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L’éditorial de L’Humanité Dimanche du 08 au 21 juillet 2021 – par Patrick Le Hyaric.
A peine les urnes rangées, le pouvoir a vite tenté de reléguer les derniers scrutins au rang d’archives. La monumentale gifle électorale encaissée par le parti présidentiel et l’abstention massive ont été passées sous la tapis manu militari pour laisser libre cours au match de 2022. Une manière de détourner les regards des causes de l’abstention en susurrant à celles et ceux qui ont boudé les urnes qu’ils avaient au fond raison et que, décidemment, ces élections n’en valaient pas la peine…
Comme le pouvoir macroniste nous assène continuellement que tout se joue en 2022, il a très rapidement fait savoir qu’il n’entendait en rien dévier sa politique malgré le redoublement de la crise démocratique et le désaveu massif qui s’est exprimé avec ou sans bulletin de vote. Le Conseil d’ État a beau avoir sèchement censuré la réforme de l’assurance chômage et sursis à son application, le gouvernement entend tout de même la faire passer au forceps à la rentrée. Les tentatives de briser le système de retraites et de baisser les pensions ont beau avoir fait face à un mouvement social d’une ampleur inégalée ces dernières années, le gouvernement entend mener une nouvelle contre-réforme pour allonger la durée de cotisations et de reculer l’âge de départ. Les ménages les plus modestes ont beau avoir été contraints à l’endettement pendant les mois de confinement, le gouvernement leur présente une facture de gaz en hausse de 10%, refusant toute réglementation des tarifs pour ne pas contrevenir aux « lois du marché ».
Autrement dit, en conscience, le gouvernement a décidé d’amplifier son combat de classe sous le bouclier des institutions européennes, en laissant les milieux populaires sans protection face à l’offensive capitaliste tout en leur promettant un abaissement de la fiscalité. Une violente bataille idéologique est développée en mobilisant moult économistes libéraux pour faire accepter les mesures antisociales, la précarité de l’emploi, la poursuite de la destruction de l’industrie et de l’agriculture paysanne. En guise de palliatif est usée immodérément une liturgie républicaine délestée de toutes ses dimensions démocratiques et sociales. Cette tactique qui vise à substituer au clivage de classes un clivage entre soi-disant républicains et prétendus antirépublicains n’a pour fonction que de dynamiter la gauche selon la thèse des gauches irréconciliables chère à M. Valls. Et de dénaturer par la même occasion le concept de République, plongé dans le formol réactionnaire.
S’il est désormais clair que le pouvoir compte ainsi récupérer la partie de l’électorat de droite qui est rentré au bercail lors des élections régionales et départementales, il entend également donner des gages au grand capital et poursuivre le profilage libéral du pays dont les français ne veulent pas. C’est le sens de l’initiative tenue à Versailles – dans la foulée des élections – avec le gratin de l’oligarchie capitaliste mondiale, baptisée dans la langue de la finance « Choose France », dont l’objectif affiché est de conforter la place acquise par la France de premier fromage à grignoter pour les investisseurs en Europe. Une place acquise par la diminution drastique de la fiscalité sur le capital, en rongeant le code du travail, et la privatisation des entreprises et services publics. C’est-à-dire par le sacrifice du peuple travailleur.
Ces provocations antipopulaires et antidémocratiques doivent être prises pour telles. Vis-à-vis des classes populaires, il s’agit d’une stratégie délibérée de la tension dont nul ne connait l’issue. Vis-à-vis du capital mondialisé, de preuves d’allégeance. Le gouvernement compte sur la torpeur estivale pour préparer le bras de fer antisocial de la rentrée. Partout, discutons et mobilisons pour lui faire face !
9 commentaires
La République, toute la République, rien que la République.
ce gouvernement veut nous imposer sont libéralisme à marche forcée en s’attaquant à tous nos conquis sociaux il est temps de lui dire STOP
soyons mobilisés encore plus nombreux pour sauver nos retraites et la retraite à 60 ans
Moi je n’arrive pas du tout à comprendre pourquoi il n’y aurait pas deux âges de départ à la retraite au lieu d’un seul désormais, l’un serait à soixante ans ; l’autre serait à 64 ou 65 ans. Comme quoi l’adversité, la rivalisation, politiques sont hélas des pays de l’Absurdie ; les partis politiques de la classe politique ne sont pas encore à la hauteur, le niveau n’y est pas. Parce que moi je suis surtout bien favorable aux propositions communistes venant du Peuple comme la sécurité sociale à cent pour cent à inscrire dans la Déclaration des Droits universels de la Personne pour application pour chaque personne ; et des prix des fournitures nécessaires et indispensables comme l’eau, l’électricité, le gaz. Je suis contre toute politique d’isolation des maisons à 1€ à l’intérieur, l’isolation pour nombre de particulier ayant une maison doit être faite à l’extérieur si elle doit être faite.
Les gens ne veulent pas l’Absurdie, les gens veulent la nouvelle société, le nouveau monde, la Terre nouvelle ; il faut une union de la gauche intelligente avec l’anthologie de la Poésie près du coeur. Le pays va très mal depuis une trentaine d’années. Le Monde aussi va très mal depuis une vingtaine d’années.
Il faut arrêter de forcer à choisir entre ça et ça quand il serait tellement mieux de présenter trois choix. Le Peuple a besoin d’Elus qui n’aient pas l’intelligence paralysée à ce point, en plus, au vingt et unième siècle.
L’abstention est en 2021 une certaine révolte réelle inspirée par tous les partis de la classe politique et tous les médias politiques, puisqu’il y a dans la vraie histoire la révolte des Gilets Jaunes des Ronds Points aussi réelle et sérieuse que romanesque. A faire comme cela se fait hélas dans la politique, on peut parler des problèmes pendant un siècle et au bout de cent ans tout le monde n’est plus là pour en parler. Ça, c’est une réalité très écoeurante qui dégoûte de la politique ; c’est pourquoi des gens s’abstiennent de tout en politique et que ce n’est plus que immigration, immigration, immigration, et médiabolisme toujours en expansion ; et les Abstentionnistes réfléchis, à moins de se trouver dans un endroit où est faite au moins une proposition très importante pouvant aller dans le sens de leur réflexion, s’abstiendront aussi longtemps que leur pensée qui vaut bien plus que des addictions d’opinions, ne sera pas intégrée puisqu’elle est tellement meilleure même venant de plus modeste.
Peut-être parce que les femmes n’étaient pas les égales des hommes dans les politiques en vigueur, leur dialogue venait en régression pour l’homme et les sectes s’en sont régalées, mafias spirituelles et politiques dans l’évaluation globale. La culture populaire majeure seule abolit ce phénomène dévastant sans cesse la société, la société française a été dévasté en trente années, il faut réhumaniser en 2021, des gens de gauche et de droite en parlent entre eux.
J’ai toujours plaisir à lire vos analyses politiques. cependant vous n’avez jamais (il me semble) abordé le rôle aliénant, avilissant*, des Gafam et particulièrement des réseaux a-sociaux et la responsabilité du Parti pour promouvoir une autre voie
en alliance avec les partisans des logiciels libres
Cadre municipal, j’ai dans l’initiative de Georges Valbon initié dans les années 1970 -80 des logiciels pour Pierrefitte appuyé par la municipalité issue de la résistance mais mis au placard par nouveau maire stalinien, le parti n’a pas à l’époque compris la puissance de cette révolution informationnelle, pas amplifié cette initiative,ne l’a pas porté dans le domaine de la vie réelle des populations. la bourgeoisie elle, s’en est emparée
Il s’agit là d ‘une question qui engage l’avenir être manipule par la technique (aux mains du capitalisme avancé ) ou en être maître collectivement pour gérer le communisme, société sans classe , sans lutte de classe, où l’état sera transformé en lieu de coordination des projets et activités pour la satisfactions des besoins humains
Aujourd’hui se pose à nous cette question: devons nous continuer à nous servir des
Fessebouc et trumpister leur donnant du crédit ou devons nous utiliser Tous les logiciels fournis par ex par Framasoft pour dégloogiser internet, ne pas le faire c’est
ne pas leur donner un volume propre à donner une notoriété nécessaire à leur emploi massif
Au delà du parti il faut que se noue une alliance évidente naturelle entre ESS et Logiciels démocratiques, municipalité de gauche, associations
*voir dernier billet de Yann sur le rôle des réseaux sociaux notamment dans la mort de Samuel Paty
Il faut bien sûr la révolution perpétuelle résistante d’excellence pour la bonne informatisation adéquate pour tous, pour tout l’ensemble de la société française et européenne fondatrice de l’Union Européenne et pour sa remarquable francophonie qui peut s’étendre davantage dans l’Union. J’ai bien souvent dit que la fracture de l’informatisation serait l’une des raisons pouvant fonder des abstentions lors des élections. De même il faut une société civile pour tous alors qu’elle ne l’est pas. Et puis il y a certains services publics ici et là qui sont complètement à refaire.
Les Français et les Allemands notamment mais sans exclure les autres pays de l’Union, pouvaient faire la bonne informatisation adéquate pour tous dans l’Union Européenne, mais pour ça il faut l’Union Populaire de Coeur !
tout cela est fort intéressant mais encore faudrait-il que le PC se fasse entendre. Or, il est dans les médias, toujours aussi discret. Il a toujours été courageux d’être communiste mais avec Fabien Roussel comme candidat aux Présidentielles, cela ne devrait pas faire peur car il est tellement sympathique cet homme comme l’était d’ailleurs Pierre Laurent. une camarade qui, à son âge, aimerait qu’il se passe enfin quelque chose sans qu’il soit besoin d’aller voir les écolos et les autres gauches.
Macron est bien le même suppôt du capital que d’habitude, et joue à l’autocrate avec ses états d’urgence prorogés. Dommage que les français, tout en râlant et en votant peu, s’en accommodent jusqu’à maintenant.
Pourtant, le pouvoir jette aux orties la promesse de ne pas rendre obligatoire la vaccination expérimentale, et s’apprête à relancer les contre réformes et l’assèchement de notre Sécu (enfin, de ‘son’ système de santé publique qu’il le pilote de plus en plus brutalement).
Autre sujet grave, quoiqu’un peu sous-évalué depuis que l’atlantisme s’impose comme notre horizon indépassable : quid de l’impérialisme assassin US, que le député communiste (PTB) Raoul Hedebouw ose dénoncer au parlement belge, le 30 juin (www.youtube.com/watch?v=lRjTGOP48PY ) ?
fabien Roussel président