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Cela ressemble fort au comportement du crocodile : Vous lui donnez de la viande tant qu’il veut, à la fin il vous dévore quand même. Ainsi, le groupe pharmaceutique Sanofi est gavé de l’argent du Crédit Impôt Recherche, du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et des remboursements de la Sécurité sociale dès que nous consommons un de ses médicaments. Pourtant, Sanofi dévore les emplois. Et le groupe pharmaceutique ne peut pas dire qu’il souffre de la crise « post-Covid » : il profite et profitera au contraire très largement de la situation actuelle et de ses effets pervers. Son chiffre d’affaires approchait les 9 milliards d’euros au premier trimestre 2020, ce qui représente une hausse de 7 %, dont la moitié est directement liée à la pandémie de Covid-19. Le géant réalise ainsi au bas mot 4 milliards d’euros de profits.
Et, pourtant il supprimera en Europe 1700 emplois dont 1000 en France. Il le fait après avoir reçu la visite du Président de la République le 16 juin dernier dans ses locaux, à Lyon. M. Macron y retrouvait le patron des lieux, son « cher Serge Weinberg », qu’il côtoyait au sein de la fameuse commission Attali et qui l’avait bien aidé à entrer à la Banque Rostchild. Que le monde… des affaires est petit ! A Lyon, le président est venu vanter « le formidable » petit plan d’investissement de Sanofi et allongeait lui-même 200 millions d’euros pour « financer des infrastructures de production comme de recherche et développement pour être en état de répondre aux besoins du temps et aux crises sanitaires ».
A peine le chèque mis en banque et sur les marchés financiers, ce « cher Serge Weinberg » taille à la serpe dans les effectifs. Les actionnaires qui se fichent de l’emploi comme de leur premier cachet de Doliprane sont aux anges car les cours à la bourse vont faire un bond en avant. Pour eux, c’est évidemment toujours la bourse qui passe avant le travail. Le gouvernement doit reprendre cet argent public tant que Sanofi ne sera pas revenu sur son plan de réduction d’emploi. Plus fondamentalement, la question de la considération de la santé et des médicaments en tant que biens publics doit devenir une des priorités du débat public. Les firmes des médicaments doivent devenir propriété publique. C’est dans l’intérêt de l’emploi, de la recherche, et de l’accès à la santé pour toutes et tous.
Patrick Le Hyaric
27 juin 2020
2 commentaires
Quelle surprise ! M. Macron s’embarque sur une politique de nationalisation ou renationalisation de l’industrie pharmaceutique ? Cela n’est pas un programme capitaliste mais bien à tendance de socialiste. Qu’est-ce qui se cache là derrière ? D’habitude, quand un gouvernement réactionnaire investit de l’argent dans une société privée, c’est parce que la personne au contrôle s’attend à un geste de remerciement. C’est ce qui se passe ici en Grande Bretagne où Boris Johnson remercie les donneurs du Parti Conservateur en leur offrant des contrats commerciaux lucratifs !
Merci, M. Le Hyaric pour ces renseignements sur le vaccin Pfizer. Personne ne se doute ici de ce qui se passe dans le monde des industries pharmaceutiques. Le vaccin, d’après ce que vous nous dites, est désormais affaibli ! Les mots me manquent pour cataloguer les chefs de Pfizer qui sont proches de Donald Trump. Il faut bien quand même se rendre à l’évidence que ça ne doit étonner personne. La duperie!