Pour une aide d’urgence aux Agriculteurs

le 23 octobre 2009

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Intervention au Parlement

Monsieur le Président, Madame la Commissaire, je suis obligé de vous redire, ce soir, que les dispositions financières que vous proposez ne sont qu’une petite goutte d’eau dans l’océan de crise et de désespérance dans lequel vivent aujourd’hui les agriculteurs.

Vous allez, en effet, débloquer 280 millions d’euros alors qu’il était question, il y a quelques semaines, de 600 millions d’euros. Vous allez donc donner une fois 1 000 euros à des paysans qui perdent aujourd’hui de 100 à 200 euros par jour. Nous demandons donc un vrai plan financier d’urgence, et pas un sparadrap pour traiter un cancer.

D’autre part, vous voulez utiliser de l’argent public pour un vaste plan d’abattage de vaches laitières et de fermeture de fermes. Ainsi, vous allez détruire l’avenir de nos agriculteurs car ce sont les jeunes qui seront les plus touchés, les plus petits agriculteurs, ceux qui valorisent les territoires, produisent des produits laitiers, des fromages de qualité, et préservent l’environnement.

Comment oser proposer cela, quand tant de familles, en Europe et ailleurs, n’ont pas accès à l’alimentation, à commencer par le lait! Et j’ajoute que demain, avec votre plan, on manquera de lait.

Enfin, au moment où on nous vante tant le traité de Lisbonne, on ne peut que s’étonner que vous vouliez faire appliquer cet article 186 du règlement qui va vous donner les pleins pouvoirs. Or, les pleins pouvoirs, vous les aviez, et ce sont ces pleins pouvoirs qui vous ont conduits à décider la libéralisation des quotas qui nous plonge dans la crise que nous connaissons aujourd’hui, au seul bénéfice des industriels et de la distribution. Car même aujourd’hui, la Cour des comptes européenne indique que, de 2000 à 2007, les prix à la consommation des produits laitiers ont augmenté de 17 % tandis que les prix à la production diminuaient de 6 %.

Madame la Commissaire, je vous dis une nouvelle fois qu’il est urgent, très urgent, d’aider massivement le travail agricole par un grand fonds européen d’urgence et de revenir à une politique de prix minima agricoles et ne pas laisser le marché capitaliste détruire nos agriculteurs.


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