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Ceux qui en doutaient encore ont été prévenus : M. Macron est bien parti en campagne pour sa réélection. Lors de son allocution prononcée lundi soir dans un décor de toute puissance manifestée par une tour Eiffel en majesté, il nous aura gratifié de son axe de campagne : à droite toute ! Libéral, autoritaire et réactionnaire, le masque est tombé et bien tombé. M. Macron nous aura resservi les vieux plats du discours selon lequel « le mérite » serait étranger aux privés d’emploi, et le travail résumé à son exploitation par un « marché de l’emploi » aux mains du capital.
Nul doute que celui qui a refusé d’écouter les médecins et les scientifiques en janvier dernier espère ainsi regagner les voix de droite perdues lors des scrutins régionaux et départementaux. Pressé à engager sa campagne, il frôle l’irresponsabilité à un moment charnière pour le pays, entre reprise de l’épidémie et casse sociale pour les classes populaires.
Irresponsabilité de connecter les enjeux décisifs liés à l’indispensable progression de la vaccination à son préprogramme de campagne. Voilà le plus sûr moyen de renforcer la défiance populaire à l’égard du pouvoir, déjà bien entamée. Et si, au fond, telle était la méthode choisie : celle d’une stratégie de la tension assumée avec les classes populaires pour fédérer le bloc élitaire nécessaire à sa réélection ? Tout indique, en tout cas, la volonté de passer en force sur l’ensemble des sujets balayés pendant cette demi-heure de monologue télévisuel.
Irresponsabilité d’user d’un autoritarisme quand les chiffres de la vaccination publiés par la Sécurité sociale indiquent une corrélation quasi-parfaite entre la population vaccinée et le niveau de revenus : plus on vit aisément, plus on est vacciné. A contrario, plus on vit au bas de l’échelle sociale, moins on l’est. Et, que dire de cette fracture vaccinale mondiale au cœur de laquelle les pays les plus pauvres n’ont pas accès aux vaccins ? La vaccination est donc lourdement travaillée par le rapport de classes, pour des raisons variées qui tiennent autant aux enjeux d’accès aux droits qu’à la méfiance à l’égard d’un pouvoir qui se sera distingué par son mépris à l’égard des classes populaires.
Son autosatisfaction proclamée ne pourra cacher le vice originel du combat contre le Covid : il manquait de tout depuis le premier jour et la France, dépouillée de pans entiers de son industrie, est le seul pays membre du Conseil de sécurité des Nations Unies qui n’a pas de vaccin et elle demeure très en retard sur ses voisins pour la vaccination à deux doses, quelle que soit la tranche d’âge. Dans ces conditions, le président devrait garder pour lui ses leçons de morale à l’égard de celles et ceux qui n’y ont pas eu accès. Et, que dire des doutes émis à haute voix jusque dans les allées du pouvoir sur l’efficacité de certains vaccins ?
Le président de la République, en s’arrogeant seul le monopole de la parole sur la vaccination, n’a fait que renforcer la méfiance. Il aurait été bien plus sage et responsable de mobiliser élus locaux et corps intermédiaires, en lien étroit avec les médecins, pour convaincre depuis des mois de l’importance de la vaccination. Mais on sait que ce n’est guère la pratique d’un président qui pousse à bout les logiques césaristes de la Cinquième république. Ajoutons que le temps n’est pas si loin où, dès les classes primaires à l’école, était dispensée une éducation sur le rôle décisif des vaccins.
Le retard français sur la vaccination est donc bien de la responsabilité du pouvoir. Son empressement à entraver la vie de celles et ceux qui n’ont pas encore été vaccinés dès le 1er aout – et qui ne pourront l’être totalement à cette date – ne fera qu’amplifier la fracture sociale. Et les premiers de corvée, notamment dans le secteur de la santé, n’ont plus guère l’heur de plaire au monarque qui nous commandait de les applaudir : les voilà menacés de licenciements s’ils n’obtempèrent pas manu militari. Quand la conviction fait défaut, l’autoritarisme s’installe…
Irresponsabilité, quand, malgré les belles paroles, la France s’est constamment opposée à la levée des droits de propriété sur les vaccins alors que leur découverte n’a été rendue possible que par l’injection à forte dose de deniers publics. Voilà qui a permis à l’industrie pharmaceutique basée à l’étranger et à ses propriétaires de réaliser des records de profits et de dividendes. Il n’y aura pas de solution à la pandémie en un seul pays. C’est l’indispensable solidarité mondiale qui est à l’ordre du jour !
Irresponsabilité encore d’un pouvoir qui conditionne la mise en place d’une nouvelle contre-réforme régressive des retraites visant à allonger l’âge de départ à la réussite de la vaccination. Autrement dit, le pouvoir exige des classes populaires rétives qu’elles se fassent vacciner pour les faire travailler plus longtemps… On a trouvé argument plus mobilisateur ! Ce monarque n’éprouve aucune gêne à vanter les bienfaits de notre « modèle » social qui a permis d’affronter les effets de la pandémie pour aussitôt réaffirmer sa volonté de le détruire. Un front social va devoir s’ouvrir qui nécessitera une mobilisation rassembleuse contre cet énième coup de canif contre le système de retraites ; une mobilisation toute aussi rassembleuse pour soutenir les agents des services publics, si précieux pendant les confinements, et que le président a osé accuser de bénéficier d’une situation de rente, tout en faisant de la remise en cause des statuts une priorité de son action, alors que, lui, encourage sans fléchir la seule rente qui vaille, celle des actionnaires.
Irresponsabilité toujours d’user de mensonges éhontés, puisés dans l’arsenal traditionnel de la droite, pour faire passer au forceps son projet de destruction de l’assurance chômage. Non, « on ne gagne pas mieux sa vie en restant chez soi qu’en travaillant », comme l’a dit effrontément M. Macron. La moitié des privés d’emploi ne touchent aucune indemnité et 50% de celle et ceux qui sont indemnisés perçoivent moins de 1040€/mois ! Seuls 5% des chômeurs touchent plus de 2000€/mois au titre de leur dernier salaire.
Nous voilà donc prévenus de la politique antisociale et autoritaire que le pouvoir entend conduire ces prochains mois alors que rien n’est fait pour rebâtir un système de santé adapté, rien n’est entrepris de sérieux pour refonder l’hôpital public et mieux rémunérer le travail de celles et ceux qui s’échinent avec courage à prendre soins de notre santé et de nos corps. Et, que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent pour y parvenir ! Les 500 familles les plus riches détiennent 1000 milliards d’euros. Si on augmentait de 500€ les 26 millions de salariés, on n’utiliserait que 13 milliards de ce pactole. Autrement dit on n’utiliserait que 1,3% du magot de ces pachas fortunés. Evidemment le président n’en a pas parlé. Et, pour cause, ce sont ces gens-là qu’il sert. Dès maintenant, il convient de construire la riposte. La Fête de L’Humanité les 10-11-12 septembre prochains, y contribuera.
Patrick Le Hyaric
13/07/2021
3 commentaires
En parlant d’une problématique de coopération sanitaire insuffisante au niveau mondial et de problèmes d’argent de sensibilité internationale, avec quelques propositions communistes, le communisme français tient sa place je crois ; mais il apparaît d’un journalisme bien distant des Françaises et des Français en parlant de l’accès à la vaccination qui serait sectaire :
«les chiffres de la vaccination publiés par la Sécurité sociale indiquent une corrélation quasi-parfaite entre la population vaccinée et le niveau de revenus : plus on vit aisément, plus on est vacciné. ». Ce qui est dénoncé concernant la vaccination en France, c’est qu’elle n’est pas prévue ou organisée pour tous. Pourtant cette lecture mériterait une information à partir du terrain en allant voir des notamment des Travailleuses et des Travailleurs, et d’autres citoyennes et citoyens, moi je n’ai pas entendu parler en conversant de la pandémie et de la vaccination dans la communauté des communes fuméloises et ailleurs dans le département, d’une impossibilité d’accéder à la vaccination personne jusqu’à aujourd’hui ne m’a parlé d’une telle impossibilité, donc je me pose des questions au sujet de cette interprétation des chiffres de la sécurité sociale ; les gens ici ne se plaignent pas de pas arriver à se faire vacciner, plusieurs disent qu’ils se sont fait vacciner ou qu’ils vont le faire. Par contre, j’ai écouté des Travailleurs qui m’ont parlé de la gravité de la maladie du coronavirus en apportant leur propre témoignage réel sur quelques personnes relativement jeunes et donc pas encore vaccinée quand elles ont eu le coronavirus.
Telle est la réalité dans le Lot et Garonne selon plusieurs témoignages vrais.
« La vaccination est donc lourdement travaillée par le rapport de classes… » ; je ne sais pas ; ce qui est vrai, c’est qu’il faut se déplacer plusieurs fois pour avoir le jour ou/et la date d’une séance de vaccination et qu’il soit impossible pour une séance de joindre un des numéros communiqués pour connaître l’heure du rendez-vous. Je ne sais pas si c’est un rapport de classes qui intervient ainsi ; c’est la seule anomalie que je peux déplorer dans mon parcours pour me faire vacciner. Le président Macron a parlé de vaccination avec ou sans rendez-vous, il serait bon que la vaccination sans rendez-vous devienne accessible, elle demande que les personnes qui doivent encore se faire vaccinée soit informées en ce qui la concerne sans perte de temps.
Pour les autres sujets, place à un revenu d’existence universel, place à une activité correspondant à un talent réel pour tous, place à la sécurité sociale à 100 % équivalant à la sécurité sociale à 75 % avec une mutuelle moyenne de façon à ne pas avoir presque 1000 euros de dépenses de mutuelle par an s’ajoutant aux cotisations de sécurité sociale voire d’avoir un montant de cotisations annuelles moins lourds ; place à deux âges de départ à la retraite : 60 ou 60-64 ans au nom du respect de la vie humaine et des libertés ; place à l’allègement des impôts trop lourds et pourquoi pas par une meilleure répartition de la richesse puisque c’est mis en évidence que c’est possible…
Il y a une réelle insuffisance de pouvoir d’achat de nombreuses personnes et ma conviction est qu’elle empêchent des commandes à des entreprises, des emplois ; aussi.
Très bon article, beaucoup d’informations que j’ai obtenues. Peut-être que vous voulez voir d’autres bons articles sur mon site Web.robinet or