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En vérité, on ne trouve pas grand monde pour défendre le nouveau traité européen coécrit par M. Sarkozy et Mme Merkel. Le conseil fédéral «d’Europe-écologie-les Verts», qui ne peut être soupçonné d’être «anti-européen», vient de se prononcer contre le texte. Il s’agit là d’un événement politique d’importance.
Majoritairement, les instances politiques de l’un des deux partis de la coalition gouvernementale rompent ainsi le principe dit de «solidarité gouvernementale». Curieusement, il y a peu, des partisans du traité expliquaient qu’il n’y avait pas de lien entre l’agenda et les choix annoncés par le chef de l’Etat sur TF1 et le traité européen. Les mêmes disent le contraire aujourd’hui pour justifier leur exigence de voir les ministres écologistes quitter le gouvernement. Rarement une cause aura été aussi mal défendue par ses adeptes !
Au sein du groupe parlementaire socialiste, des députés et des sénateurs s’opposent à ce traité, avec les mêmes arguments que le Front de Gauche. Et parmi ceux qui, à gauche, appellent à voter ce texte, ils ne le font pas sur la base de son contenu mais à partir d’autres considérations, tels notamment que le soutien au président de la République ou l’unité de la majorité. D’autres tentent de banaliser ce vote en déclarant qu’il s’agirait «d’un mauvais moment à passer». Un mauvais moment ? Certes ! Mais il va durer longtemps. Ratifier ce traité revient à se ligoter les mains pour très longtemps. A se condamner à l’austérité à perpétuité.
Le niveau des impôts, leur nature, l’avenir des services publics, celui des collectivités territoriales, de la sécurité sociale dépendraient d’institutions extérieures, la Commission de Bruxelles et la Cour de justice européenne. Seul le Conseil Constitutionnel n’y a pas vu une atteinte sans précédent aux prérogatives du Parlement et à la souveraineté populaire. Le projet de loi organique du gouvernement d’approbation du traité le confirme, en faisant chapeauter le Parlement par «un haut conseil des finances», directement relié à Bruxelles. Son rôle consistera à «rectifier les budgets» sur injonction de la commission européenne, contre la volonté des parlementaires.
Nous rentrons dans l’ère post-démocratique !
C’est au nom de ce traité qu’il faudra réduire encore plus demain les dépenses sociales et publiques. Autrement dit, s’interdire d’améliorer la vie quotidienne des familles populaires, tandis que les magnats de la finance continuent de tenir le haut du pavé.
Contrairement à ceux qui veulent transformer le vote pour le traité en un soutien au président de la République, nous sommes fondés à défendre l’idée inverse. Notre opposition à ce texte est conforme à l’engagement numéro onze de F. Hollande en faveur de sa renégociation. C’est sur cette dernière que toute la gauche pourrait se retrouver et s’unir. Refuser le «Merkozy», donnerait une nouvelle chance à sa renégociation, au moment où même les dirigeants espagnols, portugais, italiens doutent de l’opportunité de demander l’aide du futur «Mécanisme européen de stabilité», obligés qu’ils sont de tenir compte des puissantes manifestations contre l’austérité qui se multiplient. S’opposer à ce texte sarkozyste revient donc à rester fidèle à la gauche.
Si F. Hollande, fin mai et juin, a multiplié les déplacements pour rencontrer Mme Merkel et d’autres dirigeants européens, c’est parce qu’il accordait une grande importance à un traité écrit par son prédécesseur. En nous y opposant, nous restons fidèles aux votes de la majorité de nos concitoyens.
Il est désormais rejeté par de nombreux syndicats, associations, parlementaires, par les partis composant le Front de Gauche et maintenant «Europe-écologie-les Verts», ainsi que par la Confédération Européenne des Syndicats. Dans ces conditions, vouloir l’imposer sans débat public et sans consultation populaire revient à diviser l’électorat de gauche qui a choisi le changement contre l’application d’un traité de droite incarné par N. Sarkozy.
Véritable digue contre tout changement de politique sociale, économique ou écologique, il pousse aussi à la régression sociale. Son chapitre quatre est une immixtion claire dans les politiques économiques en vue d’accélérer le démembrement des droits sociaux. Mais ce n’est pas fini ! Contrairement à ce que répètent les membres du gouvernement, ce texte n’est pas un passage vers une «réorientation de la construction européenne», c’est le contraire ! Ce traité n’est qu’une transition vers une politique européenne plus dure, plus ultralibérale et plus austéritaire encore.
L’objectif des dirigeants européens et des marchés financiers est d’aboutir à une construction européenne où les pouvoirs de décision seraient ultra-centralisés afin d’avoir l’assurance que les droits sociaux et démocratiques puissent être déconstruits au bénéfice des puissances économiques et financières. Une décision peu connue, adoptée lors de la réunion du Conseil européen des 28 et 29 juin dernier, l’illustre parfaitement. Il s’agit du rapport de M. Van Rompuy intitulé : «Vers une véritable union économique et monétaire». Le 12 septembre dernier, M. Barroso en a repris les grandes lignes devant le Parlement européen. Accentuant encore les traits négatifs de celui qui n’est pas encore ratifié partout, il s’agit pour eux de mettre en chantier un nouveau traité pour aller plus loin vers «une union économique», «une union bancaire», «une union budgétaire», «une union politique».
A cette occasion, le président de la Commission européenne a été d’une limpide clarté ! «Au niveau national, cela nécessite d’entreprendre des réformes structurelles, qui ont été reportées pendant des décennies, moderniser l’administration publique, réduire les dépenses inutiles, s’attaquer aux intérêts catégoriels et aux privilèges, réformer le marché du travail pour y créer un équilibre entre sécurité et flexibilité», «encourager la compétitivité dans des secteurs tels que l’énergie, le transport ou les télécommunications, pourrait raviver la concurrence».
L’objectif fondamental est la destruction des Etats sociaux et l’alignement des droits vers les plus bas niveaux mondiaux.
Peu à peu, nos concitoyens prennent conscience qu’avec le traité se jouent des questions qui touchent à la vie quotidienne de chacun, au devenir de leurs enfants et aux capacités de renaissance de la France et de l’Europe.
La campagne unitaire en faveur d’un large débat public ponctué par un référendum, la grande marche venant après la Fête de l’Humanité vont contribuer à ce que, de plus en plus nombreux, se mobilisent toutes celles et ceux qui ont à cœur de lever les obstacles dressés sur la route des changements espérés. Le traité européen en est un. Alors, dimanche, ça vaut le coup de marcher.
27/09/2012
0 commentaires
L’heure n’est plus au référendum mais à la non-ratification par le parlement.
En tant que lecteur (en ge9ne9ral), je crois qu’on a un peu envie de saoivr abce qu’il faut penserbb. Alors si ce qui est dit contredit ce qui a e9te9 pre9ce9demment dit, je pense que e7a contrarie le lecteur. Surtout si e7a a e9te9 une sorte de jugement de9finitif. Le lecteur peut l’avoir fait sien Mais c’est sfbr que c’est souvent plus facile apre8s-coup. Quand on ne sait pas encore tout, quand on est encore dans l’action, etc. : e7a demande de l’intuition (la abbonnebb, de pre9fe9rence), ou une longue connaissance du domaine/sujet, ou une vision avec de9je0 beaucoup de recul