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Un débat a eu lieu, ce mardi après-midi 27 septembre au Parlement européen sur la situation au Proche-Orient en présence de la Commission européenne et de Mme Ashton, la Haute Représentante de l’Union Européenne. Celui-ci s’est beaucoup focalisé sur la proposition de reconnaissance de l’Etat Palestinien. L’enjeu est de savoir si l’Union Européenne soutient enfin clairement la proposition de Mahmoud Abbas de reconnaissance de l’Etat Palestinien. On ne peut qu’être très déçu par les propos de Mme Ashton énonçant un discours ambigu, flou, visant en permanence à noyer le poisson.
Elle a volontairement tout mélangé : les dernières propositions du quartet, les propositions de négociations directes avant la reconnaissance de l’Etat Palestinien et la démarche de l’autorité palestinienne à l’ONU, allant même jusqu’à déclarer qu’elle avait perçu, je cite : « le même désir de la Palestine et de M. Netanyahu ». Elle déclarait ceci au moment même ou la direction ultraréactionnaire du gouvernement de Tel-Aviv venait de décider l’extension de la colonie de Gilo à Jérusalem-Est avec la construction de 1000 habitations supplémentaires. Dans ces conditions, où a-t-elle perçu un même désir entre la violence d’une occupation et les souffrances de celles et ceux qui sont occupés et à qui on continue de prendre les terres et les maisons ?
Ce discours flasque, insupportable, montre que l’Union Européenne est, à ce jour, loin d’être engagée dans le soutien à un processus de reconnaissance de l’Etat de Palestine. Les groupes de gauche, verts, Europe-écologie, socialistes, Gauche unitaire européenne, la porte-parole du groupe ALDE ont demandé à Mme Ashton de prononcer au nom de l’Union Européenne, une phrase simple : « Nous soutenons la demande de M. Mahmoud Abbas à l’ONU ». Ce qu’elle n’a toujours pas fait. Il faudra noter que même dans le groupe PPE plusieurs voix se sont élevées pour demander à Mme Ashton de réviser son discours et de soutenir désormais la création de l’Etat Palestinien. C’est le cas notamment de l’ancien président du Parlement européen, M. Pöttering, chrétien-démocrate allemand, qui a eu le courage de demander avec nous, à l’Union Européenne de soutenir le processus de création de l’Etat Palestinien. Ceci tranchait avec le contenu d’une réunion ou j’avais participé le matin même pour élaborer une proposition commune de tous les groupes du Parlement européen soutenant le processus de création d’un Etat Palestinien aux côtés d’Israël au cours de cette session des Nations-Unies. Les représentants du PPE et les conservateurs britanniques multipliant les chausse-trappes, pour tenter d’affaiblir en permanence la résolution. Au terme de la journée d’hier, nous parvenions tout de même à présenter ensemble une démarche au Parlement européen soutenant ce processus.
Voici mon intervention au cours du débat sur la situation au Proche et Moyen-Orient de la session du parlement :
Mme la Présidente, cher(e)s collègues, Mme Ashton,
Il est une donnée dont on parle peu : la majorité de la population israélienne, la majorité des palestiniens, la majorité des populations arabes, et une majorité des représentants des Etats du monde soutiennent la proposition du président Mahmoud Abbas de faire de la Palestine, le 194ème état membre des Nations-Unies.
Notre Parlement et vous-même Mme Ashton pouvons-nous continuer plus longtemps à nous féliciter ici tranquillement, bien au chaud de ce que l’on appelle « les printemps arabes » et continuer encore et encore à tergiverser sur la reconnaissance de l’Etat Palestinien ? Tergiverser encore reviendrait à gagner du temps pour tuer l’idée même du possible Etat Palestinien dans les frontières de 1967. Aucune diversion ne doit être possible cette fois. Ceux qui appellent subitement – comme on vient de l’entendre – à la reprise des négociations directes tentent de cacher – tout aussi subitement – que cela dure depuis des décennies sans résultat sauf l’écrasement du peuple palestinien ; que seuls les Etats-Unis sont maîtres du jeu, et que le cadre comme la terminologie, les mots employés sont totalement biaisés.
En effet, on ne parle à propos de la Palestine que de « territoires occupés ». Cela laisse donc entendre que ces territoires ne sont pas un pays. Ils peuvent être sans cesse discutés, négociés et… disputés. Et c’est toujours à l’occupé de prouver la légitimité de ses droits. Ce qu’il ne peut faire puisque la surface de la Palestine se réduit sans cesse au mépris du droit international sans que personne n’y trouve rien à redire. La terminologie même employée est donc totalement différente politiquement et juridiquement de celle de « PAYS » occupés.
Cher(e)s collègues, Mme la Haute Représentante, Mme Ashton,
Le moment que nous vivons est décisif, historique. Ne laissez pas passer l’occasion de montrer que l’Union européenne est autre chose que cette machine suiviste des dirigeants nord-américains. Une action, une résolution claire de notre Parlement soutenant le président Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne serait un signal clair, net, pour la création maintenant, au cours de la 66ème session des Nations-Unies, pour que l’Etat qui manque au Proche-Orient et dans le monde, naisse : l’Etat Palestinien.
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0 commentaires
Dire que ce sont ces gens là qui nous gouvernent, c’est effrayant, surtout lorsque l’on sait qu’ils sont sensés avoir fait de longues, très longues études, alors que nous sommes tous des idiots, incapables de penser…..
Vive la Palestine libre !
Ne rêvons pas,par OTAN interposé l’union dite européenne n’est qu’une colonie US,avec de nombreux sous -marins comme la GB et l’Allemagne..Construction anti-démocratique(voyez par exemple notre référendum) l’Union dite Européenne n’est qu’un terrain de jeu de la finance et de l’ultra -libéralisme ,les USA se réservant le droit de limiter chez eux le “libre échange” et vous voudriez que cette “Europe”.ait une politique????.Cessons de jouer les autruches…