l Europe est de -5 milliards.
En clair en étant hors de la CEE. On economise 5 milliards et on gère nos affaires comme les Suisses, Norvégiens, Islandais, etc…. La CEE est loin des gens comme on le voit tout les jours, les lobbies y sont omniprésent. lloin signifie inefficace…. Exemple Steyr motors en Autriche va recevoir 5 millions d euros cette annee de la CEE pour recherche et developpememt. Cette entreprise a ete rachete il y a 2 ans par un groupe chinois 10 millions d euros. Ce groupe possede 5 usines de production en chine. et les choses sont claires, on utilise l argent de la CEE pour developper un moteur qui sera produit en chine et vendu partout dans le monde, europe compris et on licencie toute les gens de production de steyr motors. merci la CEE. premiere regle on ne donne pas de subvention, on prend des parts de capital. Les chinois l ont bien compris.
Des 3 pays europeens qui ont vu leur bulle immobiliere explose.
Islande, Angleterre et Espagne. C est celui qui le moins de lien avec la CEE qui s en sort le mieux: ; L Islande. La raison, elle fait la politique que son peuple veut. L Angleterre s en sort en ayant dévaluer sa monnaie de 25 pour-cent et l Espagne n a aucun moyen de s en sortir car l Espagne est dirige par la CEE. Et la CEE n a pas obligatoirement les même intérêts que l Espagne. pardon pour mon orthographe.

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