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Qui n’a pas été profondément choqué, ému et révolté de voir les larmes de colère des travailleuses de l’usine de lingerie Lejaby, jetées comme des kleenex après avoir fait depuis des décennies la fortune des propriétaires de l’entreprise. Pour augmenter encore leurs profits, ils ont décidé de détruire la vie, l’avenir de ces ouvrières et de leurs familles en délocalisant la production afin de gagner une quarantaine de centimes d’euros sur un soutien-gorge qui est vendu quatre-vingt euros.
Quel violent contraste entre le sort réservé à ces femmes, véritables assommées sociales du capitalisme et le cirque de prestidigitateurs sarkozystes autour de l’emploi et de la « ré-industrialisation ». Les annonces et mises en scène du prétendu sommet anticrise de mercredi dernier frisent l’indécence totale. Le Président de la République n’y a redéployé que quelques maigres crédits qui n’auront aucun effet. Puis voici le lendemain M. Sarkozy dissertant tranquillement comme s’il n’était pas aux affaires depuis plus de dix ans, déclarant à Lyon : « Il faut à tout prix garroter la perte de sang industriel de la France ». Ce pourrait être risible, mais c’est trop grave venant d’un Chef de l’État qui a laissé supprimer neuf cent entreprises depuis cinq ans et sept cent cinquante mille emplois industriels.
Il se garde bien de rappeler sa promesse lancée sur France 2 en 2007, où il s’engageait « sur le plein emploi, 5% de chômeurs à la fin de son quinquennat ». Ils sont le double aujourd’hui ! Et chaque jour qui passe en Sarkozie en ajoute mille de plus. La semaine a été rythmée par des fermetures d’entreprises et des plans de suppressions d’emplois. Au drame Lejaby s’ajoutent ceux de Pétroplus et de Cofinoga. Quelle violence dans cette opposition entre les paroles et les actes du bonimenteur qui occupe l’Élysée ! Rien d’étonnant quand tous ses choix politiques ont visé à satisfaire les puissances d’argent. Décidément, M. Sarkozy aura été le Président de l’austérité, du chômage et des déficits publics parce qu’il a choisi son camp, celui des très riches.
Un changement véritable à gauche passe par le refus de la soumission au monde de l’argent, de la finance spéculative et du capital international. L’une des priorités doit donc être de réorienter l’argent vers le travail, la rémunération juste du travail et le développement des activités. Que le candidat socialiste ait désigné cette finance prédatrice comme son « ennemie » dans son discours du Bourget est la manifestation des premiers effets positifs de la campagne de Jean-Luc Mélenchon pour l’égalité, la justice et un nouveau partage des richesses. On ne pouvait espérer meilleure reconnaissance de l’efficacité et de l’utilité des propositions du Front de Gauche et du vote en faveur de son candidat Jean-Luc Mélenchon.
Le peuple de gauche sait d’expérience combien, face aux tenants de l’argent-roi, il faudra avoir de courage, d’audace, d”inventivité et d’ambition pour impulser un nouveau type de développement industriel et agricole, respectueux des hommes et de la nature. En mettant le bulletin Mélenchon dans l’urne, chacune, chacun pourra librement et utilement exprimer son rejet de Nicolas Sarkozy et sa détermination de voir soustraits les systèmes productifs des griffes des rapaces de la finance et inventer un nouveau pôle de crédit public. Il s’agit ni plus ni moins d’avancer vers une sécurité du travail, mêlée à la formation et à la culture pour toutes et tous, le plein l’emploi en impulsant l’investissement dans le cadre d’une métamorphose environnementale, vers un plus haut degré de civilisation.
Ceci nécessitera de mener bataille avec les autres peuples pour changer les statuts et les missions de la Banque centrale européenne qui doit avoir des objectifs humains et environnementaux pour critère de ses activités. Elle a vocation à terme de devenir une banque publique, au service de l’intérêt général et les banques nationales doivent pour l’essentiel être propriété sociale et publique au service de l’humain et non plus de la finance. Au-delà, on ne peut penser défendre la vie dans les territoires, réindustrialiser le pays, sans réfléchir à une appropriation sociale d’un type nouveau de certains secteurs décisifs de l’appareil productif et des services essentiels, tout en développant la coopération à l’intérieur de l’Europe.
Au lieu de poursuivre des délocalisations visant à amplifier la surexploitation chez nous et celle des travailleurs dans les pays du Sud pillés, agissons contre l’ultralibéralisme de l’Organisation mondiale du commerce et inventons un nouveau système de co-développement pour le travail, l’école et la formation, l’échange culturel, en particulier avec les pays arabes qui cherchent les voies de leur émancipation. Ce sont des protections communes aux salariés et aux populations des deux rives de la Méditerranée qu’il faut inventer dans la solidarité. Évidemment, la mise en œuvre et la réussite d’une politique de gauche passent par le refus clair et net du projet de nouveau traité européen voulu par M. Sarkozy et Mme Merkel et une émancipation des critères ultralibéraux des traités de Maastricht et de Lisbonne.
En définitive, il faut viser une sécurité au travail pour tous les individus où qu’ils vivent avec un changement profond du sens et de l’exercice de ce travail, et sa juste rémunération. Telle est, selon nous, la voie de l’efficacité économique et sociale pour sortir de la crise.
Nous avons la conviction que l’amplification de la campagne rassembleuse du Front de Gauche, au cœur de la gauche, va encore la faire bouger toute entière pour mieux répondre aux attentes du monde du travail et de la culture. C’est la condition d’un succès durable. Plus que jamais c’est Jean-Luc Mélenchon, avec toute la gauche et l’écologie politique, contre l’assommoir social.
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Tous ces licenciements sont terribles, horribles, cruels…..il me rappelle le mien, que j’ai mis si longtemps à acception, qui m’a conduite vers l’alcool, puis l’hôpital au bout de 6 ans.
80 licenciés secs, le soir même, sans un mot de plus “tu es licencié, tu ne reviens pas travailler demain”, en février 1993 ; douze ans de tribunaux et enfin gagner, mais que de dégâts, combien se sont retrouvés hospitalisés, certains ont connu la rue et y sont décédés.
La cellule de reclassement : une pièce dans l’usine, les carreaux peints en blancs afin de n’avoir aucun contact avec ceux qui étaient restés, interdiction de rentrer dans l’usine (pire que des pouilleux ou des voleurs), cellule de reclassement qui n’a reclassé personne…..!
Un ans de CES dans un hôpital, ce fut tout. Un emploi proposé : aller à l’autre bout du lac d’Annecy pour faire traverser la route à des gosses à la sortie de l’école ! Et mon gosse de 5 ans à moi, j’en fais quoi, je paie quelqu’un pour aller le chercher à l’école ?
J’étais seule avec mon gosse et mes prêts immobiliers sur le dos…..sans boulot ! Je n’en ai jamais retrouvé et maintenant, je ne peux même pas demander ma retraite. Heureusement que je me suis mariée avec quelqu’un qui avait conservé son emploi, mais nous a toujours accompagnés dans les tribunaux.
2008, deuxième voyage de licenciements….ne reste que le service après-vente d’une quinzaine de personnes ; Sarkozy était venu faire un discours à Argonay ce jour-là, les personnes qui venaient de perdre leur emploi étaient présentes…..il n’a pas eu un regard, il n’a pas eu un mot……et a repris la route après son discours !
Qu’il dégage !