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Depuis la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis n’en finissent pas de vouloir reconfigurer à leur avantage le Proche et Moyen-Orient. Les guerres de proie menées en Afghanistan et en Irak par deux fois, les tentatives de déstabilisation des Etats, les manœuvres géoéconomiques autour de la rente pétrolière, la colonisation encouragée de la Cisjordanie se sont additionnées pour former le décor sombre d’une région plongée dans le chaos.
Mais la logique de guerre états-unienne, nourrissant sur son passage les monstres hideux du fanatisme et du terrorisme, se heurte à la résistance des peuples et d’une Histoire qui refuse de dire son dernier mot. Elle s’insère désormais dans une guerre économique mondiale qui redouble d’intensité à la faveur des révolutions technologiques. Le face-à-face entre la Chine et les États-Unis, qui rend ces derniers fébriles et nerveux, produit dans son sillon de nouvelles tensions.
Pour conserver sa position hégémonique dans un monde qui la rejette, les Etats-Unis semblent prêt à toutes les aventures, aussi périlleuses soient-elles. Tous les fronts sont ouverts : Moyen –Orient, Amérique Latine, Eurasie. Leur arsenal militaire et nucléaire toujours plus impressionnant, ajouté à la position acquise par leur monnaie dans les échanges internationaux, rend la séquence actuelle extrêmement dangereuse. La bête blessée risque de se prêter à des actions que la raison réprouve si ses initiatives ne sont pas dument contrées. L’agitation de M. Trump sur la scène internationale est essentiellement motivée par sa réélection, condition de l’amplification de sa politique réclamée par une base électorale extrémisée. Les menaces de guerre contre l’Iran et l’offensive menée contre les droits des palestiniens dans un même mouvement en témoignent amplement.
Le prétendu « deal du siècle », écrit comme son nom l’indique dans un sabir de bureaucrates capitalistes, fomenté par le gendre de M. Trump et supervisé par l’extrême droite israélienne vise non seulement à faire perdurer la colonisation de la Cisjordanie, mais surtout à engager dans un second temps un processus d’annexion pure et simple des terres palestiniennes. Le découpage de la Cisjordanie transformée en gruyère par la colonisation, le blocus de Gaza, l’annexion du plateau du Golan et les pressions diplomatiques pour faire de Jérusalem la seule capitale d’Israël, sont autant de pierres à l’édifice de recomposition politique du Proche-Orient. Ce faisant, les faucons états-uniens et israéliens comptent réaliser le mythe biblique d’un « Grand Israël » imprégné d’une idéologie racialiste et millénariste qui trouve des échos dans les franges les plus radicalisées de l’électorat de M. Trump comme dans certains gouvernement européens qui laissent paradoxalement infuser dans leurs pays le vieux venin de l’antisémitisme.
C’est à cette aune qu’il convient d’observer la promesse de 50 milliards de dollars jetés à la face du peuple palestinien, sommé d’abjurer son honneur et de renier ses exigences les plus élémentaires de dignité et de liberté. Fort hypothétique, cette somme viserait par des leviers aussi divers que fantasques à faire de la Palestine une sorte de place forte financière régionale sur le modèle des « cités Etats » asiatiques. Un million d’emplois, un PIB multiplié par deux, un développement inouï des nouvelles technologies sont ainsi promis. De toute évidence, ce plan provocateur n’a pas vocation à être appliqué et les raisons de sa médiatisation sont à aller chercher ailleurs que dans ses promesses glauques et irréalistes.
Le gouvernement des Etats-Unis a une intuition louable que, malheureusement, beaucoup d’européens ont perdu : la question palestinienne est bien une question clef pour l’avenir de l’ensemble du Moyen-Orient. Mais il en tire des conclusions radicalement opposées à celles qui animent ici les progressistes et humanistes. Il s’agit pour M. Trump d’en terminer avec la solution à deux Etats et donc de la question palestinienne pour finir de sceller l’alliance des Etats inféodés à sa politique belliciste et ultra capitaliste.
Les tensions avec l’Iran se révèlent illisibles si elles ne sont pas liées à la politique globale menée par les Etats-Unis. Comment comprendre, par exemple, l’ultimatum interdisant à l’Iran d’enrichir son uranium à des fins militaires, alors que les dispositions pour l’en empêcher étaient inscrites dans l’accord que le même M. Trump a violemment déchiré dès son accession au pouvoir ? Il n’y a dans cette posture aucune autre cohérence que l’affirmation d’une politique de la force des plus bornées, qui ne peut en outre que créer de dangereux précédents.
La mainmise sur les marchés décisifs des matières premières et de l’énergie est indissociable des tensions créées dans le détroit d’Ormuz qui voit passer près de 30% du pétrole mondial, dont 1/8ème du brut utilisé aux Etats-Unis et le quart de celui utilisé en Europe. Il est également un des principaux sillons d’approvisionnement en pétrole de la Chine et de l’inde. Depuis peu, grâce à l’extraction d’huile et de gaz de schiste ravageuses pour l’environnement, les Etats-Unis sont devenus les premiers exportateurs de pétrole. Cette position arrachée à crédit les pousse à maintenir un niveau de production mondial bas, au risque d’une baisse des prix qui pourrait leur être fatale. Les sanctions conte l’Iran permettent ainsi de contrôler le marché du pétrole et de maintenir cette hémogénie dont usent et abusent les nord-américains pour déstabiliser des pays, comme ce fut le cas au Venezuela.
C’est donc un projet global de reconfiguration régionale périlleux qui est mis en œuvre par les cercles fanatisés du pouvoir états-unien. Les guerres commerciales et de proie sur les ressources énergétiques s’accompagnent d’une hausse toujours plus importante des budgets militaires. La politique du doigt sur la gâchette menée par M. Trump rend crédible une déflagration militaire dont personne ne peut aujourd’hui mesurer les conséquences. Si le réchauffement climatique, les menaces sur l’environnement et l‘accumulation des arsenaux nucléaires sont les épées de Damoclès qui pèsent sur la tête de l’humanité, nulle doute que les Etats-Unis représentent aujourd’hui un danger majeur. Des forces s’y lèvent conjurer le péril. Elles ne pourront y parvenir qu’avec une Europe et une France libérées de la tutelle nord-américaine, capable de faire vivre l’esprit multilatéral sur l’ensemble des sujets qui agitent aujourd’hui notre si fragile humanité.
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Les dernières lignes de l’article semblent présenter l’intérêt réel suivant : “Si le réchauffement climatique, les menaces sur l’environnement et l‘accumulation des arsenaux nucléaires sont les épées de Damoclès qui pèsent sur la tête de l’humanité, nulle doute que les Etats-Unis représentent aujourd’hui un danger majeur. Des forces s’y lèvent conjurer le péril. Elles ne pourront y parvenir qu’avec une Europe et une France libérées de la tutelle nord-américaine, capable de faire vivre l’esprit multilatéral sur l’ensemble des sujets qui agitent aujourd’hui notre si fragile humanité.”
Il faut réaliser le multilatéralisme idéal ; et à mon avis il faudrait l’intégration de cette condition écologique de l’Union Européenne dans les accords commerciaux avec les Etats Unis d’Amérique du Nord : pas de mur entre le Mexique et l’Amérique du Nord pour la raison qu’un mur, ça fait du réchauffement climatique en plus. Il est excellent d’avoir l’exigence de la forêt intégrale d’Amazonie car elle est nécessaire et indispensable à la vie de l’Humanité, le climat tempéré est aussi nécessaire et indispensable à la vie de l’Humanité. Il faut tout le multilatéralisme écologique.
La tutelle d’une grande puissance comme les Etats-Unis d’Amérique du Nord, pays ami comme tous les pays du monde, n’est pas souhaitable ; elle ne correspond pas à la vision pour le vingt et unième siècle, mais pour qu’elle se dissipe, il faut le socialisme républicain universaliste et le communisme républicain universaliste, européens, associant leurs efforts pour le multilatéralisme idéal.