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Je ne voterai pas pour l’ultra libéral Barroso. M. Barroso mène une campagne active pour obtenir sa réélection par le Parlement Européen au poste de Président de la Commission européenne. Il a fait parvenir à chaque parlementaire européen un document de 49 pages et se rend devant chaque groupe parlementaire pour exposer ses thèses. Ce mardi 8 septembre, il est venu devant le groupe de la gauche unitaire européenne – gauche verte nordique. Comme tout démocrate, nous l’avons accueilli, écouté et nous lui avons posé un certain nombre de questions partant des préoccupations des peuples européens.
Inutile de dire qu’entendre les mots qui sont sortis de sa bouche n’a fait que nous confirmer dans l’idée que cet homme n’est là que pour servir les puissants, derrière un verbiage quelque peu adouci parce qu’il se trouvait devant le groupe le plus radical contre les choix ultra libéraux de l’Europe actuelle.
Entendre M. Barroso c’est comme faire une plongée dans l’hypocrisie européenne la plus avancée.
Il nous a expliqué que : « L’intérêt européen allait au-delà des partis et des intérêts nationaux ». Notre préoccupation n’est évidemment pas celle là. Les mots peuple, ouvrier, salarié, sans papiers, sans toit, sans droit sont totalement absents de son vocabulaire.
La plupart des membres de notre groupe ne lui a posé des questions que du point de vue des travailleurs, des retraités, des jeunes, des assurés sociaux, des chômeurs, de la nécessité de services publics. Certes, il n’a cessé de nous répéter qu’il était pour l’Europe sociale, pour les services publics. Mais lorsqu’il a un peu dévoilé ses concepts dans son exposé liminaire, nous n’avons entendu que le mot flexibilité, ce mot barbare pour dire précarité et chômeurs, ou le regret quant à l’insuffisance d’un fond social européen.
Son charabia est riche des mots : compétitivité, concurrence, marché intérieur, liberté de circulation des capitaux. Il n’a répondu à aucune des questions du Président de notre groupe, Lothar Biski, portant sur la nécessité d’un SMIC européen équivalent à 60% de la moyenne des salaires dans l’Union européenne, de l’harmonisation sociale par le haut ; sur le respect des votes au référendum irlandais, français et néerlandais. Il nous a ressorti à plusieurs reprises ce concept flou, trompeur, de « l’économie ouverte sociale de marché qui tiendrait compte de l’inclusion sociale », qui selon lui serait la pierre angulaire du « modèle social européen ». A rire, si ce n’était pas si dramatique pour les millions de pauvres, des chômeurs, les victimes des plans de licenciement, de la casse des services publics.
A l’heure des questions, M. Barroso a du se dévoiler encore un peu plus. Pas question d’utiliser l’article 2 de l’accord Israël-Union européenne pour obliger Israël à respecter le droit international.
A une question de mon ami Jean Luc Mélenchon sur le marché transatlantique il a répondu tout le bien qu’il en pensait parce que cela permettrait d’ajuster les normes. Autrement dit, l’Union européenne serait de plus en plus alignée sur la politique américaine en matière de normes sociales, écologiques, économiques, sanitaires.
A la question de savoir s’il était favorable à ce que le Parlement européen dispose de nouveaux droits d’élaboration des politiques, il a répondu d’un oui mollasson, refusant de nous dire quels moyens supplémentaires seraient donnés.
Il a une nouvelle fois sorti cette vieille rengaine des pros et anti européenne, ce qui évite évidemment de parler du sens de la construction européenne, du contenu des politiques européennes.
A la remarque de la députée suédoise Eva Britt sur la place accordée dans son projet aux droits des femmes, c’est-à-dire presque une ligne, il a recherché une autre phrase, mais pour confondre la question des droits des femmes avec celles des minorités. Bravo l’artiste ! N’êtes-vous pas au courant que les femmes constituent la moitié de l’humanité et une bonne moitié de l’Union européenne ?
A plusieurs autres questions dont celle de la députée portugaise Ilda Filgueira, sur la directive droit du travail, qui permet de mettre en cause les codes du travail dans chaque pays, il a maintenu sa position selon laquelle la commission était pour l’Europe sociale, mais que les Etats étaient contre. Il nous a donc demandé de nous tourner chacun vers nos gouvernements nationaux. A se tordre de rire, vous dis-je, si ces mensonges ne faisaient pas tant de mal au peuple.
Je l’ai personnellement interpellé sur trois sujets. S’agissant de la crise, je lui ai demandé s’il était d’accord pour que la Banque centrale européenne refinance des crédits pour les systèmes de banques nationaux, en faveur de l’emploi, de la formation, de la défense des petites et moyennes entreprises. Je lui ai demandé s’il était pour un plan anti crise coordonné, européen, avec des modifications des politiques européennes, notamment pour l’emploi, le pouvoir d’achat et la création d’un salaire minimum européen. Dans ses réponses, il a oublié ces questions.
S’agissant d’une taxe Tobin sur les mouvements de capitaux, il m’a expliqué que l’Europe ne pouvait pas le faire tant que les Etats-Unis et d’autres ne le faisaient pas également et qu’il préférait que la City soit à Londres qu’à Dubaï. Messieurs des paradis fiscaux, messieurs des bonus, messieurs de la haute finance, dormez tranquilles sur vos deux oreilles, M. Barroso veillera sur vous s’il est réélu.
S’agissant des conséquences du pacte de stabilité il a dû me concéder qu’on pourrait peut-être un peu assouplir dans certains cas mais qu’il fallait maintenir mordicus ce garrot contre nos finances publiques, contre les dépenses utiles et sociales.
S’agissant des services publics, privatisés à cause du système de la concurrence libre et prétendument « non faussée » qui conduit aux privatisations partout, y compris celle de la Poste, il m’a répondu allègrement qu’il était pour la concurrence mais que cela ne signifiait pas qu’il fallait privatiser. Il m’a donc demandé de me retourner vers le gouvernement français pour qu’on ne privatise pas La Poste, c’est ce que nous ne manquerons pas de faire lors de la votation citoyenne le 3 octobre prochain.
Mais enfin, M Barroso ressemble un peu à Pinocchio avec son nez qui s’allonge pour avoir le culot de nous prendre pour des imbéciles ne connaissant pas les directives transport, énergie, postale, qui poussent qu’on le veuille ou non à la privatisation des services publics.
Il m’a ressorti cette affaire de protocole annexé au traité de Lisbonne qui permettrait soi disant de défendre les services publics, mais dans ces conditions pourquoi ne supprime-t-il pas les articles du traité lui-même qui exigent la libre prestation de service, la mise en concurrence des entreprises de service et surtout il n’a fait aucun pas pour exclure immédiatement les services sociaux d’intérêt général de la mise en concurrence avec la directive Bokelstein.
S’agissant du prochain sommet de Copenhague sur les enjeux du réchauffement climatique, il n’y a rien dans son texte ni dans ses propos qui montre une véritable volonté de la commission européenne pour de nouveaux engagements pour faire reculer la crise écologique.
Bref le projet de M. Barroso est l’euro capitalisme. Celui qui est aujourd’hui en faillite et que les peuples refusent de diverses manières. Ces gens provoquent plutôt le dégoût vis-à-vis de l’idée européenne. Ils se contentent allègrement des hauts niveaux d’abstention aux élections européennes parce que cela leur permet de continuer à dominer et à contrôler cette Europe anti sociale, anti démocratique et anti écologique.
Ce que nous avons développé durant la campagne électorale des élections européennes avec le Front de gauche reste d’une brûlante actualité. L’action unie des salariés, de la jeunesse, des assurés sociaux, des paysans, des privés de l’emploi pour changer les politiques nationales et européennes reste à l’ordre du jour. Avec le groupe de la gauche unie européenne je voterai contre sa réélection.
Je souhaite que tous les députés de gauche et écologistes en fassent de même la semaine prochaine au Parlement européen. Ce serait un service à rendre à l’Europe. Cela permettrait de relancer le débat et les actions nécessaires.
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DIE LINKE est en allemagne à 14 % d’ intention de vote.
Si DIE LINKE fait ce score lors des élections du Bundestag, la politique de Barroso aura du plomb dans l’ aile.
Ca y est, les médias commencent à s’intéresser à la gauche de la gauche… Ce soir sur ARTE la soirée thema s’intitulait: “où en est la gauche ?”. Je l’ai prise en route, mais peut-être peut-on la revoir sur ce lien:
http://www.arte.tv/fr/70.html :aller sur “videos” et sur ARTE + 7 qui rediffuse des émissions.
Le documentaire “A la gauche de la gauche” fait un comparatif intéressant entre l’ histoire du parti allemand “Di Linke” et les la tentative unitaire à gauche du P.S. en France.
Il faut donc croire que le phénomène “Front de Gauche” arrive à s’infiltrer sur le petit écran, même si ARTE est une chaine dont on sait que l’audimat n’est pas la priorité.
Le P.C.F., le P.G., ont été traité avec une certaine condescendance. Pour le P.C.F. l’historique de sa lente dégringolade électorale, et une ironie à peine cachée pour son discours révolutionnaire. Pour le P.G., aucun historique des évènements (dérive droitière du P.S., guerre des chefs) qui ont amené à sa création. Curieusement, le documentaire décrit très bien comment les médias allemands caricaturent Oskar Lafontaine, dans le choix des photos dans les journaux, le traitant de populiste, dans une véritable hystérie contre la gauche radicale. Dans le même temps, Buffet, Melenchon, Piquet sont presque montrés comme des reliquats du passé, tout en étant désigné pour les deux nouveaux partis de “jeunes”: un grand écart qui relève du grand art. Besancenot et le N.P.A. sont bien sur montrés comme l’incarnation d’une certaine jeunesse “toujours là” dans les luttes, mais le leader trotskyste en prend aussi pour son grade comme “chouchou” des medias français. Les communistes sont désignés comme contradictoires, étant des éternels alliés du P.S. afin de garder le peu d’élus qui leurs restent.Un gros doigt est pointé sur le peu de raccord entre les classes populaires et les partis de gauche, en France comme en Allemagne. Quant aux débuts prometteurs du Front de Gauche aux européennes, très peu de mots.
S’ensuit un débat où les mots “Fronts de Gauche” sont exclus (“ils ont fait un truc”.. dit Grunberg, à quelque chose près). Un déçu du S.P.D. allemand met un peu d’animation dans le débat. Il est dit clairement que les partis sociaux-démocrates des deux côtés du Rhin trahissent leur propre bases populaire en se détournant de leurs valeurs. C’est l’ère régressive de Schröder à partir de 1998, avec le démantèlement des droits acquis de “l’état providence”. C’est la dérive libérale du P.S. qui s’accomode définitivement du libéralisme, et qui penche vers le centre actuellement. J’apprend avec étonnement que si la gauche l’emporte aux prochaines élections allemandes, elle perdra quand même. Et pourquoi ? Parce que le S.P.D. ne veut pas gouverner avec “di Linke”. Il est prêt à s’associer dans les landers mais pas au niveau national. Or, contrairement à ce qui est dit, “di Linke” a des succès électoraux indéniables, allant progessivement. En Allemagne, les socialistes ne veulent pas de la gauche de la gauche, et en France, les socialistes constituent avec elle (P.C.F.) les pouvoirs locaux (région, mairie) mais glissent vers la droite au niveau national.
Quant à une indépendance et un gouvernement du Front de Gauche, l’hypothèse n’est même pas effleurée.
On voit bien ce qu’ ARTE ne souhaite pas.