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Les cérémonies de vœux des locataires des palais officiels se révèlent être une fois de plus de formidables pitreries, des flux d’hypocrisie et de mensonges. Subitement, en ce début d’année, la crise serait terminée. Qu’on les invite à se rendre vite dans les quartiers et les villages, les usines, aux soupes populaires, dans les files de « pôle emploi », dans les écoles, les hôpitaux et les laboratoires. Ils y verraient la grande angoisse et la souffrance de nos concitoyens, l’inquiétude face à l’avenir. Evidemment, c’est à l’opposé de ceux qui touchent à la fois de gros salaires et des stocks options et les profits des grosses entreprises qui sont très élevés et qui ont été reversés « en dividendes » aux actionnaires.
Prenons quelques exemples qui montrent la duplicité de cette “élite” qui vous présente ses vœux :
► Une attaque qui mettrait définitivement fin à 160 années de réduction du temps de travail avec la mise à bas des 35 heures, au détriment de la santé des travailleurs et de l’emploi. Affirmons-le clairement, les énormes gains de productivité permettent de réduire le temps de travail sans diminution de salaires. Le grand patronat veut à la fois bénéficier de l’augmentation de la durée du travail et continuer à toucher les 22 milliards d’exonération de cotisations sociales, auxquelles s’ajoutent 4 milliards d’aides « Sarkozy » dans le cadre de la loi TEPA. Au moment où montent le chômage et la précarité, en particulier dans la jeunesse, il est totalement absurde d’augmenter, d’allonger la semaine de travail et de reculer l’âge de la retraite. Malheureusement, la Commission de Bruxelles va proposer, dans les jours, qui viennent une directive pour augmenter la durée hebdomadaire du travail partout.
► Les augmentations du gaz, de l’électricité, des transports continuent. Pourtant, avons-nous rêvé ? Ne nous avait-on pas promis que l’Europe de la concurrence permettrait de baisser les prix ? D’urgence, il faut maintenant bloquer et baisser les prix en valorisant de vrais services publics, en réorientant les profits de ces entreprises vers la qualité du service rendu aux usagers, l’embauche et la modernisation des entreprises comme la SNCF.
► Le recul des droits à la santé, avec les augmentations de la consultation médicale, des déremboursements de plus en plus importants alors que l’industrie pharmaceutique s’en met plein les poches, la réduction des personnels dans les hôpitaux. Enterrons le bouclier fiscal. Empêchons la remise en cause de l’impôt sur la fortune, la santé et l’école ont besoin de moyens ! Alignons les cotisations sociales des grandes entreprises sur celles prélevées sur les salaires et libérons le secteur du médicament du privé pour créer un grand pôle public du médicament avec des nationalisations devenues indispensables.
► De même, le règlement du défi de la dépendance des personnes âgées ne peut se faire ni par une augmentation de la contribution sociale généralisée, ni pour engraisser les assurances privées, mais dans le cadre d’un service public lié à la sécurité sociale. Cela implique évidemment de cesser d’abaisser les devoirs des grandes entreprises à l’égard de la solidarité nationale.
Plus généralement, un rassemblement de lutte, au-delà des opinions politiques, devrait être impulsé, aidé, soutenu partout pour défendre les hôpitaux, l’école, les tribunaux, les transports, le droit à l’énergie, les moyens des collectivités territoriales. Il en va de l’égalité des citoyens pour l’accès à leurs droits. Il en va aussi de l’efficacité économique. Ne laissons pas se développer les dégradations des services publics, de plus en plus gérés comme des entreprises privées. Les dégâts produits servent d’argument à la droite pour valoriser… les secteurs privés et les privatisations ! Il faut sortir des dogmes comptables de la réduction des dépenses publiques, sous injonction de la Commission de Bruxelles.
Voilà que maintenant, l’UMP tente de remettre en cause le statut de la fonction publique, autre bel héritage de la Libération, créé sous le gouvernement du Général de Gaulle par Maurice Thorez puis complété et rénové par Anicet Le Pors dans le gouvernement de gauche de 1981.
Faute d’avoir agi pour des mécanismes de stabilisation des prix des matières premières, ceux des carburants et de l’alimentation flambent, poussant des peuples un peu plus dans la misère, la pauvreté ou la famine, tout en renchérissant le coût de la vie ici, alors que les salaires sont bloqués. Pourtant, il aurait été possible, soit de constituer des stocks de sécurité, de lutter contre la scandaleuse spéculation au bénéfice des multinationales et des grands financiers. Il sera nécessaire de reconnaître l’agriculture et l’alimentation comme des « biens publics » à soustraire de la loi de l’argent.
Il ne suffira pas de proclamations de M. Sarkozy au G20, il faudra des actes anti-spéculation. Il faudra des transformations profondes de la construction européenne, avec un autre rôle de la Banque centrale européenne au service du refinancement de la dette des Etats et de dispositions incitatives pour l’emploi et l’innovation environnementale.
Enfin, au moment où nous comptons désormais 53 français tués en Afghanistan, que nos forces sont embourbées en Irak, il est urgent d’entamer un processus de retrait des troupes françaises, d’initier des accords de coopération respectant les souverainetés politiques et économiques des pays, de promouvoir le désarmement actif et d’agir pour le respect des droits des Palestiniens et la sécurité dans la région.
On pourrait ainsi ajouter d’autres exemples démontrant l’hypocrisie des vœux officiels et la possibilité de faire autrement en associant en permanence nos concitoyens à la construction d’un nouveau projet progressiste.
Au lieu de simples compétitions personnelles pour la présidentielle, de castings éloignés de la vie réelle, de débats de posture que seuls ceux qui y participent et les médias qui les promeuvent comprennent, sans prise avec la vie réelle de plus en plus dure de nos concitoyens, la tâche de tous les militants de gauche et écologistes, de tous les progressistes n’est-elle pas de se mettre au service de celles et ceux qui souffrent et attendent d’urgence des solutions pour vivre mieux ? C’est à mon sens la question principale de l’heure.
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Bonjour,
C’est un acte “courageux” pour certains de ne pas se rendre aux voeux présidentiels. Mais cela aurait été plus courageux au moment de la bataille sur les retraites de se battre pour la grève générale et de demander le retrait pur et simple du projet gouvernemental.
Je tiens à commenter, sans acrimonie, l’intervention de notre ami Patrick ALBERT, sur l’opportunité de se battre pour la grève générale.
Comme lui je pense que la majorité des citoyens espèrent un mouvement populaire dont la puissance & la détermination balairaient tout sur leur passage, nous débarassant si possible pour toujours de l’horrible clique de malfaisants qui gouvernent au seul profit des marché financiers et d’une clique de parasites promoteurs des théories économiques sauvages de Milton Friedman et de ses Chicagos Boys.
Mais n’étant pas un perdreau de l’année, né en 1937, j’ai participé à tous les conflits depuis 1960 et ce que l’histoire démontre c’est que ce n’est JAMAIS sur un ordre que les travailleurs se mobilisent, c’est toujours le résultat de luttes nombreuse, répétitives, quand la pression augmente, que les travailleurs décident démocratiquement d’entrer dans un conflit général & de longue durée.
Il est d’autre part aujourdh’ui plus difficile pour beaucoup de s’engager dans ce type de conflit, car le nombre d’emplois précaires, le chomage font que ce type de lutte est très difficile à assumer pour ceux dont les revenus sont à la limite de la survie et l’emploi sans aucune garantie, dans le passé si nous perdions un emploi, nous pouvions en trouver 3 le même jour, et dans la fonction publique la majorité des postes étaient tenus par des fonctionnaires sous statut, ce qui n’est plus le cas aujourdh’ui .
Je pense, mais peut être à tort, que si les syndicats appelaient à une grève générale dans le contexte sociétal actuel & que par malheur elle débouche sur une mobilisation insuffisante, il serait très difficile de s’en remettre & le médef serait le seul bénéficiaire, je crois plutôt que la période actuelle se prête d’avantage à une tactique de harcèlement répétitif mobilisant ceux qui sont les plus motivés & faisant tourner les secteurs en lutte afin de ne pas épuiser toujours les mêmes, cela dit je ne suis pas dirigeant syndical, et comme je l’ai souligné plus haut c’est aux travailleurs & aux citoyens en général de se déterminer, même s’il est INDISPENSABLE, que les orga syndicales & politiques vraiement favorables au changement, organisent et guident l’action
Très bon article. recevoir les vœux d’une personne en grande partie responsable des problèmes que tu affrontes, 3 fois non.
Mais il est navrant de constater que bon nombre de médias “bien-pensants” critiquent le boycottage des vœux présidentiels !