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Dans chaque tragédie, il y a un prologue. On peut craindre que la grave situation que connaît la Grèce ne soit l’inquiétant prologue d’une tragédie pour toute l’Union européenne. Celle-ci est organisée depuis le jour où ceux qui se sont érigés comme les seuls détenteurs de l’idée européenne ont forcé la Grèce à adopter l’euro en lui permettant de camoufler l’ampleur de sa dette publique. Et aujourd’hui, des agences de notation privées, liées aux requins de la finance, émettent sur la Grèce des notes d’insolvabilité pour faire monter les enchères des taux d’intérêt des emprunts que ce pays est désormais contraint de contracter. Ces derniers ont dépassé les 8 %, quand l’Allemagne en dispose à 2,5 %. Qui profite de ce climat alarmiste ? Seules les grandes banques et compagnies d’assurances privées. Elles accumulent chaque jour avec de tels taux des profits colossaux qu’elles font payer au peuple grec en abaissement de salaires, en réduction de dépenses publiques utiles, en augmentation de différents impôts, en recul de l’âge de la retraite, en privatisations. Mais aucune décision n’est prise pour abolir les cadeaux fiscaux et sociaux aux grandes entreprises et aux classes les plus fortunées ; pour imposer les revenus du capital et de la rente ou encore pour réduire les dépenses d’armement.
La Banque centrale européenne qui a massivement prêté de l’argent aux banques privées n’est pas autorisée, en vertu de l’article 123 du traité de Lisbonne, à en faire autant pour les pays. C’est le comble ! C’est exactement le contraire des possibilités offertes à la Réserve fédérale américaine. Les mêmes banques, y compris grecques, qui ont reçu des milliards d’euros de fonds publics au titre de leur plan de sauvetage, spéculent aujourd’hui avec gourmandise sur la dette publique en toute impunité. Et pendant ce temps, MM Barroso ou Van Rompuy, Mme Merkel ou M. Sarkozy amusent la galerie, palabrent sans fin, laissant la Grèce et demain l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Irlande et toute l’Europe, dériver dans le marasme et la faillite pour leurs populations.
Tout être sensé ne peut être que révolté par cette situation. Le débat qui a eu lieu au moment du référendum sur le traité de Maastricht puis sur le projet de constitution européenne, trouve ici une résonance particulière. En effet, quelques mois seulement après la mise en place du traité de Lisbonne, on voit les méfaits d’une stratégie qui a conduit à créer, à marche forcée, une monnaie unique et une Banque centrale européenne indépendante des États, mais très dépendante des marchés financiers. L’accélération du climat de panique créé depuis hier matin ne vise qu’à camoufler cet échec lamentable ; à laisser les mains libres aux spéculateurs et surtout à préparer des mesures de super-austérité, de casse des systèmes sociaux et de retraite dans tous les pays de l’Union européenne. Maintenant ça suffit ! Avant qu’il ne soit trop tard, il faut que des voix s’élèvent contre cette Europe capitaliste et ses dirigeants qui nous mènent dans le mur.
Peuples européens, donnons-nous la main pour que la Communauté européenne porte vraiment et d’urgence secours à la Grèce. Rassemblons-nous pour changer les traités, exiger une autre répartition des richesses, l’augmentation des salaires, un autre crédit public, la sécurisation du travail, de la sécurité sociale et des retraites, pour réduire les dépenses d’armement.
Peuples d’Europe, unissons-nous pour renverser les tables de la loi de l’argent roi et pour construire l’Europe sociale, solidaire et écologique. C’est le sens de l’initiative que prend l’Humanité d’une grande campagne de solidarité avec le peuple grec et pour transformer l’Europe.
Signez notre pétition en ligne
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Bonjour,
Une nouvelle répartition des richesses est possible .
Augmenter tous les salaires est possible.
Assurer à tous une retraite de base suffisante pour vivre est possible.
Que l’Europe puisse apporter l’aide financière aux pays pauvres membres de l’UE afin d’harmoniser dans l’avenir le même niveau de protection sociale et financière du citoyen Européen est possible.
Si les députés Européens se sont votés pour eux mêmes un salaire minimum Européen, (7000 Euro), les peuples devront imposer pour eux mêmes le salaire minimum Européen.
Le SDV (salaire de vie) propose cette idée, certes, encore trop en avance sur son temps, mais l’exemple Grec, et bientôt quelques autres pays poussera ce concept à se faire connaître de plus en plus.
Les peuples ne sont pas responsable de l’incompétence de ses politiques, et si les règles doivent changer, ce sera aux peuples de définir les nouvelles , et non à des inconpétents.
Jean pierre Baron
Président ASDV
Je découvre cette pétition. Elle affirme une solidarité avec le peuple grec, certes ; mais, dans sa rédaction actuelle, je ne suis pas favorable à la signer, car elle ressemble à une sorte de blanc-seing donné à ce qui devrait être fait « en Europe » : cela reste trop peu déterminé pour servir à quelque chose.
Je crois même que, ainsi exprimé, nous allons seulement laisser circuler le sentiment d’impuissance devant ces « faillites ».
Pour ma part, je pense que nous devons chercher à exprimer, avec les collectifs politiques et syndicaux les plus larges (certes) une ou deux idées : les dettes odieuses (dues à des spéculations qui méritent poursuites …) doivent être annulées. Cela vaut pour les « produits toxiques » qui ont été « recommandés » par des gouvernements aux diverses régions et conseils généraux. Cela vaut pour l’argent donné à des banques avec le sauve-qui-peut d’octobre 2009 et qui ont disparu de façon troublante. Cela vaut aussi pour toute la part de la « dette » qui est de l’argent versé à une minorité de personnes très riches : elles ont placé là des « liquidités » ou des résultats boursiers il y a des années ; les mêmes ont ainsi trouvé des filons « déductibles des impôts ».
Cette orientation, certes, nous expose à des protestations de « fonds de pensions » de divers pays, qui ont aussi racheté certaines de ces pompes à fric, Bien.
Faisons donc de cette question d’annulation des dettes odieuses un des éléments de l’agenda du mouvement altermondialiste.
Le refus islandais de payer pour de telles dettes (avec un référendum voté à 93 %) est une voie de mobilisation plus nette, plus claire, que les plaintes sur les conséquences.
Cela, certes, appelle aussi d’autres mesures européennes (et certaines sont présentes dans ce texte de Patrick Le. Hyaric. Pourquoi ne seraient-elles pas discutées publiquement avec le Bloc de gauche portugais, et les forces grecques ou autres à peu près équivalentes ? Voire, le groupe de la GUE y serait-il hostile ? De même, cela appelle pour l’avenir le plus proche possible une réforme de la fiscalité. Mais aussi, inséparablement, une mise sous contrôle public de plusieurs banques afin de faire exister un secteur financier public fort.
Un texte minimal, selon moi, devrait comporter à tout le moins « moratoire sur les dettes publiques » (nationales, régionales…) jusqu’à examen de bien-fondé des demandes et ouverture des débats publics sur les alternatives à ce système.
J’espère ainsi alimenter une réflexion qui me semblait urgente à débusquer dès la période des régionales !
Je partage la révolte, les remarques, et les propositions énumérées. La spéculation devrait être partout poursuivie en justice et la Bourse devrait être abolie. Mais là où je ne suis pas d’accord c’est de croire que dans le cadre de la Communauté Européenne notre voix aura un écho et qu’on pourra changer les choses : cette Europe est faite justement pour enpêcher toute action dans ce sens, dans le sens de la remise en cause du capitalisme. Quleques voix qui clament contre le capitalisme sont bien noyées dans la masse des gens acquis au système. C’est une autre structure alternative qu’il faudrait promouvoir, hors de la CE, basée sur nos critères, comme cela s’est fait an Amérique du Sud et Centrale