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Que, deux dimanches consécutifs, près de trois millions de personnes se soient déplacées pour désigner le candidat du Parti socialiste, constitue en soi un événement politique marquant. Il témoigne d’une puissante aspiration démocratique, d’une volonté de participer à des choix, sur la base d’une exigence forte de changement. Nombre de celles et ceux qui auront voté lors de ces primaires ont souvent voulu désigner celui qui sera le plus apte à battre l’actuel locataire de Élysée.
C’est ce puissant rejet du sarkozysme -que nous partageons- qui s’est manifesté avec éclat. Mais pas seulement ! Quand des millions de téléspectateurs assistent à des débats télévisés au cours desquels on discute de leur vie réelle et de propositions pour apporter des solutions à leurs difficultés, ils expriment leur soif de comprendre, de rechercher des issues positives pour eux-mêmes, leurs proches, nos concitoyens et au delà, pour la France, l’Europe, le monde et le devenir de la planète. Ils font de la politique ! Pas celle qui se limiterait à échanger des qualificatifs, du « dur » au « mou » ou au « fort », qui font les délices de la droite et de l’extrême-droite. Non, celle d’une gauche qui se place résolument du côté du peuple pour transformer les réalités afin d’améliorer la vie de chacune et de chacun. D’une gauche qui doit comprendre qu’elle ne réussira pas si, face à la puissance de la finance, elle n’est pas capable de s’appuyer en permanence sur la force de l’intervention des citoyennes et des citoyens eux-mêmes. De ce point de vue, la forte participation à la consultation des primaires ne vaut pas acceptation du présidentialisme bonapartiste. C’est tout le contraire ! Il y a plutôt une envie de subvertir le présidentialisme pour le placer sous contrôle citoyen avec l’aspiration à une puissante régénération de la démocratie de participation, d’intervention, de représentation et de la démocratie sociale, tant les salariés et les privés d’emploi en ont assez du talon de fer de la loi des financiers et des banquiers qui broie leur vie pour alimenter en dividendes la minorité des possédants.
Une étape nouvelle de la campagne électorale commence désormais. La droite est empêtrée dans une multitude de contradictions internes et fait l’objet d’un puissant rejet. L’extrême-droite compte en profiter.
Le candidat socialiste va maintenant déployer sa campagne. Mais la campagne des primaires a déjà montré, au fur et à mesure de son déroulement, qu’il a dû infléchir un certain nombre de ses propos et propositions en fonction des attentes du peuple de gauche.
Voilà qui ouvre un extraordinaire champ de travail, de débats, d’actions pour le Front de Gauche, son candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et ses candidats aux élections législatives. Nombre de leurs idées sont majoritaires dans le pays. Reste à trouver leur traduction électorale au service de la victoire et de la réussite de toute la gauche et de l’écologie politique grâce à un rassemblement qui élargisse le plus possible sur sa gauche. L’engagement militant nécessaire doit être mis en perspective avec les puissantes mobilisations pour les retraites, le refus du mépris envers les salariés, les succès de la gauche socialiste, du Front de gauche et d’Europe écologie aux élections cantonales et régionales. Le basculement historique du Sénat participe d’un mouvement plus large avec la mobilisation dite des « indignés » qui s’étend partout dans le monde, dans le prolongement d’autres basculements en Tunisie, en Égypte et des aspirations à la démocratie, à la justice qui se font entendre dans d’autres pays arabes. C’est dire le niveau des aspirations populaires et du même coup des ruptures à opérer pour un changement véritable, durable, progressiste, transformateur qui améliore la vie de chaque être humain et son environnement.
Il ne s’agit pas d’un rêve insensé puisque, simultanément avec la mobilisation autour de la primaire, naissait un mouvement mondial d’actions et de manifestations dans plus de neuf cent villes, sur les cinq continents, contre les responsables de la crise capitaliste qui chaque jour fait des millions de victimes.
Ce mouvement protéiforme rejette la marchandisation généralisée, au service de quelques oligarques et appelle un monde de partage, d’égalité avec la priorité à la formation, à la connaissance, à la culture, à la démocratie, au travail pour toutes et tous, une autre utilisation des ressources au service de toutes et tous, leur reproduction et leur préservation, un revenu minimum pour que chacune et chacun puisse vivre et la défense des biens publics par la promotion des services publics. Autant de demandes familières aux lecteurs de l’Humanité Dimanche. Autant d’aspirations que portent les composantes et les personnalités du Front de gauche.
C’est à ce niveau qu’il faudra se hisser pour réinventer un projet civilisationnel dont les débats des primaires sont loin d’avoir fait le tour. N’est-ce pas l’ambition qu’un candidat de la gauche transformatrice devra porter avec audace pour redonner confiance à des centaines de milliers de citoyens dont l’espérance s’est trop souvent fracassée sur les échecs du passé ? Ambition concrète et réaliste. N’a-t-on pas vu, en mars dernier, dans une réunion au Brésil, les banquiers centraux des pays émergents élaborer une stratégie de sortie de crise, en demandant une autre orientation du Fonds monétaire international et la création d’une quasi monnaie commune mondiale contre la spéculation dévastatrice ?
Ils ont avancé les bases, qui ne sont rien de moins que la refondation de l’ordre économique mondial. Les dirigeants européens et le Président de la République, comme les préparatifs du G 20, sont bien loin de ces orientations puisque leur seul souci est d’avancer encore de l’argent aux banques à l’occasion du prochain sommet européen cette fin de semaine. Ne voit-on pas aussi que les traités de Maastricht et de Lisbonne, hier inamendables, selon leurs déclarations et certitudes, doivent être changés sur le champ, mais … évidemment pour spolier encore plus les peuples !
L’affrontement entre les puissances financières internationales et les peuples s’aiguise sérieusement. Des forces nouvelles vont s’agglomérer pour une autre voie que le capitalisme.
Cela confère une énorme responsabilité à toute la gauche et à l’écologie politique qui doivent rechercher sans cesse, dans l’unité, sans faillir, sans se compromettre, des voies nouvelles pour l’émancipation humaine. Tel est l’enjeu. Tel est le niveau des questions posées. Pour trouver les réponses inédites, le Front de gauche peut apporter une contribution de valeur s’il se déploie maintenant hardiment au cœur de toute la gauche, au cœur même du peuple, avec son candidat Jean-Luc Mélenchon. Le chantier du changement est en construction. A nous d’en être !
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Je partage toute cette analyse et je vais la faire tourner . VENCEREMOS !
Est-ce que le “grand bol d’eau tiède” comme qualifie Jean-Luc Mélenchon le candidat victorieux de ces primaires c’est à dire François Hollande sera-t-il capable de résister aux menaces d’un Sarkozy au pied du mur tenant dans sa main la bombinette Moody’s ?
Je partage cette analyse comme dominique hier. J’ai même tendance à penser que c’est dès 2012 qu’il faut enfin aboutir à cette transformation par la Gauche véritable. J’ai voté pour la première fois en 81 à 18 ans. Cela fait donc 30 ans, autant dire une génération dont une partie de ses membres, les quadras finissants sont déjà foutus dehors de la vie professionnelle. Les jeunes arrivant à majorité sont mal barrés. Donnons leur vite l’opportunité à tous, d’agir et vouloir. Car l’homme est agir et vouloir.
Signez l’Appel des 1 000 : Un référendum pour sortir le traité de Lisbonne de la Constitution française
Si la gauche était majoritaire, le M’PEP appelle à l’organisation d’un référendum pour sortir le Traité de Lisbonne de la Constitution, afin de restaurer la souveraineté populaire et de pouvoir enfin mener de véritables politiques de gauche. Ce référendum devrait intervenir immédiatement après l’élection d’une majorité de gauche. La question posée aux Français serait : « Souhaitez-vous réviser la Constitution française pour en ôter le titre XV (‘‘De l’Union européenne’’) ? ».
APPEL DES 1 000 : UN RÉFÉRENDUM POUR SORTIR LE TRAITÉ DE LISBONNE DE LA CONSTITUTION FRANÇAISE
Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 4 octobre 2011.
Ce sont près de 1 000 citoyens qui viennent de lancer un « Appel à référendum pour sortir le traité de Lisbonne de la Constitution française ».
Pour voir les premiers signataires cliquez ici.
SORTONS LE TRAITÉ DE LISBONNE DE LA CONSTITUTION FRANÇAISE
Signez l’Appel à référendum lancé par le M’PEP !
Le 29 mai 2005, lors d’un référendum, le peuple français rejetait à 54,68% le projet de traité constitutionnel européen. Ce traité visait à graver dans le marbre du droit européen la doctrine néolibérale : priorité absolue à la « concurrence libre et non faussée » ; libéralisation des services publics pour les privatiser ; libéralisation du commerce international pour faire du libre-échange un système de mise en concurrence entre les nations, les systèmes sociaux, les peuples et les travailleurs ; libéralisation du « marché » du travail pour organiser la précarité et la soumission du salariat ; libéralisation des marchés financiers pour placer les finances publiques sous la domination de la finance ; monnaie unique placée sous le contrôle d’une Banque centrale européenne « indépendante », retirée des prérogatives de la puissance publique.
Le 4 février 2008, le Congrès réuni à Versailles (députés et sénateurs) votait à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés une révision de la Constitution française, grâce à la plupart des parlementaires socialistes et verts qui ont soutenu la droite. Le titre XV de la Constitution était modifié et stipulait, notamment : « La République […] participe à l’Union européenne dans les conditions prévues par le traité de Lisbonne… ».
Voir le texte du titre XV de la Constitution sur le site de l’Assemblée Nationale, ici …
Ce traité avait été signé à Lisbonne le 13 décembre 2007 entre les vingt-sept États membres de l’Union européenne et entrait en vigueur le 1er décembre 2009. Le traité de Lisbonne a modifié les deux traités fondamentaux de l’Union européenne : le traité instituant la Communauté européenne (traité de Rome, 1957, qui est rebaptisé traité sur le fonctionnement de l’Union européenne), et le traité sur l’Union européenne (traité de Maastricht, 1992).
En réalité, le traité de Lisbonne n’est qu’un résumé du projet de traité constitutionnel européen. Toutes les tares qui avaient été dénoncées au moment du référendum de 2005 se retrouvent dans le traité de Lisbonne. Dans ces conditions, ce traité interdit toute politique de gauche. En effet, un gouvernement de gauche qui voudrait s’opposer, par exemple, à des directives européennes de libéralisation en pratiquant la désobéissance européenne, ne le pourrait pas. La droite saisirait immédiatement le Conseil constitutionnel au motif que refuser d’appliquer une directive européenne n’est pas conforme à la Constitution puisque celle-ci, désormais, a intégré le traité de Lisbonne. Il ne fait aucun doute que le Conseil constitutionnel annulerait de telles décisions prises par une majorité de gauche.
Pour mener des politiques de gauche, il faut donc sortir de l’Union européenne ou pratiquer ce que le M’PEP nomme la « désobéissance européenne » en ôtant de la Constitution française toute référence au droit européen en général et au traité de Lisbonne en particulier.
C’est la raison pour laquelle, si la gauche était majoritaire, le M’PEP appelle à l’organisation d’un référendum pour sortir le Traité de Lisbonne de la Constitution, afin de restaurer la souveraineté populaire et de pouvoir enfin mener de véritables politiques de gauche. Ce référendum devrait intervenir immédiatement après l’élection d’une majorité de gauche. La question posée aux Français serait : « Souhaitez-vous réviser la Constitution française pour en ôter le titre XV (‘‘De l’Union européenne’’) ? ».
Pour aller sur le site du M’PEP signer l’Appel à référendum … …