Il y a 76 ans le droit de vote des femmes  

le 21 avril 2020

Le 21 avril 1944, il y a aujourd’hui 76 ans, le temps d’une vie, le droit de vote des femmes était adopté par le Gouvernement provisoire de la République, quelques semaines avant la libération de Paris et plus d’un an avant la capitulation nazie. L’ordonnance portant organisation des Pouvoirs publics en France ne prévoyait pourtant que leur éligibilité, belle avancée mais qui persistait à laisser les femmes en dehors de la citoyenneté et en situation de minorité politique.

La chambre issue du Front populaire avait déjà propulsé trois femmes à la direction de sous-secrétariats d’Etat et le Parti communiste fut la première organisation politique à présenter lors des élections municipales de 1925, nombre de femmes sur les listes, élues, telle parmi tant d’autres la « sardinière » de Douarnenez Joséphine Pencalet, jusqu’à ce que les préfets, appuyés par le Conseil d’Etat n’ordonnent leur révocation. Déjà, c’est par la résistance à un ordre inique que se frayait le combat pour l’égalité.

C’est un amendement déposé par le résistant, député et représentant du Parti communiste auprès du Comité français de libération nationale, Fernand Grenier, qui allait sceller cette conquête cruciale du siècle passé pour inaugurer des « jours heureux ». Il ne faudrait pas oublier les débats qui faillirent ajourner une fois de plus cette évidente avancée, sous des prétextes spécieux et fallacieux dont nous avait habitué une troisième République qui mit à plusieurs reprises le droit de vote des femmes à l’ordre du jour pour mieux le renvoyer aux calendes grecques…

Dans la foulée, 12 femmes furent désignées à l’Assemblée consultative provisoire et, le 21 octobre 1945, les premières élections législatives de la quatrième République portèrent pour la première fois des femmes, par trente-trois, à l’Assemblée nationale dont dix-sept communistes, six socialistes, neuf appartiennent au MRP et une du Parti républicain de la liberté.

Cette conquête est avant tout le fruit de luttes longues et opiniâtres menées par les mouvements féministes, le mouvement ouvrier dont le parti communiste. Un long processus  accompagnant le mouvement général pour l’émancipation humaine. Les principes universels proclamés dès 1789 ouvraient, avec les concours de Nicolas de Condorcet, Pauline Léon, Claire Lacombe ou Olympe de Gouges, une irrésistible brèche pour l’égalité en droit des sexes. Et ce n’est qu’en les trahissant que les gouvernements et monarchies du 19ème siècle persistèrent à refuser aux femmes d’être l’égal des hommes dans la cité.

Aujourd’hui encore les principes édictés et proclamés parfois avec emphase, masquent la réalité des violences, des inégalités salariales, du mépris. Dans le sillon des conquêtes passées, le combat pour l’égalité doit s’amplifier dans l’unité populaire.


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