Une république sociale n’est plus un rêve !

le 22 mars 2012

Joyeuse, belle, déterminée, fut la marche vers La Bastille dimanche dernier, symbole d’une multitude populaire en mouvement, cherchant son unité, sa force pour bousculer l’ordre existant. Toutes les sensibilités de gauche en étaient qui ne venaient pas, comme un soir d’élection, fêter une victoire, mais bien pour la construire. En brandissant le drapeau rouge, expression d’un puissant désir de changement et de progrès. Expression aussi d’une volonté de subvertir les mauvais scénarios écrits par les puissants pour l’élection présidentielle. La foule bigarrée se voulait annonciatrice du rassemblement de tout un peuple, uni dans un énorme rejet du sarkozysme, bannissant l’égoïsme du monde des affaires pour mieux prendre lui-même en mains les affaires du monde.

Immense, souriante et douce, jeune et politisée, aux origines, aux opinions et aux engagements divers, elle est venue dire qu’elle refusait que l’élection présidentielle soit réduite à une sorte de référendum ou de contre-référendum d’un duo installé en haut du grand tableau des sondages, brandi chaque matin soit comme un leurre, soit comme un épouvantail.

Pareils aux révolutionnaires de 1789 qui chantaient : « les aristocrates à la lanterne », ceux de 2012 appellent à la fin des privilèges et de la domination de l’oligarchie. Cent-vingt mille personnes ont accroché à leur cœur l’espérance concrète d’une nouvelle république sociale. Ce n’était  plus un rêve ! Comme les constituants de l’an II, la multitude qui a marché de Nation à Bastille, espère avec le Front de Gauche, qu’une nouvelle « assemblée constituante » fera franchir à la démocratie les pas de géant qui donneront le pouvoir au peuple. Aux antipodes des petites phrases et des petits bricolages de notre Constitution, le Front de Gauche, avec Jean-Luc Mélenchon, fait de la démocratie le chemin et le but d’un processus politique permettant de progresser vers l’émancipation humaine. Seul chemin pour se libérer de l’exploitation capitaliste de la domination et de la tutelle des banques, des agences de notation et des institutions européennes qui étranglent des millions de vies.  Des vies qui n’aspirent qu’au mieux être grâce  à une autre répartition des richesses, à la justice fiscale, à l’augmentation des rémunérations, à un nouveau crédit public. Le temps des droits effectifs doit maintenant remplacer celui des privilèges : droit à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’énergie, à une alimentation saine, aux transports. L’arbitraire, le mépris doivent s’écarter devant de nouveaux pouvoirs d’intervention dans la gestion de la cité comme dans celle des entreprises et des banques. Il est nécessaire, pour que la société aille vers un plus haut degré de civilisation, qu’une réelle  sécurité sociale du travail et de la formation se substitue à la silencieuse mise au chômage de l’armée sans défense des travailleurs précaires.

Produire, consommer autrement, préserver notre environnement et notre planète, deviennent, pour  Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche, les axes fondateurs d’une autre façon de concevoir le développement humain, les relations entre les individus et avec la nature.  Mesurons ce qu’il y a de révolutionnaire dans la proposition de notre candidat de substituer une “règle verte” à la stupide règle d’or pour réduire les dépenses sociales et publiques. Ce sont de telles novations, inscrites dans les valeurs et les luttes qui ont fait la France, au plus près des attentes populaires de notre époque, qui expliquent l’intérêt que suscite la campagne du Front de Gauche. Leur radicalité tient en peu de mots : l’humain d’abord ! C’est ce que diront les millions de bulletins de vote qui porteront le nom de Jean-Luc Mélenchon. Plus ils seront nombreux, plus la part d’humanité sera grande dans la politique nouvelle qui sera menée après la défaite de Nicolas Sarkozy. Franchement, je ne vois rien qui soit plus utile pour nos concitoyens, pour la gauche toute entière et l’écologie politique.

Il s’agit, pour chacune des composantes, dans une démarche unitaire, d’apporter à la victoire commune sa part de convictions des électrices et des électeurs. L’indispensable dynamique pour gagner et ensuite réussir ne peut résulter, comme ce fut le cas en 1936 ou à la Libération, que de l’addition des forces des uns et des autres et non de transferts. En 1981, F. Mitterrand, en retard sur son adversaire au premier tour,  a été élu parce que Georges Marchais y a réalisé plus de 16% des voix. A l’inverse, l’appel angoissé au vote utile lors de la dernière élection présidentielle a installé M. Sarkozy à l’Élysée. Qui ne voit qu’un des principaux handicaps que rencontre le candidat-président réside dans le fait qu’il a certes réalisé les conditions idéales du vote utile au premier tour par élimination de ses concurrents, mais que cet “exploit” le  laisse fort dépourvu pour le second.

D’ores et déjà la campagne de Jean-Luc Mélenchon influence et élève tout le débat. Elle contribue à réconcilier de très nombreux citoyens avec la politique et le vote. En faisant baisser la tête à la famille Le Pen, elle permet à de nombreux jeunes des quartiers populaires de redresser la leur. Des électrices et des électeurs, jusque là démobilisés parce que dégoutés, se sentent à nouveau concernés. Ils vont pouvoir être acteurs de la défaite de Nicolas Sarkozy alors qu’ils s’apprêtaient à prendre le risque de n’être que spectateurs. Quelle belle et forte contribution à la victoire commune ! Plus même, car cette fois, une occasion historique se présente, non seulement de battre Sarkozy et  faire reculer l’extrême-droite, mais pour créer un élan nouveau en faveur d’un changement démocratique.

Il s’agit de combattre la crise en refusant l’austérité, de donner un nouveau  souffle à notre République, et, en toutes circonstances, de s’appuyer sur un mouvement populaire stimulé par sa victoire et les premiers fruits qu’elle lui apportera.  La résistance française aux assauts du capital international donnera force et espoir aux peuples européens, grec, italien, allemand, espagnol qui eux aussi vont voter dans les prochains mois et les prochaines années. Nombreux sont les messages qui nous sont parvenus de tout le continent pour saluer la deuxième prise de la Bastille que nous avons vécue dimanche dernier.

Construire une autre Europe n’est pas non plus un rêve. On imagine quelle déflagration produiraient des réponses négatives, dans plusieurs pays contraints, comme va le faire l’Irlande, de consulter leurs peuples par référendum sur les nouveaux traités. Le champ des possibles peut s’élargir. N’est-ce pas ce qu’ont ressenti les participants à la marche sur la Bastille et au delà toutes celles et ceux  qui ont été touchés et émus par son formidable écho ? Dans les prochaines semaines, les répliques de Toulouse et de Marseille vont elles aussi plonger au plus profond de l’histoire populaire et révolutionnaire française, pour mieux répondre aux attentes les plus modernes de la société et des individus qui la composent.

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0 commentaires


renault 22 mars 2012 à 14 h 59 min

Oui absolument ! Elever les débats de cette campagne électorale sur des sujets de fond et seulement.

charlec 22 mars 2012 à 20 h 37 min

faisons tout e qui est possible pour voir la victoire

BOUDET Pierre 23 mars 2012 à 18 h 42 min

La France est sans doute à la veille d’un bouleversement démocratique que nous espérions tous depuis longtemps, mais dont l’horizon s’éloignait depuis trente ans chaque jour un peu plus, le cours de l’histoire est sans doute en train de s’inverser, aujourd’hui notre candidat est crédité de 14 % d’intentions de votes, passant devant Bayrou et le pen, résultat qui nous l’espérons va encore grandir dans le mois qui reste, cette remontée est à créditer à l’implication des militants, au contenu du programme qui répond aux préoccupations des citoyens et au charisme tribunitien de notre candidat. Il reste maintenant à conforter cet élan aux législatives afin d’avoir le plus possible de députés, ce qui constituera une force de frappe pour orienter les lois dans un sens progressiste.

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