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En juillet, la majorité de gauche au Parlement est revenue sur les cadeaux fiscaux accordés aux privilégiés par la droite sarkozyste. La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé de nouveaux projets qui tous sont conformes au programme présidentiel. Certains d’entre eux, quand ils seront mis en œuvre, vont apporter des améliorations à la vie quotidienne des familles populaires. C’est le cas de l’augmentation de la prime de rentrée scolaire versée il y a quelques jours. D’autres leur éviteront l’aggravation de leurs difficultés qui leur était promise si M. Sarkozy avait été réélu. C’est le cas de l’augmentation de la TVA comme de la poursuite des réductions d’emploi dans les services public avec la fameuse “révision des politiques publiques”.
Plusieurs engagements réaffirmés la semaine dernière peuvent être de solides points d’appui à saisir pour vivre un peu mieux. La réforme envisagée des impôts pour plus de justice, la séparation des banques de dépôts et de celles d’investissements, la création de postes d’enseignants, alors que la droite prévoyait d’en supprimer 14000, l’encadrement des loyers ou encore la création d’emplois dits “d’avenir” ne méritent vraiment pas d’être combattus comme le font les ténors de l’UMP et ceux du Front national. Songeons à ces jeunes qui, il y a encore quelques semaines, n’avaient aucune perspective et auxquels vont être proposés de tels emplois. Soyons sûrs qu’ils ne feront pas la fine bouche même si les “emplois d’avenir” doivent encore être améliorés, notamment s’agissant de leur pérennisation, de leur rémunération et du volet formation qui doit les accompagner. Leurs bénéficiaires seront les mieux placés, en se mobilisant, pour obtenir plus que ce qui était envisagé au départ.
D’autres mesures annoncées par le Premier ministre nous semblent encore très insuffisantes. Elles appellent donc la construction d’un rapport de forces nouveau. C’est le cas notamment de la réduction des prix de l’électricité, du gaz et des carburants qui deviennent insupportables pour beaucoup. Un dispositif est à inventer d’urgence pour mettre fin à ce qui ressemble à un scandale de la part des compagnies pétrolières qui amassent des milliards de profits sur le dos des automobilistes. D’autres dispositions doivent être également décidées sans attendre, en lien avec les agriculteurs, les consommateurs, leurs syndicats et associations pour empêcher la flambée des prix de l’alimentation qui se profile. Cette action appelle une mobilisation internationale impulsée par le gouvernement pour que cesse la spéculation sur les denrées agricoles et des dispositifs nationaux originaux pour que l’alimentation, tout comme l’énergie, l’eau, le logement, l’habillement, l’achat de fournitures scolaires soient considérés comme des “besoins impérieux de haute nécessité”. Enfin, des choix évoqués comme celui de l’augmentation de la Contribution Sociale Généralisée sont carrément négatifs et doivent être abandonnés au nom même du principe de justice mis en avant par le Président de la République. La CSG est injuste car ce sont les familles et les retraités qui en acquittent la plus large part. Il faut donc faire cotiser les revenus financiers du capital qui aujourd’hui ne participent pas au financement de la sécurité sociale.
L’opinion commence à percevoir qu’au-delà des décisions immédiates en cours qui corrigent ou effacent les injustices créées par le sarkozysme, le nouveau pouvoir de gauche doit s’engager dans un projet plus ample, plus profond portant sur des réformes progressistes de la société et de l’Europe pour sortir de l’austérité qui enfonce dans la crise. Il n’y parviendra que s’il a la volonté de s’appuyer sur une mobilisation populaire unitaire que ces actes et les améliorations qu’ils apportent doivent en toute occasion favoriser. En effet, la droite et l’extrême-droite en alliance avec le grand patronat, les puissances d’argent et les autorités européennes sont, elles, extrêmement mobilisées et très actives pour défendre au cœur de la crise qu’elles ont créée les intérêts de l’argent–roi. Dans un tel contexte, les forces progressistes et sociales dans leur diversité ne sauraient se contenter de compter les points. Elles ont la responsabilité de travailler à donner force à un puissant mouvement populaire pour que le changement soit partout et pour tous une réalité. Selon nous, cela passe par l’amélioration du pouvoir d’achat et le partage des richesses, une action résolue contre les licenciements et pour le développement industriel, agricole et des services publics dans le cadre d’un processus de mutation écologique soucieux du devenir de la planète.
De telles ambitions indispensables pour sortir des difficultés actuelles nécessitent que le gouvernement fasse voter de nouvelles lois donnant des pouvoirs d’intervention aux citoyens et aux salariés, sinon ce seront toujours les puissants qui tiendront le haut du pavé. C’est pour ce même objectif que F. Hollande doit revenir à son engagement initial de renégocier le nouveau traité européen signé par M. Sarkozy et Mme Merkel. Le nouveau Président de la République avait lui-même qualifié ce texte de “traité d’austérité”. Seul un débat et une consultation populaire lui donneraient encore aujourd’hui la force de changer ce traité pour commencer à changer l’Europe. Ne pas le faire, comme il l’envisage, reviendrait à se priver des moyens de mener, dans la durée, une politique de changement véritable. Il s’agit d’un enjeu décisif pour l’avenir, pour l’emploi, pour la vie rurale, pour les retraites et la protection sociale. Cela nous concerne tous et ensemble, en nous rassemblant et en nous mobilisant, nous pouvons peser dans le bon sens.
28/08/2012