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Le parti de l’ordre agit. L’insupportable drame dont le jeune Steve Caniço est la victime n’est-il pas le révélateur de l’orientation et de ce qu’est devenue l’activité de la police ? Les « posts » sur les réseaux sociaux de gendarmes et de policiers se réjouissant de la mort du jeune Nantais, ou les blagues à son propos disent quelque chose de l’inquiétante ambiance régnant au sein de cette institution censée être républicaine et protéger les citoyens. La longue liste des actes violents anti-quartiers populaires et anti-jeunes, anti-fête et anti-mouvements sociaux ne font que creuser un fossé déjà bien large entre les populations et sa police. Que l’on songe à cette scène où des CRS casqués et armés mettent des jeunes à genoux les mains sur la tête dans la cour de leur école, à Théo à l’anus déchiré, à Adama Traoré mort à la suite d’un placage ventral, ou encore à Zineb Rédouane dont le seul délit était de se trouver à sa fenêtre.
Et, depuis le début du mouvement des gilets jaunes, la nature des armes utilisées et les chiffres des actes violents sont aussi accablant, qu’effrayant : 19 000 tirs de LBD, 5400 tirs de grenades de désencerclement, 1400 tirs de grenades GLI-F4. On recense deux morts, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 315 blessures à la tête. A la fin du mois de mai, 2500 gilets jaunes avaient été blessés. De l’aveu du ministère de l’Intérieur lui-même, 560 signalements ont été déposés à la police des polices (IGPN). Aucun policier n’a été suspendu. Au contraire une partie d’entre eux a été décorée. L’impunité d’un côté, par contre 2000 condamnations ont été prononcées contre des gilets jaunes dont plus de 40% à de la prison ferme. Le système politico-médiatique dominant a fait croire tout cet hiver que les classes populaires qui manifestaient comme les ouvriers qui défendent leur outil de travail étaient violentes. Des ministres sont allée jusqu’à inventer l’attaque d’un hôpital parisien au lieu de répondre à la misère des services d’urgence.
C’est le même qualificatif qui est utilisé à propos des paysans qui, en état de légitime défense, depuis quelques jours dressent des murs de briques devant quelques permanences de députés godillots de la majorité ayant voté le traité avec le Canada, destructeur de leur travail et de leur vie. Un vote au parlement a sa part de violences cachées. Mais le pouvoir nie les violences policières. Mieux, la police est le seul corps social doté de sa propre police qui dispose du droit de se doter « du droit » qu’il souhaite notamment celui du pouvoir de blanchiment de toutes exactions. C’est comme si, désormais on imposait une vision du monde dans lequel il faudrait cibler, réprimer, voir éliminer « les indésirables » pendant que M. Benalla court toujours au vu et au su de tous et qu’un ministre démissionné pour ne pas pourrir l’été macronien, se croyant blanchi, quémande son retour au gouvernement.
Cette vision du monde ressemble furieusement à celle de l’extrême droite. Le pouvoir prétend la combattre en l’imitant. Le mensonge est érigé en mode de gouvernement. On l’a encore vu il y a quelques jours à propos des calculs chiffrés visant à démontrer que la prochaine « contre-réforme « des retraites améliorerait le sort des pensionnés à partir de chiffres bidonnés. De même, les vidéos montrant les violences policières sont toujours niées par les responsables au pouvoir. La parole officielle est soutenue par une intense déferlante médiatique justifiant l’action de la police au nom de la lutte contre « les violences », au nom de « l’ordre ». Cette artillerie communicative se substitue au devoir d’information. Cela ne peut que discréditer ses auteurs et avec eux la politique et leur fonction de représentation. Au-delà, c’est L’Etat lui-même qui est affaibli. Peut-être y a-t-il une cohérence à tout ceci ! La défense des intérêts des plus fortunés, l’extension continue du domaine de la propriété privée et de la marchandisation, au détriment du bien commun a besoin d’un Etat affaibli et de la répression policière.
Les démocrates, eux, ont tout intérêt à exiger une urgente révision des doctrines dite « du maintien de l’ordre », la dissolution de la police des polices au profit d’une instance indépendante de contrôle et d’inspection, la création de commissions d’enquête parlementaires portant sur l’ensemble des violences policières, ainsi que sur le traitement judiciaire réservé aux manifestants. De ces violences aux morts, du fichage dans les hôpitaux, aux amendes pour participer à une manifestation interdite, des plaquages ventraux aux enfants à genoux dans une cour d’école : ce n’est plus la République française. On ne peut s’habituer ou laisser s’habituer à l’intolérable.
8 commentaires
Le capitalisme actuel dérive et derivera de plus en plus vers un système qui ne peut se maintenir et prosperer que par la contrainte et la répression brutale de la population qui en subit les désastres.
Il n’y a rien à rajouter au réquisitoire sur les méthodes policières de ce gouvernement.
Rien… ou alors rappeler une fois de plus ce que déclarait à propos de la violence ,
Helder CAMARA, Evêque de Récife appelé aussi l’évêque des pauvres.
” Il y a trois formes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la VIOLENCE INSTITUTIONNELLE celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la VIOLENCE REVOLUTIONNAIRE qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la VIOLENCE REPRESSIVE qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde en feignant d’oublier la première qui la fait naître et la troisième qui la tue”
Helder CAMARA était évêque rappelons-le…….
Bonjour.
Selon Jean Ziegler, il faut détruire le capitalisme, qui est irréformable de l’intérieure.
Jean Ziegler : Pourquoi il faut détruire le capitalisme ?
Sur Thinkerview
Diffusé en direct le 14 juin 2019 (YouTube)
De même l’UE, l’OTAN, le capitalisme et l’euro (le système économique financier actuel).
Alors……..Dans combien de façons faudra-il le dire, qu’il faut les 4 sorties.
Mettre les états en tutelle sous la Constituante Citoyenne, la seule sortie vers le haut.
Le Vénézuéla montre la voie, pourquoi toute cette hargne US-Occidentale.
Le PCF est-il réformable de l’intérieure ? Le PS….
La fête de l’Humanité: fertilité et stérilité.
Bravo à l’auteur de ce réquisitoire, vous ne manquez pas de trempe Monsieur, car il faut aujourd’hui du courage dans ce contexte de fascisme d’Etat. La clique en place devra tôt ou tard disparaître et il apparaît très clairement que leur départ se fera manu militari. Dans tous les cas, on ne peut qu’admirer le calme et la détermination du Mouvement des Gilets jaunes qui résistent depuis de si longs mois. Honneur à la Presse que vous illustrez, personnellement vous réhabilitez cette profession qu’hélas beaucoup de vos “confrères” ont souillée. De tout coeur à vos côtés.
Liberté, égalité, fraternité ; plus rien n’est protégé dans cette République …
“Méfiez- vous de celui qui veut rétablir l’ordre ” Denis Diderot
Bonne nouvelle pour l’Amérique Latine.
L’Argentine.
Voyons:
Cuba
Vénézuéla
Nicaragua
Bolivie
Mexique
Argentine ?
La domination par le mensonge US-Occident ne peut tenir tout le temps.
De même, les tergiversations sur les 4 sorties.
Et les trahisons par une certaine gauche: PS,…..
La sortie vers le haut, comme la chenille devenue papillon.
Les élections en France, la Constituante Citoyenne. C’est à vous tous de la gauche d’en faire un enjeu électoral.
Stérilité et fertilité.