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Loin d’être moribond, ce que l’on appelle « le front républicain » a permis l’essentiel : amplifier une mobilisation citoyenne, capable dans l’urgence de dresser un barrage suffisamment puissant pour contrer l’avancée de l’extrême droite qui s’apprêtait à s’installer dans les ministères – avec une multiplicité de complicités dans les milieux d’affaires et politiques.
Puisant loin dans le meilleur de son histoire, la maturité politique de notre peuple se lit dans cette puissante mobilisation. Elle a signifié le rejet net d’une France rance, xénophobe, bouffie de haine et de méfiance de l’autre, repliée sur elle-même dans un nationalisme capitaliste mortifère, encourageant les rongeurs grignotant l’état de droit, mettant au pas les médias, la justice et l’école, surveillant et pourchassant syndicalistes, militants des droits humains et de l’écologie.
Une fois encore le peuple de France a confirmé avec raison la phrase du poète et philosophe Friedrich Hölderlin, « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve ».
En s’unissant, puis en se désistant là où existait un danger, dès l’annonce des premiers résultats du premier tour des élections législatives, les forces progressistes et écologistes ont permis de sauver l’essence de la République. Cette unité de la gauche a déjoué une partie des plans du président de la République qui jusqu’au bout a tout fait pour fracturer la gauche afin de conforter son « duo-duel » avec l’extrême droite.
C’est à partir de l’immense soulagement qui a parcouru nos villes et nos villages que la gauche doit se hisser à la hauteur des aspirations populaires. Elle est seule à pouvoir sauver l’honneur démocratique. En effet, à peine les urnes refermées, ce qui reste des partis de la macronie s’est empressé de refuser de reconnaître les résultats de ce second tour des élections législatives tout en se lançant dans la recherche d’improbables combinaisons pour faire perdurer un système que les électrices et les électeurs viennent sous différentes formes de rejeter en masse.
Il convient de rappeler qu’aux élections européennes et au premier tour des élections législatives la macronie a été défaite. Et elle ne doit l’élection d’une partie importante de ses députés et d’anciens ministres qu’à la mobilisation des électrices et électeurs de gauche et écologistes dans un contexte où tout a été fait pour discréditer l’alliance du Nouveau Front Populaire. Dans l’irrespect le plus total, pour faire peur, celle-ci a été qualifiée « d’extrême gauche ».
Cet argumentaire fallacieux, telle la bave du crapaud, continue d’être répandu au nom du cercle « de la raison » capitaliste. Ceux qui gagnent 1000 fois le Smic expliquent qu’il ne faut surtout pas l’augmenter quand celles et ceux qui le perçoivent n’ont plus un sou dès la troisième semaine du mois.
Les manigances qui se discutent dans les couloirs des ministères et au château nous mènent à une terrible impasse. En effet, toute alliance avec les cercles macronistes dont la politique a continûment donné de la force au RN/FN ne peut qu’accélérer encore la progression électorale de ceux que nous avons mis en échec dimanche. Au contraire, il y a urgence de se débarrasser du marchepied du RN/FN sinon tout finira très mal. Et la recherche d’une coalition politique entre le macronisme et le groupe des LR portée par les milieux d’affaires aboutira également à ce résultat. En laissant pourrir la situation, en retardant le plus longtemps possible la nomination d’un Premier ministre proposé par le nouveau Front populaire, M. Macron continue d’abîmer chaque jour un peu plus la démocratie et va jusqu’à jeter le discrédit sur le contenu des urnes. Le mouvement populaire doit exiger le respect de leur verdict sans attendre.
La lucidité doit pousser les forces progressistes et écologistes à examiner l’ensemble des éléments mis en lumière par les trois jours de scrutin des 9 juin, 3 juillet et 7 juillet en mesurant l’état réel du rapport de forces politiques dans le pays. Elle est le « bloc » majoritaire sans disposer – loin de là – d’une majorité absolue, ni même d’une forte majorité relative à l’Assemblée nationale. Elles doivent donc mettre les enjeux de la réussite d’une large coalition des gauches, des écologistes et de forces citoyennes progressistes entre les mains des citoyens.
À l’analyse des résultats électoraux, il convient d’ajouter la profonde signification des mobilisations citoyennes et sociales qui ont eu lieu depuis 2016 : bonnets rouges, gilets jaunes, mobilisations contre les lois de modification du code du travail, puissant mouvement contre la loi portant le droit à la retraite à 64 ans, et la manière avec laquelle elle a été imposée, actions multiformes pour la défense des services publics, mouvement de soutien « aux premiers de corvée » durant la période du Covid, actions pour de meilleures conditions de santé publique, combats pour l’égalité femmes-hommes et contre le sexisme, actions pour la paix en Europe et au Proche-Orient, mouvements pour un plan d’urgence pour l’école comme en Seine-Saint-Denis, mouvement paysan pour un revenu décent.
Ainsi, depuis la rue et dans les urnes a retentit un cri profond réclamant une rupture avec les politiques menées depuis tant d’années et un appel à une nouvelle façon de faire de la politique, respectant les citoyens tout en proposant un récit d’avenir émancipateur.
La lucidité doit conduire les forces de progrès et de l’écologie à lire convenablement les résultats de l’extrême droite passée de deux députés en 2002 à 128 cette fois, après avoir fait élire il y a à peine un mois 30 députés européens dans un scrutin proportionnel. Une force rassemblant plus de dix millions d’électeurs à l’occasion de ces élections législatives qui dit se préparer pour remporter l’élection présidentielle. Même après l’avoir écarté du pouvoir la question reste devant nous.
Mesurer cela ne doit pas conduire à reprendre les thématiques de l’extrême droite, mais à combattre ses idées dans le cadre d’un intense travail idéologique en construisant une perspective progressiste en lien avec les milieux populaires, les exploités et les dominés.
- Cela implique une activité politique et d’éducation populaire visant à retisser des liens sociaux, à unir les classes laborieuses qu’elles soient manuelles ou intellectuelles, d’encadrement ou de petites propriétés non-lucratives. Bref, les forces démocratiques de la transformation progressiste doivent rechercher le « réalignement », l’osmose avec les classes populaires et le monde de la culture et de l’esprit dans sa diversité.
Elles doivent assumer avec force ses valeurs forgées au cours d’une longue et belle histoire : liberté, égalité, fraternité, laïcité, paix, respect du vivant. Le contrat de législature du Nouveau Front Populaire est imprégné de ces orientations afin de répondre aux urgences sociales, écologiques, démocratiques. Il remet l’école au cœur d’un nouveau pacte républicain et se propose de soigner la santé, pour toutes et tous, de répondre à l’enjeu commun des quartiers et des villages. Celui de réimplanter des services publics en les modernisant et en les démocratisant. Partout, l’effort doit être fait pour répondre aux angoisses, aux peurs, aux inquiétudes des populations qui se sentent à juste titre abandonnée, à celles et ceux que le système méprise et « déclasse » : ouvrières et ouvriers, employés, retraités maltraités, jeunes à l’avenir incertain, cadres et ingénieurs, petits et moyens paysans qui n’en peuvent plus de voir la valeur de leur travail accaparé par la grande industrie et les oligopoles commerciaux.
Avec toutes et tous, il faudra bâtir un chemin mariant progrès social et transition environnementale.
De même que la dynamique électorale ne s’est pas résumée à un tête-à-tête au sommet entre partis, la réussite d’une politique nouvelle a besoin de l’intervention active des mouvements sociaux et citoyens, des syndicats, des collectifs de quartier et de village, organisations antiracistes, féministes, écologistes, associations de défense des droits humains. Autrement dit, toutes celles, tous ceux qui ont été au cœur des luttes populaires ces dix dernières années. Le combat sera rude. Le capital international et ses institutions, les marchés financiers ne tolérons pas qu’on réponde aux aspirations populaires. Il est indispensable de créer dans le calme et dans la détermination un rapport de force favorable aux classes populaires. Il doit se faire dans un va-et-vient entre les citoyens, leurs aspirations, leurs luttes et l’Assemblée nationale. Chaque député sera ainsi mis au pied du mur lorsqu’il s’agira de soutenir une amélioration du SMIC ou le blocage des prix, la diminution des prix des fournitures scolaire ou la défense de tel ou tel service public y compris les forces de sûreté et de protection ou encore d’empêcher une délocalisation industrielle ou de lutter contre le fléau des trafics de drogue facteur d’insécurité comme contre la plaie de l’évasion fiscale qui prive le pays de moyens pour le bien commun.
Refuser le verdict des urnes, tergiverser ou tenter des combinaisons politiciennes ne fera qu’alimenter ce que nous avons réussi à repousser dimanche dernier. Le mouvement populaire doit obliger au respect du choix des électrices et des électeurs.
Réussir aujourd’hui et demain implique de poursuivre et d’amplifier la stratégie du nouveau front unitaire et populaire pour améliorer la vie des travailleurs, des retraités et créer les conditions d’un avenir désirable aux jeunes.
Réussir implique aussi de développer le militantisme de terrain, de nourrir des récits et des actions pour l’égalité et la justice sociale, de construire des solidarités. Il n’y a aucune contradiction entre l’amélioration des conditions de vie des ouvriers, des paysans et des artisans et le respect du droit d’asile et l’accueil digne des exilés de pays d’où ils sont chassés pour des raisons politiques, de guerre, de misère ou des modifications climatiques.
Contre les conservatismes et le service au capital, une nouvelle ère peut s’ouvrir où enfin le mot progressisme retrouverait sens et vie.
Dans cette situation inédite, il est impératif de se hisser à la hauteur des enjeux du moment.
Patrick Le Hyaric
9 juillet 2024
4 commentaires
!!!!
«« La lucidité doit pousser les forces progressistes et écologistes à examiner l’ensemble des éléments mis en lumière par les trois jours de scrutin des 9 juin, 3 juillet et 7 juillet en mesurant l’état réel du rapport de forces politiques dans le pays. Elle est le « bloc » majoritaire sans disposer – loin de là – d’une majorité absolue, ni même d’une forte majorité relative à l’Assemblée nationale. Elles doivent donc mettre les enjeux de la réussite d’une large coalition des gauches, des écologistes et de forces citoyennes progressistes entre les mains des citoyens. »»
Le choix d’un premier ministre: une personnalité autre
Sur un autre continent, un président…. une Constituante.
Colombie : Gustavo Petro propose une Assemblée Nationale Constituante
17 Mars 2024, 19:45pm | Publié par Bolivar Infos
«« Le chef de l’État a réaffirmé que l’Assemblée Nationale Constituante doit transformer les entités pour qu’elles obéissent au mandat de paix et de justice de la population. »»
Il y a le programme du Nouveau Front Populaire. Il y en a qui feront en sort de l’édulcorer. sinon de l’anéantir (déjà vue).
Comment et qui saura se tenir debout, pour une stratégie, pour le mettre en place ?
En ce qui concerne Gaza et l’Ukraine, les dessous…..
COMMENT LES MÉDIAS FRANÇAIS PRÉPARENT LA VIOLENCE DE L’EXTRÊME DROITE AU VENEZUELA.
Venezuela Infos WordPress
«« Photos ci-dessus : a) manifestation de l’extrême droite vénézuélienne pour soutenir Juan Guaido, le fake-président « nommé » par Trump en 2019, qui vit aujourd’hui un exil doré aux États-Unis – après avoir volé des milliards de dollars à l’État vénézuélien; b) l’accord signé par la putschiste d’extrême droite Maria Corina Machado avec le Likoud; c) Machado adoubée par Washington (elle a notamment participé au putsch contre Hugo Chávez en 2002); d) Et faisant campagne en 2024 au Venezuela pour son poulain présidentiel, Edmundo Gonzalez. Ce dernier a déclaré qu’il se sentait « pas assez fort physiquement » pour faire campagne et qu’il laissait cette tâche à María Corina Machado. »»
Ce n’est qu’un exemple de l’emprise d’une minorité sur les peuples de la longue histoire des civilisations. La géopolitique qui est le fait des complexes militaraux-industriels-financiers et de leur organisation mondialisée (OMC, FMI……le véritable cartel) sont les véritables maîtres à bord qui nous a plongé dans le chaos perpétuel à intensité vriable. Elles ont remplacé les ordres religieux-monarchiques (qui couvent) du passé, contre toute intelligence qui comprend la vue d’ensemble de notre véritable histoire évolutive récemment découvert et qui prend son véritable sens que résume parfaitement cette courte phrase:
««« de l’Hominisation à l’Humanisation »»» que dénient les racistes quelque soit leur croyance, sans fondement, instrumentalisée.
Ce sont les hommes qui sont à l’origine.
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