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Ce que l’on appelle le G20, créé en 2005, est constitué de la représentation des 19 pays qui produisent le plus de richesses dans le monde, auxquels s’ajoute l’Union européenne. A quoi sert-il ? A faire une photo de groupe. Car les grands de ce monde, réunis les 10 et 11 novembre dernier ont décidé de ne … rien décider. Pourtant, il y aurait beaucoup à faire pour améliorer la situation des peuples à travers le monde, lancer un projet d’éradication de la pauvreté, du chômage, de la misère, d’améliorer la santé, de lutte contre les changements climatiques, la défense de la biodiversité.
Ce n’est pas leur choix. Certes, mieux vaut que les dirigeants de ce monde parlent. Mais derrière les sourires et la langue de bois diplomatique, se mène une véritable guerre. Une guerre parce que les puissances capitalistes et impérialistes accélèrent la guerre économique, la guerre monétaire, la sur-militarisation entre elles. Mais les fantassins et les victimes de cette guerre sont les peuples, sans cesse mis en concurrence pour le seul bien des firmes capitalistes et des banques.
Il a été donné, en pompant dans les budgets publics, l’équivalent de 4% de la richesse mondiale pour sauver les banques capitalistes. Celles-ci mangent aujourd’hui la main qui les a nourries. Les ressources du Fonds Monétaire International ont été triplées. Tout ça pour quoi ? Ensemble, les grandes banques mondiales, dont les banques françaises, et le Fonds Monétaire International imposent des plans d’austérité sans nom aux travailleurs, en Europe et ailleurs.
Les institutions européennes refusent que la Banque centrale européenne rachète la dette des Etats par création monétaire et par un autre système de crédit public. Mais, les Etats-Unis ont créé artificiellement 600 milliards de dollars ces dernières semaines et font flotter leur monnaie à la baisse. Conséquence ! L’agriculture européenne est encore plus fragilisée. Non contente de soumettre notre agriculture aux carcans ultralibéraux de l’Organisation mondiale du commerce et aux diktats nord-américains, voilà que les manipulations monétaires jouent contre le travail agricole.
La volonté de maintenir à tout prix un euro fort quand le dollar est sous-évalué a constitué pour l’agriculture américaine un avantage de 14,4 milliards d’euros, soit plus de 5% de la valeur de la production agricole américaine. L’équivalent de la valeur de 50 Airbus A 380.
Et les taux d’intérêt plus avantageux pratiqués par la Banque centrale américaine pour attirer des capitaux, alors que la Banque centrale européenne maintient des taux d’intérêts élevés, ont permis aux «farmers nord-américains» de bénéficier d’un avantage de 3 milliards de dollars en 2008 et 106 millions en 2009. Une combinaisons de facteurs qui fait la cohérence de l’actuel capitalisme : baisse des prix à la production, endettement des paysans et variation des taux d’intérêt, libre échangisme commercial et financiarisation de l’agriculture, spéculation sur les matières premières agricoles, portent en germe une désastreuse amplification de la crise financière mondiale et d’une nouvelle crise alimentaire. Face à de tels dangers, le G20 n’a pas dit un mot, n’a pris aucune décision. Pire, il a décidé de relancer le cycle de libéralisation des échanges de l’OMC.
Dans un tel contexte, nous en appelons aux populations, aux salariés, aux agriculteurs pour qu’ils débattent et se solidarisent sur la base :
– De la défense de l’être humain d’abord et non plus la loi de l’argent-roi.
– Ne pas accepter de relance du débat à l’OMC sans critères sociaux, de souveraineté alimentaire et environnementale, sinon l’agriculture doit être traitée sous l’égide de l’ONU.
– Taxer les mouvements de capitaux et protéger une production agricole plus économe en capital et en intrants, à commencer en Europe.
– Cesser de faire du dollar la monnaie mondiale et inventer une monnaie commune universelle pour les échanges et la coopération.
– Changer le rôle de la Banque centrale européenne et mettre l’euro au service de l’emploi, de la vie des territoires, de l’environnement, de la souveraineté et de la qualité alimentaire.
Ce sont des critères qui, parmi d’autres, nous feront apprécier le sens du projet de changement de la Politique agricole commune que va présenter le commissaire européen à l’agriculture, ce jeudi 18 novembre, durant notre commission de l’agriculture au Parlement européen.
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