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Toutes celles et ceux qui depuis plus d’une dizaine d’années se sont retrouvés dans l’action contre les projets rétrogrades des pouvoirs en place; tous les citoyens cherchant les voies d’une amélioration du « pouvoir de vivre mieux »; toutes celles et ceux, de toutes générations qui aspirent à un processus permettant la protection de la nature et la lutte contre les dérèglements climatiques; toute citoyenne, toute citoyenne, tout citoyen qui réclame un nouvel âge de la démocratie, des libertés et de l’action pour gagner la paix doivent dès aujourd’hui se mêler de la réussite du Nouveau Front populaire. C’est le sens des mouvements d’actions avec les syndicats et les associations ce 18 juillet, jour de l’installation de la nouvelle assemblée nationale.
L’image renvoyée par plusieurs des composantes du Nouveau Front populaire, depuis plusieurs heures est dramatique. Non seulement elle est très en deçà du vote des électrices et des électeurs du 7 juillet, très en deçà des nécessités de l’heure mais le retour de vieux démons décrédibilise la gauche sous les rauques rire des mandataires du capital et mutile l’espoir.
Chaque heure perdue pour proposer une équipe gouvernementale est, une heure, offerte au président de la République pour réussir ses basses manœuvres de contournement du vote.
Cette alliance nouvelle ne doit pas se concevoir comme un cartel de quatre partis politiques. Ce doit être un nouveau front démocratique des forces populaire, un fort mouvement d’actions progressiste, social, écologique ancré au tréfonds de la société. C’est à cette condition qu’il pourra obtenir une rupture avec les politiques mises en œuvre depuis des décennies.
À l’heure où nous parlons, la rupture possible ne signifie pas l’abolition du capitalisme, mais la mise en œuvre d’une plateforme correspondant aux besoins populaires du moment. Mais ce changement peut amorcer une transformation sociale, écologique et démocratique profonde. C’est ce que craignent par-dessus tout, les forces coalisées de la macronie, des droites et de l’extrême droite.
C’est la raison fondamentale de la stigmatisation des forces de gauche avec l’objectif de les diviser sur la base de mensonges et d’insultes. Raison de plus pour ne leur donner aucun argument par des comportements parfois trop boutiquier ou politicien.
Les partis du bloc bourgeois tentent de construire une coalition qui protégerait le système et la politique mis en œuvre depuis plusieurs quinquennats.
Or, c’est précisément celle-ci que les électrices et les électeurs rejettent. Pour recréer l’espoir, les forces politiques, sociales et humanistes du Nouveau Front populaire ont la responsabilité de poursuivre ce qui est engagé. En premier lieu, elles doivent faire vivre deux grands acquis : le barrage à l’extrême droite et la construction de leur union qui doit se transformer en union populaire en renforçant le pôle de rupture, le pôle de la transformation sociale.
La dislocation du Nouveau Front populaire ne pourrait mener qu’au désastre. Chaque force politique, sociale, syndicale, culturelle, démocratique en son sein doit respecter l’autre en considérant que chacune d’elles représente des secteurs de la société à mettre en mouvement.
Il convient donc de rechercher les moyens d’articuler l’action au sein d’un gouvernement et au parlement pour mettre en œuvre de concert la plateforme commune et la mobilisation populaire sur les lieux de travail, les lieux d’études et de création culturelle, les quartiers et les villages afin de surmonter les résistances et les obstacles qui ne manqueront pas de se dresser.
Seule une telle articulation peut permettre de garder le cap du « pouvoir vivre mieux » incluant rémunération du travail, développement des services publics, amélioration des retraites, combat contre la précarité du travail, garantie d’activité et de travail pour toutes et tous, pouvoir d’intervention des salariés sur les productions et leur travail, amélioration des protections sociales.
Ceux qui prônent une coalition qualifiée de « raisonnable » veulent en vérité une nouvelle fois contourner les aspirations populaires exprimées dans les urnes de multiples façons. Les lamentations sur l’inexistence en France d’une « culture du compromis » visent le même objectif de protection du système. Là où existe cette culture dit du « compromis » les travailleurs pauvres se multiplient et l’extrême droite menace. Quarante années d’alternance de gouvernements de droite et de gauche à dominante socialiste ont abouti au même résultat catastrophique. Tout en désintégrant ces courants politiques. Les forces du grand capital international préfèrent que ce soit l’extrême droite qui récupère les aspirations au changement. Elles savent que c’est le plus court chemin pour détourner les regards de leur responsabilité dans le mal-être et le mal vivre, dans la violence sociale, la destruction des droits sociaux et de l’environnement vers l’autre, son semblable tout aussi exploité et dominé. Le programme du RN/FN est donc le recours pour le système capitaliste : diviser toujours plus nos concitoyens selon leurs origines, leur religion et leur place dans la société, affaiblir les protections sociales, mettre au pas la justice et les corps intermédiaires. La coalition que souhaite M. Macron vise à la poursuite de sa politique néolibérale et autoritaire avec la pression sur la rémunération du travail, l’affaiblissement des services publics et de la Sécurité sociale, la précarisation toujours plus grande du travail, pour garantir un soutien continu au grand capital et aux marchés financiers tout en prônant une nouvelle austérité avec la réduction de 25 milliards d’euros de dépenses sociales et publiques utiles.
À l’opposé, la plateforme du Nouveau Front populaire vise la relance de la consommation et des investissements notamment dans la santé et l’école. L’augmentation du SMIC et des bas salaires, la revalorisation du point d’indice des agents publics en faisant participer les plus fortunés et le grand capital, tout en réduisant les aides publiques qui ne concourent ni à l’amélioration de la vie des travailleurs, ni au respect et à l’amélioration de l’environnement. Il s’agit de construire une autre cohérence. Celle d’une relance de la consommation populaire. Tout en améliorant la vie elle permettrait de relancer l’activité dont celle des artisans et celles des petites et moyennes entreprises pris en tenaille par leurs donneurs d’ordre et les banques.
Au lieu de débats argumentés autour de ces différentes hypothèses, nous assistons dans les grands médias à de médiocres palabres sur les combinaisons politiciennes, ainsi qu’à un bavardage de bistrot sur les « valeurs de la République ». Dites-nous messieurs et mesdames, où et quand « Liberté, Égalité, Fraternité » sont respectées par l’actuel bloc bourgeois.
Ceux qui, tel ce conseiller du président de la République qui organise des dîners de dirigeants de droite avec la cheffe de l’extrême droite, tel l’ancien Premier ministre qui se répand par ailleurs qu’il votera avec l’extrême droite une censure contre tout gouvernement comprenant des ministres de la France insoumise ou écologistes, ont donc bien fait leur choix : plutôt l’extrême droite qu’une gauche unie. Plutôt Le Pen que le Nouveau Front populaire.
La simple idée d’une meilleure répartition des richesses entre le travail et le capital les révulse. C’est dire leur acharnement à défendre un système qui produit une crise politique sans précédent portant en elle les germes du désastre.
Au-delà des mensonges, des désinformations, de la diabolisation du Nouveau Front populaire, le choix reste simple : soit la poursuite et l’amplification des politiques actuelles qui produisent inégalités, pauvreté, misère, destructions des services publics, attaques contre l’environnement, austérité. Soit, la mise en œuvre des orientations du programme de la gauche politique, sociale, culturelle pour répondre aux demandes des classes populaires. Telle est, la question.
La gauche doit donc, au grand jour, -avec toutes les organisations et associations, collectifs citoyens et culturels, environnementaux, actrices et acteurs de l’économie sociale, journaux associés, comités locaux du Front populaire devenant lieux d’échanges, de création et d’actions ; travailler à créer les conditions pour gouverner. Personne ne doit y prononcer d’oukase, d’ultimatums, ni penser d’abord aux appareils politiques, à sa personne ou à la prochaine présidentielle. Le faire revient précisément à créer les conditions pour la perdre.
Une seule chose doit compter : les intérêts de celles et ceux qui n’en peuvent plus de vivre. Un seul but doit commander : construire une large alliance des grands secteurs de la société du travail, de la culture, de la recherche, de l’université et de la pensée. C’est d’autant plus indispensable que le rapport d’OXFAM publié cette semaine montre encore plus l’urgence d’investir pour apporter des solutions aux crises environnementales comme condition pour résoudre les urgences sociales.
Si au nom d’une funeste coalition « républicaine », dont le seul objectif est de poursuivre les politiques qui nous ont conduits à cette situation désastreuse, le président de la République s’obstine, cela brisera toutes les digues de résistance à l’accession au pouvoir à l’extrême droite. Quant à l’hypothèse d’un gouvernement prétendument « technique » dirigé par les envoyés spéciaux de la banque centrale européenne, au service du capital, elle aboutira au même sinistre résultat.
C’est dire l’importance aujourd’hui de chaque collectif militant, pour faire entendre les demandes populaires et faire en sorte qu’à gauche la raison l’emporte. En sortant des petits cénacles et des têtes à tête de sommet peut se construire et vivre par-delà les diversités, une large et plurielle coalition des gauches et des progressistes afin d’engager l’indispensable rupture. Les attentes sont immenses.
Patrick Le Hyaric
16 juillet 2024
4 commentaires
Merci Patrick le Hyaric !
Je suis d’accord sur chaque paragraphe.
L’heure est grave pour le Peuple qui souffre et nous devons faire vivre au quotidien ce FRONT POPULAIRE pour ne pas nous faire dépouiller plus encore par les droites réactionnaires et fascistes au service de la finance et du capitalisme mondial.
Je partage tout.
Merci encore pour tes textes qui nous confortent dans nos choix de Communistes
Gouverner pour la rupture.
Malheureusement la gauche rate le coche, la LFI, encore une foi.
Les verts, le PS et le PCF (?) la trouve trop radicale !
Pour faire les changements du programme, le frexit ou le menace réelle du frexit est l’outil nécessaire, vue la puissance du programme UE.
À partir de la réalité de l’état actuel politique. Ingouvernable de toute façon. La gauche devra faire tomber ce gouvernement. Ce débarrasser de Macron une foi pour toute.
Et une nouvelle élection forcé.
Dans un an.
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