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Je me suis rendu mardi 3 novembre auprès des salariés de l’entreprise H et M, installée sur la zone industrielle du Bourget en Seine-Saint-Denis.
Le groupe H et M est une grande société européenne, à base suédoise, spécialisée dans le textile et l’habillement. Il emploie 282 salariés sur le site du Bourget et près de 300 intérimaires, pour des activités de logistique.
Nous sommes là face à un cas typique de mépris des salariés et de traitement de ceux-ci comme d’une simple force de travail dont le prix doit être ajustable selon les besoins des grands groupes.
Ainsi, H et M vient de décider de se créer lui-même sa propre filiale logistique, séparée de l’entité H et M France et crée la société « GBC H et M logistique », reliée à H et M Belgique.
Les salariés du site du Bourget seraient donc intégrés dans cette nouvelle société « GBC H et M logistique ». Mais, l’immobilier comme le matériel de transport resteraient la propriété du groupe H et M. Ces salariés qui, jusque là, étaient régis par la convention collective du secteur « habillement textile », passent arbitrairement sous la convention collective « transport et logistique », du jour au lendemain, alors qu’ils effectuent le même travail.
Dans ces statuts, la nouvelle société « GBC H et M logistique » précise qu’elle n’a aucun lien capitalistique avec la maison mère suédoise. On peut donc craindre, Monsieur le Ministre, que les droit sociaux des salariés soient abaissés rapidement.
Les conditions sont ainsi réunies pour fermer à terme le site du Bourget, créant ainsi 600 chômeurs de plus dans ce bassin d’emplois déjà durement touché par le chômage et la mal vie.
La presse belge fait état de la construction d’une grande plateforme logistique H et M pour l’ensemble de l’Europe du sud. Celle-ci emploierait entre 600 et 900 salariés et bénéficie surtout de fonds publics du gouvernement belge et de crédits européens, au travers des programmes FEDER 2007-2013 « objectif compétitivité régionale et emploi ».
L’inspecteur du travail s’est lui-même ému, dans un courrier en date du 29 octobre 2009, des conséquences de cette filialisation sur les futures conditions de travail des salariés et a demandé une expertise conduite sous l’autorité CHSCT.
Au moment où le gouvernement se dit engagé pour le respect de l’environnement, une telle délocalisation conduira inévitablement à faire circuler plus de camions sur les routes.
A la suite de cette rencontre, j’ai interpellé le ministre du travail M. Darcos et le ministre de l’industrie. J’ai déposé une question écrite, mercredi 4 novembre auprès de la Commission européenne.