- Views 352
- Likes 0
Déclaration de Patrick Le Hyaric, député au parlement européen, Vice-président du groupe GUE-NGL
« Il n’aura fallu que quelques semaines, après les élections européennes, pour que les producteurs de fruits et de légumes découvrent une facette de la réalité de cette « Europe protectrice » sur laquelle ce sont fait élire les députés UMP et bien d’autres.
Le pouvoir de droite veut aujourd’hui faire rembourser par les agriculteurs des aides publiques qui servaient depuis 1992 à amortir les rudes crises que n’ont cessé de subir les producteurs.
Pourquoi ne pas avoir dit avant le scrutin européen que la Commission de Bruxelles avait intimé un ordre de paiement à la France le 28 janvier dernier ?
Cela aurait permis d’éclairer le débat européen. Pourquoi le ministre de l’Agriculture, Monsieur B. Le Maire s’empresse-t-il de vouloir faire payer les paysans aujourd’hui et déclare que le gouvernement découvre ce problème maintenant, alors que son prédécesseur Monsieur Barnier a déposé un recours devant la Cour de justice européenne, le 8 avril dernier ?
Assez de fébrilité. Assez de tartufferie.
La Commission européenne de M. Barroso invoque le fait que les aides provoquaient des distorsions de concurrence. La vérité est toute autre. C’est parce que nos producteurs ont subi chaque année des importations abusives qui ont fait chuter les cours à la production qu’ils se sont battus pour obtenir des compensations partielles de leurs pertes de revenus. La concurrence, selon le droit communautaire issue du traité de Maastricht et confirmée par celui de Lisbonne, consiste à obliger les paysans à accepter les prix les plus bas possibles. Voilà qui les mène, les uns après les autres, à la ruine.
C’est contraire à l’emploi, au développement territorial, à la préservation de l’environnement.
Et les institutions européennes sont les premières responsables, ce sont elles qui ont refusé de mettre en place une coordination des calendriers de production et d’importation au sein de la Communauté européenne, c’est ce refus qui a placé les producteurs français, espagnols, portugais, italiens dans une concurrence qui a fait chuter les prix au seul profit des grands négociants et de la distribution.
Non seulement les agriculteurs doivent refuser de rembourser, mais la France doit combattre et refuser cette injonction à payer. Elle est déjà contributrice nette au budget européen.
Notre pays doit s’opposer avec force à cet ukase, y compris en faisant appel à l’opinion publique et aux producteurs agricoles, et protester contre le comportement de la Commission européenne. Cette affaire dévoile une nouvelle fois la véritable nature des traités européens.
Ne laissons pas faire. »