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Il y eut autant de soleil dans les cœurs que dans les allées de la fête de L’Humanité. Chaleur humaine de haute intensité et températures élevées s’y sont mêlées pour fabriquer au fil des heures et des rencontres une unique et originale alchimie qui a fait émerger un espace singulier où chacune, chacun quelque soit ses goûts, ses opinions ou ses votes s’y sent bien. Bien avec l’autre, même ou moment d’être avalé par une foule qui vous cède toujours une place avec respect pour écouter Eddy de Pretto ou Marc Lavoine, Miossec ou Aya Nakamura, à une table de l’un des multiples restaurants éphémères comme dans un débat où les idées et les arguments s’entrechoquent, s’aiguisent, se complètent.
Ce fut le cas lors de la confrontation entre le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et le haut commissaire aux retraites. En venant là, celui qui assiste désormais au Conseil des ministres savait qu’il rencontrerait peu de supporter à l’heure où s’élance la mobilisation contre sa contre réforme. Il a pourtant choisi de produire cet acte républicain qu’on ne trouve plus nulle part : celui d’un débat contradictoire avec le secrétaire du syndicat le plus résolument opposé a son projet. Ce moment de discussions ferme et courtois a sûrement permis de saisir encore mieux la nocivité du projet gouvernemental. Du reste, l’Humanité récidive. Elle avait, lors de sa fête en 2004, déclenché le débat sur la nature du traité constitutionnel européen, puis l’avait publié. Plus les citoyens l’ont connu, plus ils l’ont rejeté. D’ailleurs le représentant du gouvernement n’a pas su répondre à deux questions simples et de bon sens : À quel âge pourra-t-on partir en retraite ? Combien toucherons-nous ?
Des centaines de débats ont fait de la fête un creuset d’idées et de propositions alternatives. Les urgences sociales, environnementales, démocratiques, l’enjeu du désarmement nucléaire ont été reliés, pour dégager de nouvelles cohérences progressistes donnant aux êtres humains et à leur humanité la priorité.
Le partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs s’est imposé dans les débats contre l’accaparement capitaliste. C’était le sujet de discussions entre d’illustres travailleurs des textes et des idées de K. Marx à l’image de Lucien Sève, de Bernard Vasseur ou de Jean Quétier qui revigorent l’actualité du projet communiste devant un public qui ne cherche qu’à en savoir plus. D’autres se sont précipités écouter Thomas Piketty, Jean-Pierre Bibring ou encore Gérard Noiriel, Patrick Tort, et tant d’autres parmi les plus de six cent intervenants de toutes disciplines. La fête est tout à la fois laboratoire de pensées à ciel ouvert, grand espace de culture à l’image de la beauté et de la force des éblouissants spectacles donnés en fin de fête par les Kassav et Youssou N’Dour, et lieu de germination ou de maturations d’actions et de convergence. La preuve avec ces paroles de gilets jaunes ou par le travail entamé pour obtenir un référendum sur la propriété de Aéroport de Paris, les grands mouvements à venir pour la paix et le climat dans quelques jours, et ceux qui se préparent pour faire barrage à la contre –réforme des retraites. La fête aura permis aux forces de gauche et écologistes de se parler et de s’interroger sur les chemins à emprunter pour « re-faire » révolution.
De Brasilia, l’ancienne présidente Dilma Roussef est venue nous dire avec force et émotion ce que perdent son peuple et la nature avec le pouvoir néo-fasciste installé à la faveur d’un coup d’Etat judiciaire. L’Humanité et sa fête se sont affirmées comme un maillon décisif de la chaine de solidarité internationale pour libérer Lula et, avec lui, le peuple brésilien.
La fête une nouvelle fois aura démontré l’ancrage de L’Humanité dans la société et son absloue nécessité, bien au-delà de nos frontières. Leur histoire, leur originalité, la richesse de leurs contenus font de nos journaux des outils utiles pour qui veut disposer des moyens pour comprendre et des idées pour agir. Voilà pourquoi nous proposons aux milliers de personnes venues cultiver l’idée d’humanité de rester connecté avec nous en lisant L’Humanité et l’Humanité Dimanche.