Le manuscrit de Jean Jaurès est un bien commun public, il ne doit pas être vendu aux enchères !

le 14 mars 2012

Comme je vous l’indiquais dans un précédent billet, j’ai appris récemment qu’un important document manuscrit de Jean Jaurès pourrait être mis en vente aux enchères le 25 mars prochain.

C’est insupportable ! Jean Jaurès ne peut pas être un « objet de spéculation ». Je demande à ce que ce document unique soit préempté par l’État pour rejoindre les collections nationales, j’ai interpelé en ce sens Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, par le courrier que voici.

M. Frédéric Mitterrand
Ministre de la Culture et de la Communication
3, rue de Valois
75001 Paris

Monsieur le Ministre,
Je me permets d’attirer votre attention sur l’information selon laquelle un important manuscrit de Jean Jaurès serait mis en vente aux enchères, le 25 mars prochain à Montastruc-la-Conseillère dans le département de la Haute-Garonne.

Il est très troublant et même à certains égards révoltant qu’une œuvre de Jean Jaurès, homme de lettres, philosophe, parlementaire qui a tant donné à notre pays et à la République, puisse devenir objet de spéculation. Je me permets de vous rappeler que ce document unique de 121 pages, entièrement manuscrit, est une pièce marquante, non seulement de la pensée de Jean Jaurès, mais aussi, pour une part importante, de l’histoire de la politique française.

Il s’agit du discours prononcé au Congrès de la section française de l’internationale ouvrière (SFIO) de 1908 dont la rareté se trouve renforcée quand on sait que Jean Jaurès, qui était un très grand orateur, écrivait peu de ses discours à l’avance.

Comme directeur du journal L’Humanité qu’il fonda en 1904, je me sens modestement comptable de l’héritage de pensée et d’action qu’il a légué au monde. A ce titre, je me permets de m’adresser à vous, monsieur le Ministre, afin que vous intercédiez pour que l’État préempte ce document de premier plan.

Si l’État ne le faisait pas, ce document, aujourd’hui cédé par la famille qui le reçut directement des mains du grand homme politique français, pourrait échapper au patrimoine national et serait vendu au plus offrant. Personne ne peut imaginer sans frémir qu’il puisse ainsi devenir l’objet d’une opération spéculative sur le marché des collectionneurs privés.

En effet, le lot mis en vente pour le 25 mars au prix extravagant de 150 000 à 200 000 euros ! comporte ce manuscrit, le bon à tirer et le journal « Le cri des travailleurs », dans lequel Jean Jaurès a rédigé un article sur son propre discours.

Je suis persuadé que, par-delà nos différences d’opinion, nous pouvons nous retrouver dans cette action pour conserver son caractère de « bien commun public » à cette « œuvre » du député de Carmaux, artisan sans relâche des progrès humains et militant de la paix.

Le temps presse pour agir afin que l’État joue son rôle.

Restant à votre disposition,

Recevez, monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication, l’assurance de ma haute considération.

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0 commentaires


Bebel 14 mars 2012 à 13 h 24 min

En effet, c’est un bien national. IL est la propriété du peuple tout entier. Qu’on fasse en référendum ou juste un sondage et on verra qu’aucun français ne serait d’accord. C’est un pillage. On ne peut pas tout acheter. Vendre des documents historiques nationaux, c’est vendre notre honneur.

Annie 14 mars 2012 à 15 h 01 min

C’est insupportable.

en plus il écrit que le Parti socialiste est un parti révolutionnaire et que la propriété privée doit être transformée en “collective”. Ceux de maintenant ils ont tout oublié ou trahi au choix

Canelle 14 mars 2012 à 16 h 09 min

Je n’ai guère confiance en Frédéric Mitterrand, qui se trouve au sein de l’UMP ; je me demande si Valérie G.S. ne ferait pas mieux…..c’est lui qui a lancé le mouvement pour la sauvegarde de l’Hôtel de la Marine.

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