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En vérité le prix du litre de lait est à peu près au même niveau qu’il y a une dizaine d’années. Pourtant les prix des produits industriels, des bâtiments d’élevage ou de l’alimentation bovine ont considérablement augmenté. Et ne parlons pas des coûts des mises aux normes environnementales imposées aux agriculteurs. Dès lors que les produits nécessaires à la production peuvent augmenter sans contrôle, il aurait été indispensable que les autorités publiques françaises comme européennes mettent en place un prix de base garanti au moins pour une quantité donnée de production moyenne. Or, non seulement les prix minima intra-européens ont été détruits avec les modifications successives de la Politique Agricole Commune, mais en plus le système des quotas de production, qui constituait un moyen de régulation, a été aussi supprimé. Et il y a un an, le gouvernement et la commission de Bruxelles, alliés objectifs des industriels et de la grande distribution, ont, de concert, fait croire qu’on allait améliorer la situation par des contrats entre producteurs, c’est-à-dire des agriculteurs isolés, des firmes ou grandes coopératives de la transformation et la grande distribution de plus en plus concentrées.
L’industrie laitière c’est aujourd’hui quatre grandes sociétés. Il en est de même pour la grande distribution qui réalise de confortables profits. Nous avions critiqué ce système à l’époque. Un mouvement des producteurs s’était constitué : l’APLI. Plusieurs manifestations, des grèves du lait européennes ont eu lieu, les femmes ont fait des démonstrations de protestations à Poitiers et dans d’autres villes. Les faits nous donnent malheureusement raison. Le gouvernement et les industriels ont menti, berné, trompé les agriculteurs qui triment de plus en plus dur pour gagner de moins en moins. Pourtant les prix des produits industriels issus du lait, comme le beurre ou la poudre de lait, augmentent assez considérablement. Où passe la différence ? Dans les profits de ces grandes sociétés qui spéculent avec cet argent. On nous dit dans la plupart des journaux que le prix serait de 313€ la tonne. Je peux témoigner que les prix étaient à 294€ en juin, 269€ en mai et 264€ en avril. Le juste prix devrait se situer entre 350 et 400€ la tonne.
La bataille engagée par les producteurs et leurs syndicats doit l’être par tous les moyens possibles. On ne peut pas laisser faire. On ne peut pas laisser ainsi mourir une profession essentielle à la vie, aux équilibres de la société. Il faut d’autant plus le faire qu’ils risquent demain de souffrir encore plus avec les difficultés liées à la sécheresse dans de nombreuses régions ainsi qu’à l’inadmissible spéculation sur les prix des céréales qui s’amplifie depuis une semaine. Cette spéculation est inhérente au système capitaliste. Elle est aussi le résultat des déréglementations européennes. Et comme tous les citoyens, les agriculteurs vont subir les injustifiables hausses de tarifs de l’électricité et des assurances ainsi que celles liées à la rentrée scolaire.
Ensemble, producteurs et consommateurs unissons nous dans l’action citoyenne au service de l’emploi, de la vie rurale, de la qualité alimentaire contre cette sainte alliance contre le travail et pour les profits que constituent les industriels, le pouvoir et la commission européenne. Le juste prix c’est un prix minimum intra-européen garanti qui permette de rémunérer correctement le travail et les investissements nécessaires à la production d’un lait de qualité.
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Il serait peut être temps de basculer les subventions accordées aux agriculteurs “polueurs” sur les exploitations SAINES des agriculteurs BIO…!?
On en a marre d’entendre que les EXPLOITANTS ne s’en sortent pas, alors que les VRAIS AGRICULTEURS crêvent de leur volonté de produire de la QUALITE
Par ailleurs, même si le prix du lait payé aux producteurs est une composante majeure du prix “sortie d’usine” de la plupart des produits laitiers, les prix en magasin ne varient que dans une plus faible mesure. Dans un rapport du conseil économique et social de mars 2009 intitulé ” Les modalités de formations des prix alimentaires: du producteur au consommateur”, les auteurs ont calculé pour un litre de lait de grande marque que les éleveurs encaissent une marge brute de 8% sur le prix payé au producteur, les transformateurs prennent 40% sur ce produit vendu au distributeur et ce dernier rajoute une marge équivalente au prix payé au consommateur.
Devant tant d’injustice, d’ingratitude, et de guerre lasse, nous allons être nombreux à quitter nos exploitations.
Nos jeunes qui devaient nous succèder renoncent…
et nous les poussons désormais à choisir une autre voie.
A ceux qui, comme A Simon, rêve de voir disparaitre les agriculteurs “pollueurs” comme il les nomme si bien…. qu’il patiente juste un peu.
Malheureusement, ce ne sera pas au profit des producteurs bios (déjà sous payés en contrepartie de leurs conditions de travail).
Non, ils seront remplacés par des “usines à lait”, “usine à cochons”, etc… puisque tel est le souhait des industriels !
Moi, j’en ai assez de tous ces discoureurs qui ne connaissent rien à l’affaire et se permettent de nous juger ! 60 heures de travail chacun par semaine, WE inclus, sans congés, des investissements énormes pour répondre aux exigences de la société, des prises de risques financiers énormes, et totalement disproportionnés (pourtant en suivant les conseils d’une armée de compétents !!), des risques sanitaires et climatiques importants dont nous ne pouvons nous garantir par des réserves financières puisque nous peinons à juste nous rémunérer, des aumones demandées par un syndicat à la botte des industriels, des critiques de toutes parts et très souvent avancées par des incompétents en la matière, des prix fixés arbitrairement, sans considération de nos coûts de production, par un noyau de capitalistes voraces… tout ça pour moins d’un smic à deux ???
Alors, effectivement, nous sommes des bons à rien. Nous préférons baisser les bras !
Merci tout de même du fond du coeur à Patrick LE HYARIC pour sa pertinence et ses soutiens ! Ca fait du bien !!! mais c’est tellement rare.