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Les défis sociaux, environnementaux, démocratiques et géopolitiques se hissent chacun à un niveau de péril inédit. Si aucun pays ne peut seul y répondre, chacun peut manifester concrètement son ambition à y faire face. La préparation budgétaire est à cet égard un moment crucial qui détermine les grandes orientations d’un gouvernement. Elle est un bon indicateur de son courage à affronter des enjeux nouveaux, déterminants pour l’avenir.
Ces choix sont à opérer alors que l’accès au crédit pourrait être facilité grâce à des taux d’intérêt historiquement bas ou quasi nul, parfois négatifs ! Si les colossales masses de liquidités continuent de voguer sur les marchés financiers pour nourrir des rendements hautement spéculatifs, une catastrophe se prépare. C’est la destination logique de cet argent s’il reste dans les mains exclusives des actionnaires, comme le montre l’écœurante actualité des entreprises dévorées par la finance et contraintes à des licenciements massifs.
C’est au contraire la dépense publique utile qu’il faut encourager en sortant des dogmes absurdes imposés par l’Union européenne et en engageant un rapport de forces avec les institutions du capital. Cette dépense économiquement saine est aussi la seule capable d’assurer les investissements nécessaires pour amorcer une transition écologique et énergétique conséquente. Elle doit également permettre de financer des services publics notamment de santé, d’éducation et de formation à hauteur de besoins résolument exprimés ces derniers mois par les salariés.
Le gouvernement allège la fiscalité, tout en poursuivant soigneusement sa ligne néolibérale en faveur du capital qui bénéficie cette année d’un nouveau milliard de baisse d’impôts. Voilà le seul usage que le gouvernement compte faire des bas taux d’intérêts actuels : financer opportunément des baisses d’impôts après les avoir énormément augmenté ces dernières années, sans redresser les services publics et sans poser la question de l’augmentation des bas salaires et des minimas sociaux. Voilà également une manière d’évacuer le débat fondamental sur la répartition de l’effort fiscal qui épargne le capital et les plus riches, notamment depuis que la CICE a été pérennisé et l’ISF supprimé. Il n’y a pas trop d’impôt mais un impôt très mal réparti ! Quelles seront les conséquences sociales de ces attaques contre le trésor public ? Quelles seront les conséquences du nouveau rabot sur les aides au logement, et sur les assurances maladies et chômage, cette dernière soumise à une véritable saignée ?
Le budget s’annonce cette année très politique, marqué par la résistance sociale à l’intégration forcée de la France dans la mondialisation capitaliste que les gilets jaunes ont spectaculairement incarnée. Résistance qui limite l’ampleur de la casse sociale envisagée, comme elle a permis de soutenir la croissance des derniers trimestres en arrachant 17 milliards de pouvoir d’achat pour les classes populaires, certes en épargnant le capital. Le Medef ne s’y trompe pas qui regrette « les choix budgétaires du gouvernement qui renonce à réduire sa dépense publique, son endettement, et à soutenir la compétitivité et l’emploi. » Il faudra rappeler que, derrière les choix du gouvernement, le grand patronat pousse en permanence les feux et fixe l’intensité de la lutte entre le travail et le capital.
M. Macron et le gouvernement qui se sont volontairement liés pieds et poings aux puissances d’argent sont donc face à des contradictions qui risquent de s’aiguiser si les bourrasques internationales -Brexit, récession, et guerres commerciales- se transforment en orage. Il est fort probable qu’elle se solde par une colère sociale augmentée des exigences qui montent de la société pour extirper la nature des logiques de profit. Ce budget est, en tous cas, la manifestation de l’incapacité de ce gouvernement et des forces sociales qu’il représente de répondre aux lourds défis de la période.
1 commentaire
Bonjour.
Le chevauchement de l’économie du programme du CNR (cotisation__au lendemain de la guerre 39-45__, voir l’appel : du tout PIB à la cotisation) et de l’économie capitaliste, est selon moi la raison fondamentale de l’échec du programme du CNR : le rapport de force.
Sortir de la Ve République. Mais comment y est-on venu ? Il y avait bien une IVe République !
un court histoire:
Il y avait bien une IVe République.
La Quatrième République, ou IVᵉ République, est le régime républicain en vigueur en France du 27 octobre 1946 au 4 octobre 1958. Elle est instituée après la libération de la France de l’occupation allemande. Wikipédia
Donc, la IVe était le fait du CNR et son programme « » en marche « » mais vite plombé par la suite.
De Gaulle : fondateur de la Vème république
De Gaulle est nommé Président du Conseil et obtient les pleins pouvoirs constitutionnels le 1er juin 1958. Après le référendum du 28 septembre 1958, la Vème république est approuvée et donc instaurée et proclamée le 4 octobre 1958.
La Cinquième République est un régime parlementaire rationalisé, ce qui signifie que le Parlement, bien que votant la loi, doit composer avec un exécutif (Président de la République et Gouvernement) relativement fort. En septembre 1958, par un référendum, les Français acceptent une nouvelle constitution à 80 %.
Il concerne l’Histoire. La Première République est le régime politique fondé par la Révolution et ayant dirigé la France du 21 septembre 1792 au 18 mai 1804. Elle a connu trois formes de gouvernements : La Convention nationale, du 22 septembre 1792 jusqu’au 26 octobre 1795.
Macron est assis sur la Ve République, ……..