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Le climat politico-médiatique devient chaque jour plus suffoquant. Les francs-tireurs de la réaction, qui ont leur rond de serviette dans les grands médias, font sauter les digues d’outrances en outrances. Le pouvoir, de son côté, pousse à une recomposition politique qui facilite la dissémination des idées d’extrême droite. Hier cantonnés aux nostalgiques du fascisme, les thèmes de l’anti-France, le racisme, les attaques contre les droits de l’Homme ou encore la séparation des pouvoirs se banalisent. Ce sont désormais des appels à peine voilés à la guerre civile qui se multiplient comme si de rien n’était.
Les courants philosophiques et politiques qui se réclament de l’humanisme, du socialisme ou du communisme risquent de se trouver marginalisés pour longtemps par cette recomposition des droites et la résurgence en leur sein d’un courant maurassien terrassé il y a 77 ans. Avec les libertés, ce sont les combats pour la justice sociale et l’égalité qui pourraient être mis en veilleuse, au grand bénéfice des classes possédantes. Pendant une pandémie qui a renforcé les inégalités, et tandis que la coexistence entre les humains et leur environnement menace de se défaire sous les coups de la double exploitation du travail et de la nature, le capital n’hésitera pas une seconde à se placer sous la protection de cette nouvelle réaction à coloration brune. La crise de civilisation qui couve sous les crises du capital pourrait ainsi prendre une tournure désastreuse.
Il y a donc urgence à montrer massivement l’existence d’un bloc social et politique qui, malgré ses différences, s’affirme comme force de résistance et bouclier humaniste et progressiste. On sait que l’histoire peut vite se faire tragique et les défaites se transformer en long purgatoire. Manifester le 12 juin, c’est à la fois témoigner de notre refus des dérives à l’œuvre et prendre date pour les combats émancipateurs futurs.
Extrait de la Lettre de Patrick Le Hyaric du 06 juin 2021 : http://r.lettre.patrick-le-hyaric.fr/aeaj9mqfzpt7e.html
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