- Views 4487
- Likes 0
L’espoir d’avoir repoussé la Covid 19 n’aura duré que quelques mois. Voici que l’inquiétude revient avec l’effet de rebond de l’épidémie depuis la fin des vacances scolaires et l’arrivée du froid.
S’ajoute l’apparition d’un nouveau variant, apparu en Afrique australe et d’ores et déjà présent sur notre territoire, qui gagne chaque jour du terrain à travers le monde.
Baptisé Omicron, on connaît peu de choses de sa véritable identité, sa virulence, son degré de contagiosité, sa résistance aux vaccins. Le propre d’un virus est que s’il peut disparaître à la faveur d’une immunité collective, il peut aussi résister aux traitements et aux vaccins. Ses nombreuses mutations peuvent tout à la fois indiquer qu’il se renforce ou que sa virulence s’affaiblit.
Selon les spécialistes il faut une dizaine de jours entre le moment où l’on constate une remontée de l’épidémie et celle des hospitalisations. La dynamique expansive est déjà engagée. Autrement dit, une nouvelle vague épidémique, provoquée par le variant Delta présent en France depuis des mois, risque d’augmenter rapidement et dramatiquement le nombre d’hospitalisations.
L’ampleur de cette reprise des contaminations pourrait être telle que les services de santé ne seraient pas cette fois en capacité de les absorber, tant leur situation est devenue encore plus alarmante qu’au début de l’épidémie.
En effet, selon un avis du conseil scientifique daté du 5 octobre dernier, 20% des lits théoriquement disponibles dans les hôpitaux sont fermés par manque de personnels soignants. En pleine pandémie, 5700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés ! Vingt-cinq établissements publics et privés l’ont aussi été l’an passé, selon la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques auprès du ministre de la Santé.
Ce scandale sanitaire constitue un flagrant délit de non–assistance à citoyens en danger. Le pouvoir s’est certes occupé d’inventer des dispositifs de coercition, mais n’a rien entrepris de sérieux pour que les hôpitaux et les professionnels des soins aient les moyens de faire face à un rebond de la pandémie.
Certes, la couverture vaccinale avec l’élargissement du nombre de personnes vaccinées sont des atouts. Mais beaucoup trop de personnes vulnérables et d’enfants ne le sont pas encore. Les nouvelles dispositions prises par le gouvernement la semaine dernière, comme une réduction de la validité des tests à 24h au lieu de 72h, l’avancement de la dose de rappel vaccinal, sont certes utiles mais ne suffiront pas à contenir durablement la nouvelle vague avec l’arrivée des variants du virus.
Quant à l’allègement du protocole dans les écoles, il ne cesse d’interroger alors que le virus y circule plus qu’ailleurs, que l’aération des classes est difficile par grand froid, que tester massivement les écoliers en prenant en compte la période d’incubation relève d’une mission impossible.
La lutte efficace contre la pandémie est liée à la fois aux conditions de vie et de logement, aux conditions sociales, en ville et au travail.
Voilà qui milite pour l’invention d’un nouveau projet sanitaire, social, économique et sociétal, pour que chacune et chacun soit assuré de disposer des moyens de vivre en bonne santé.
Un tel projet de société devrait devenir une priorité nationale et européenne. Il nécessite de ne plus considérer le droit à la santé comme une variable d’ajustement de politiques austéritaires et les secteurs de la santé, du soin et du médicament comme des marchés servant à gonfler les profits des laboratoires, des cliniques privées et des Ehpad.
Une nouvelle orientation doit conduire à la suppression des franchises médicales, à la lutte contre les déserts médicaux, à la défense de l’hôpital public et des maternités de proximité. Leur gestion doit être débarrassée de l’emprise mortifère des crédos du capitalisme et de l’économie de marché, pour ne servir que la santé de toutes et tous.
C’est d’un bien commun humain dont il est question : l’hôpital. Le libre accès de toutes et de tous à ses services, nécessite d’accorder aux personnels soignants, aux représentants des usagers, aux élus de proximité un rôle prépondérant dans sa gestion. L’exact contraire de la situation actuelle qui octroie à ceux qui ne soignent le pouvoir de décider de tout.
Le droit à la santé appelle aussi une rénovation d’une protection sociale, réellement propriété des cotisants, et de son financement assis sur les cotisations sociales à partir du travail et de l’activité économique.
Enfin, pour que les médicaments et les vaccins soient considérés comme des biens publics et non plus comme des marchandises, l’appropriation sociale et citoyenne des grands groupes pharmaceutiques devient une nécessité.
La santé est un enjeu universel qui touche à l’amélioration de l’environnement et de la biodiversité, à la réduction du temps de travail hebdomadaire et au droit à la retraite, en bonne santé, à 60 ans.
On le voit, le virus ne connaît pas de frontière. Les autorités internationales doivent, avec les Etats et les grands laboratoires, adopter une nouvelle stratégie de coopération mondiale pour lutter contre un tel « virus-mutant » en associant à tous les coins de la planète les équipes de recherches médicales.
Qui ne peut avoir le cœur soulevé quand il apprend que cette épidémie a déjà conduit à au moins cinq millions de décès d’êtres humains.
Le capitalisme fait du vaccin une marchandise dont une minorité de propriétaires actionnaires de grands laboratoires tirent et accumulent dividendes, profits et patrimoines au détriment de milliards d’êtres humains, tout en plaçant la planète en insécurité sanitaire permanente.
Cette pandémie appelle non plus la concurrence, mais la mise en commun à l’échelle de la planète des technologies de production des vaccins et des traitements pour les rendre accessibles à tous les êtres humains simultanément sur tous les points du monde. La levée des brevets devient donc d’une urgence capitale.
Autant d’enjeux qui mettent en lumière la nécessité de défricher avec audace les chemins d’un post-capitalisme.
Patrick Le Hyaric
01/12/2021
3 commentaires
Plutôt d’accord avec l’analyse de l’évolution de la pandémie et de la lutte contre la pandémie, et avec la proposition de mettre en commun pour une coopération maximale rapide qui seule peut arrêter l’augmentation des variants.
La guerre à la pandémie commence à apparaître anormalement longue avec un nombre de variants trop importants, il ne faudrait pas que ça dure jusqu’en 2030 comme le dit le président Biden en trouvant son plan pour vaincre le Covid rapide, rapide, 8 ans !? C’est infiniment préjudicable à l’Humanité s’il est possible d’aller plus vite à la fin de la pandémie grâce à une levée de brevets.
Il faut la vraie reconquête très vite, pas dans dix ans, de la liberté des Êtres humain de voyager et de séjourner selon leurs bons souhaits, de faire le tour du monde en toute liberté bienveillante aussi si c’est important pour leur passage sur la Terre ; et je pense que le communisme universaliste et sa politique de vaccination communiste universaliste pourraient tout accélérer de façon humaine bien satisfaisante. C’est très important les Droits Humains Universels et leur application pour chaque Citoyen de la Terre.