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Il reste quelques heures pour bousculer le scénario de l’élection européenne ourdi par les puissants. L’effet « proportionnelle » de ce scrutin supposé permettre la représentation des différentes sensibilités du pays dans l’enceinte du Parlement européen a été truqué par un seuil fixé très haut, à 5%. La valse à deux temps entre l’extrême droite et le parti macroniste devait ainsi clore le bal : leurs listes, bien qu’à elles deux minoritaires, risquent en effet, par la grâce de ce seuil, et si les citoyens ne s’en mêlent pas plus, rafler plus des deux tiers des 79 sièges sur le dos des classes populaires et des intérêts des travailleurs. Nouvelle preuve que leur mise en scène profite à chacun d’eux.
S’abstenir dans un tel contexte revient à laisser se dérouler le scénario prévu par M. Macron pour écraser au rouleau compresseur libéral les résistances qui se sont manifestées ces derniers mois par d’intenses luttes sociales dans les services publics, dans l’enseignement ou dans l’industrie, comme avec le mouvement des gilets jaunes. Ce serait folie pour un ouvrier, pour un salarié, un paysan-travailleur, pour un privé d’emploi, un retraité ou un jeune de laisser ces enjeux dans les mains du duopole politicien qui s’organise en France et dans le continent entre les nationaux-capitalistes d’extrême droite et les ultralibéraux autoritaires et antisociaux.
On ne répétera jamais assez, dans les heures et jours qui viennent, que les enjeux européens ont des conséquences concrètes et immenses sur la vie quotidienne des travailleurs et des familles populaires. Le prochain Parlement va devoir se prononcer sur des orientations décisives. Soit il portera un coup au traité austéritaire qui sert à pressurer les crédits publics, à réduire le nombre d’agents publics, à privatiser encore notamment les aéroports ou Engie, à repousser l’âge de départ en retraite, soit il l’acceptera. Soit il pèsera pour le renouveau de nos campagnes en refondant la politique agricole commune pour sécuriser la qualité alimentaire et le revenu paysan, soit il déroulera le tapis à l’agro-business. Soit, le Parlement défendra le fonds social européen, soit il le laissera réduire au profit du financement d’une dangereuse militarisation de l’Europe. Autant de sujets cruciaux mais cachés durant cette campagne électorale.
La collaboration entre les gouvernements nationaux et les institutions européennes s’organise pour pousser les feux du libéralisme et s’attaquer à l’os du modèle social dont nous héritons des grandes luttes pour l’égalité depuis 230 ans. Les coups se fomentent de concert entre M. Macron et la Commission européenne pour casser notre système solidaire de retraites, saccager nos services publics, et briser le contrat social républicain. Voilà pourquoi les uns et les autres, adversaires avant l’élection, s’apprêtent à en désigner le même président après le vote des citoyens, comme à faire élire les mêmes commissaires qui seront autant de cerbères des traités. Certains d’entre eux seront affiliés à ce courant proto-fasciste qui gangrène le continent et qui, comme vient de la montrer le vice chancelier autrichien, grand ami et inspirateur de l’extrême droite française et adepte de la semaine de 60 heures, ne sont en aucun cas les défenseurs des intérêts nationaux, européens ou des travailleurs, mais bien les fidèles supplétifs de la nébuleuse mondiale de la haine, comme du reste l’extrême droite, sous ses vernis, l’a toujours été au cours de l’histoire.
Ces immenses enjeux nécessitent l’élection de députés combatifs qui, non seulement, ont une conscience aiguë des périls sociaux, environnementaux et géopolitiques qui s’annoncent, mais avancent des propositions audacieuses et novatrices pour les conjurer, avec les syndicats, les associations, les citoyens engagés pour une autre construction européenne portant en son cœur l’Humain et l’environnement, la solidarité et le désarmement.
Seule une dynamique générale de la gauche qui peut permettre de contrer le duo entre l’extrême droite et le parti macroniste. Et au cœur de la gauche, s’est affirmée la dynamique de la liste conduite par Ian Brossat, prometteuse, audacieuse, respectueuse et combative qui contribue à lui redonner valeurs, couleurs, fraîcheur.
Voter pour elle et lui permettre de dépasser le seuil des 5% est un moyen efficace pour faire dérailler le scénario macaroniste, sans rien soustraire à aucune autre liste de gauche. Cela permettrait l’élection d’au moins quatre députés qui viendront renforcer le bloc de gauche et engageront sans faillir le combat au cœur du réacteur capitaliste de l’Union européenne pour une clause de non régression sociale tout en organisant la chasse aux paradis fiscaux, pour la mise à mort de la concurrence entre travailleurs au profit de la coopération entre les peuples. Il n’est que temps de généraliser l’augmentation des salaires de base, de mettre un terme aux traités de libre-échange pour de justes échanges bénéfiques à tous. Oui, grand temps pour que l’argent créé par la Banque centrale européenne arrête d‘inonder les circuits fous de la finance pour développer les services publics, financer des projets de coopération et engager la transition environnementale de nos modèles productifs et agricoles aujourd’hui vampirisés par la loi du profit.
Les députés européens communistes pèseront, comme ils n’ont cessé de le faire dans la précédente assemblée, pour que les peuples palestiniens, kurdes, et tous les progressistes en lutte à travers le monde puissent trouver relais et appuis au moment où s’organise sous l’égide de Trump, grand ami et soutien des extrême-droites européennes, l’offensive mondiale des forces réactionnaires pourvoyeuse de nouvelles guerres qui menacent sur chacun des continents. Leur présence dans l’hémicycle et dans les commissions de travail est un enjeu qui est observé avec grande attention par de nombreux militants et démocrates pourchassés ou intimidés à travers le monde. Doubler le nombre de députés communistes en atteignant ce seuil de 5%, c’est doubler la prise d’initiative pour la paix et la solidarité internationaliste.
Glisser dans l’urne le bulletin Ian Brossat dimanche, ce sera se donner l’ambition de faire vivre une voix indispensable au Parlement européen comme en France, à gauche pour la justice sociale, la démocratie, l’environnement, le féminisme et la paix, tout en préparant les indispensables combats de demain. D’une chance, ce vote est devenu nécessité. Emparons-nous-en !
1 commentaire
Vive l’ambition, et on lâche aucune utopie jusqu’à demain soir.
En espérant que la décote qui punit les petites listes ne balayera pas l’ambition Brossat, en renforçant finalement (comme l’indique le premier paragraphe) les deux sombres valseurs de ce duel truqué.