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Puisse l’opération ferroviaire pour rallier le président Zelenski sur la place de l’Indépendance à Kiev être utile. Il y a grande urgence à obtenir du président Poutine qu’il cesse ses pluies de missiles et de drones sur les enfants, les travailleuses et les travailleurs de l’Ukraine voisine, tout en détruisant autant de services indispensables et de villages entiers.
Oui, le cessez-le-feu est d’une capitale urgence. Aucune torche pouvant éclairer son difficile chemin ne doit être négligée. Cependant, le voyage organisé de ces quelques dirigeants aurait été sûrement plus efficace si, une fois de plus, ces alignés Européens n’étaient venus répéter les éléments de langage prémâchés de M. Trump. Ce président milliardaire qui, avec l’aide du fonds financier BlackRock, vient de faire main basse sur les terres rares ukrainiennes et incite les firmes agroalimentaires nord-américaines à profiter de la nouvelle loi votée au parlement de Kiev pour s’accaparer un maximum de terres du « grenier à blé » de l’Europe.
Il aurait été plus efficace de rechercher des alliances au-delà de l’Union européenne pour présenter un plan de paix en s’appuyant sur les appels du nouveau pape, sur des initiatives comme celle de la Chine qui part de la nécessité du respect de la souveraineté territoriale de l’Ukraine. Contrairement aux haineux « dires » des va-t’en guerre la République populaire de Chine et la Turquie viennent de réitérer en direction de Poutine leur demande d’arrêt du carnage.
Pour être complet, efficient et durable, il faudra mettre sur la table un projet commun aux pays membres de l’Union européenne, au Royaume-Uni, à l’Ukraine et à la Russie de mécanisme global de sécurité commune et de prévention des conflits. Il faudrait aussi acter l’engagement des dirigeants du Kremlin à renoncer à leur projet de « grande Russie » et celui de l’Union européenne de ne pas intégrer l’Ukraine en son sein, ni dans l’OTAN.
Un compromis pour un statut particulier de l’Ukraine, coopérant de part et d’autre, doit pouvoir être trouvé. L’ensemble doit aller de pair avec le retour à des initiatives de désarmement en Europe et dans le monde.
Et, Gaza martyrisée, bombardée, affamée, ou la joie s’est éteinte et le deuil permanent ne voit venir aucun train vers elle.
Non. Pas de train vers Ramallah ou Gaza à bord duquel prendraient place dans le chancelier allemand, le président de la République française avec les premiers ministres britannique et polonais pour se rendre au chevet des populations gazaouies massacrées… Pas de train pour rendre hommage aux 20 000 enfants tués sous les bombes israéliennes, pour porter secours aux 25 000 autres enfants blessés, amputés, pour apporter assistance aux dizaines de milliers d’orphelins d’au moins un parent, aux femmes aux existences déchirées, aux vieillards qui subissent la deuxième « catastrophe », ont perdu maisons, enfants et petits-enfants.
Aucun train pour barrer la route à la passion destructrice du pouvoir suprémaciste de Nétanhyou ne partira donc d’aucune gare.
Il ne conduira pas nos dirigeants à voir de leurs yeux la famine méthodiquement organisée dans ce « territoire », cette enclave de 365 kilomètres carrés écrasée par 75 000 tonnes de bombes.
Pas un dirigeant occidental pour venir entendre le hurlement de la mort qui assourdit les rues maculées de sang et de la poussière des maisons. À Gaza, le temps se compte en nombre de martyrs. Les pertes de parents et d’enfants sont les interminables cauchemars des matins qu’éclaire le soleil d’Orient.
Les caméras ferment les yeux une à une quand tombe sur le sol noirci la poudre des obus. Celles et ceux qui n’ont qu’un fragile crayon en guise d’arme, sont menacés, éliminés pour invisibiliser « l’intention génocidaire » comme en a prévenu la justice internationale. Deux mille journalistes ont, pour cela, été assassinés par les armes de ce que d’aucuns appellent la « plus grande démocratie du Moyen-Orient ».
Pour parfaire le crime, il n’y a plus aucun hôpital debout. Cent vingt-trois écoles et universités sont détruites. Les chargés de mission de l’ONU sont bombardés. Les femmes et les hommes de la solidarité humanitaire sont interdits et pourchassés. L’agence pour les réfugiés (Urnwa) est fermée et interdite. Le pain, l’eau, le riz, les tomates et les cornichons ont disparu des foyers quand ils existent encore. Rien à voir, ici, avec des dommages collatéraux. Les producteurs d’humanité sont des cibles visées et frappées.
Non repus des 42 millions de tonnes de débris qu’ils ont produit, les criminels traquent l’information, la santé, le savoir. Ils veulent anéantir tout ce qui constitue l’humanité, tout ce qui resterait d’avenir à la jeune génération.
Le train capitonné des dirigeants complices n’ira pas arrêter le bras des prédateurs qui bafouent le droit international, le droit de vivre du peuple palestinien. Et pour cause, ces sont des groupes industriels de l’Occident capitaliste qui fournissent des avions, munitions, bombes et des chars pour que l’armée israélienne puisse continuer à « nettoyer » Gaza.
Alors, le président français s’inquiète d’une situation « la plus critique que nous ayons connue ». Les mots de sa fourberie pour qualifier la « catastrophe » font honte à notre pays réputé comme celui des « Droits de l’Homme ». Propos immondes, au moment où l’immonde ministre israélien des armées vient d’intimer aux Gazaouis de choisir entre « partir ou mourir ».
E. Macron déshonore la France quand Gaza est découpée en cinq zones militaires préparant le fameux « Chariot de Gédéon » nom du « plan de conquête » israélien décidé le 5 mai dernier, conformément aux orientations données par le matamore de la Maison Blanche qui projette d’y bâtir une « Riviera ».
De Kiev, nos quatre dirigeants lui ont téléphoné en mondovision pour mettre en scène leurs « mots du rien » rabâchant « cessez le feu » « cessez le feu » sans aucune action pour y parvenir. Ils parlent de déployer une force de maintien de la paix en Ukraine. Mais un projet de déploiement d’une force de protection des Palestiniens, sous l’égide de L’ONU, n’effleure pas leurs convictions à « double standard » et leur pitoyable double langage.
Il n’y aura pas un tel appel téléphonique en direct du bureau du président de l’Autorité palestinienne. Non, qu’il n’y ait pas de réseau téléphonique, mais parce qu’ils se rendent complices du crime.
Le président français et ses comparses qui avec lui ont pris un train, ne se sont même pas associé à l’initiative des six pays européens – Espagne, Irlande, Islande, Luxembourg, Norvège, Slovénie – contre le projet du pouvoir israélien. Que vaut donc « le droit » sous les ors de l’Élysée et des ministères et dans les froids bureaux du Conseil européen quand sont piétinés ainsi le droit international, le droit humanitaire, les conventions de Genève et la convention contre le génocide.
Faut-il que leurs cœurs soient si froids, si aphasiques, si sélectifs pour que ces dirigeants prétendument de notre siècle laissent s’organiser ainsi devant eux, la tentative de faire disparaitre de tout un peuple ?
Chaque jour grignoté par les colons, la Cisjordanie, incluant Jérusalem-est a vu mille de leurs habitants tués sous les balles occidentales de l’armée israélienne. Dix mille Palestiniens, dont des enfants, sont enfermés dans les geôles israéliennes. Quarante mille réfugiés, qui vivaient déjà dans d’abominables conditions de précarité, ont été expulsés. Les champs et les récoltes sont saccagés, quand ils ne sont pas accaparés, des villages sont rasés. Que faut-il de plus pour réveiller ceux qui se gargarisent d’un prétendu « humanisme » ?
Ah, certes, ils glosent sur la « position traditionnelle de la France et de L’Europe » en faveur de deux États. Puis ils vaquent à leurs occupations, fournissent les criminels en armes derniers cris et rassurent les marchands d’armes qui se gavent de leur commerce de mort. Le tout sans oublier de soupçonner d’antisémitisme tout défenseur du droit international et du droit de la Palestine à l’existence. Tel est le procédé en vogue pour permettre à l’alliance des criminels, des nationalistes, des colons et des fascistes au pouvoir à Tel-Aviv de gagner du temps pour achever leurs basses œuvres.
Cette sournoiserie, cette perfidie a assez duré.
Depuis la déchirante Nakba, dont c’est le triste 77e anniversaire ce 15 mai, durant laquelle 800 000 Palestiniens ont déjà été chassé de leurs terres, le blocus de Gaza, l’édification du mur et la colonisation sans fin, visent à permettre en toute impunité à l’État d’Israël d’être la base avancée de l’Occident capitaliste par la construction du projet nationaliste du « Grand Israël ».
Il n’y aura donc pas de déambulation de chefs d’État européens ni dans la rue Charles de Gaulle à Gaza, ni dans la rue Jacques Chirac à Ramallah.
Raison de plus pour amplifier le combat pour la justice et la paix, quelles que soient nos croyances, quelles que soient nos histoires, en lien avec la multitude des mouvements internationaux. Une vie sereine en Israël passe par l’existence de l’État de Palestine. Il n’y a pas de beau futur pour le peuple israélien sans avenir pour le peuple palestinien.
Et la critique du pouvoir Israélien n’est pas de l’antisémitisme, ni un soutien aux terroristes du Hamas fabriqué et financé par Netanyahou lui-même pour diviser l’organisation de libération de la Palestine et neutraliser l’Autorité palestinienne.
Par-delà nos différences, nos singuliers cheminements, il nous faut parler ensemble, agir ensemble.
Tant que la direction israélienne ne respecte pas le droit, le fer doit être porté pour obtenir la suspension immédiate de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’État d’Israël en vertu de son article 2 qui stipule que « les relations entre les deux parties, ainsi que toutes les dispositions de l’accord lui-même, sont fondées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel du présent accord ».
Mettons les dirigeants européens au pied du mur en leur demandant de respecter leur propre traité. Celui qui régit le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) en son article 21 établit que « l’action de l’Union européenne sur la scène internationale repose sur les principes qui ont présidé à sa création, … Et qu’elle vise à promouvoir dans le reste du monde : la démocratie, l’État de droit, l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le respect de la dignité humaine, etc. »
Il est temps, grand temps, de mettre sur les rails un train populaire pour stopper l’épuration ethnique et la colonisation, pour arrêter les crimes commis contre la Palestine, pour libérer tous les prisonniers politiques. Si l’Occident capitaliste a des valeurs « en lieu et place « des intérêts, » alors il doit tout faire pour aider à créer un État de Palestine souverain avec un peuple palestinien souverain maintenant. Il peut revaloriser l’Autorité palestinienne et faire libérer Marwan Barghouti.
À Gaza comme ailleurs, ne laissons pas la guerre dévorer un peuple et anéantir un autre.
Au nom de notre commune humanité, deux Etats, deux peuples souverains sur leur destin peuvent vivre côte à côte, en paix, en sécurité, partageant leurs cultures, et leurs joies de bâtir un avenir heureux. Nos combats servent la juste cause de notre humanité commune
Patrick Le Hyaric
13 mai 2025
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