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L’anniversaire de la première année du quinquennat de M. Macron fait éclater au grand jour le « malentendu » sur lequel il a été élu et les secousses des plaques tectoniques qui travaillent en profondeur la France. Une grandissante désapprobation et contestation de la politique macroniste s’exprime dans les entreprises et professions en lutte, dans les secteurs privé comme public. Elle traverse toutes les enquêtes d’opinion comme elle vibrait dans tous les défilés qui ont marqué ce premier mai. Samedi dernier, joyeuse, festive et inventive, une immense foule l’a faite retentir dans les rues de Paris, des heures durant.
Le référendum organisé par la direction d’« Air-France » en est un autre révélateur. Dans un contexte de très forte participation des salariés, le résultat défie les assurances des médias dominants et autres compteurs de manifestants chargé sans cesse d’en minimiser l’ampleur. Pas de risque de voir le même exercice tenté à la SNCF ! Le rejet des salariés d’ « Air-France » du protocole de la direction alors que la compagnie renoue avec les profits signifie clairement que les travailleurs réclament la dignité, un autre partage des richesses et une stratégie de résistance de l’entreprise à la mondialisation capitaliste. C’est l’exact opposé du macronisme qui en plus d’être un inégalitarisme et un autoritarisme se veut être le meilleur serviteur du grand capital international. C’est l’autre événement mis en avant par le président de la République lui-même. En effet, à l’occasion de son déplacement aux Etats-Unis, où après avoir ouvert la porte au sinistre Trump pour remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, il a donné un entretien au magazine « Forbes » qui l’ouvre avec son portrait en couverture, barré de ce titre qui dit tout : « Leader des marchés libres ». Autrement dit « leader du capitalisme mondialisé ». Dans cet entretien, le Chef de l’état annonce la suppression de ce que l’on appelle « l’exit-tax », un impôt décidé sous M. Sarkozy pour sanctionner ceux qui changent de domicile fiscal. Cette décision annoncée sans consultation du parlement est un marqueur supplémentaire du macronisme qui donne ainsi un blanc-seing à ce que les pudiques appellent « l’optimisation fiscale » pour camoufler l’évasion fiscale. En cohérence avec son refus de lever « le verrou de Bercy » pour donner au parquet financier les moyens d’enquêter éclaire son refus de s’attaquer à l’évasion fiscale et aux paradis fiscaux.
Il a choisi de s’en prendre aux retraités, aux salariés comme aux privés d’emploi. Sa devise est : « Paradis pour les nantis, pas un radis pour la majorité ». Cette stratégie qui, sans cesse, réduit les ressources financières de l’Etat, met en grande difficulté nos hôpitaux, la SNCF, nos universités et les collectivités locales. La diminution des recettes ainsi induite constitue un instrument décisif pour alimenter le chantage permanent au « moins-disant social » qui ronge et décivilise nos sociétés. Dans son entretien au Magazine américain, M. Macron donne carte blanche aux milieux d’affaires pour plier la France à leurs intérêts. « La meilleure protection n’est pas de dire nous (leur) résistons » lance-t-il après avoir abondamment expliqué : « Pour moi, c’est important. J’ai cette compréhension directe de ce que sont leurs intérêts » précisant : « Plus vous êtes clair avec ce que vous avez l’intention de faire plus vous êtes efficaces avec la communauté des affaires ». Passant des paroles aux actes, il supprime « l’exit taxe » aux détenteurs de capitaux leur signifiant qu’ils peuvent se placer en dehors de la communauté nationale, et s’installer là où ils veulent selon leurs seuls intérêts capitalistes, en cohérence avec la suppression de l’impôt sur la fortune, le prélèvement forfaitaire sur les revenus du capital, la conversion du CICE en diminutions des cotisations sociales patronales. On ne peut servir à la fois les intérêts des milieux d’affaires et ceux de la classe ouvrière !
M. Macron se place ouvertement en pointe avancée du combat de classe au service du capitalisme mondialisé contre les milieux populaires. C’est ce que nos concitoyens comprennent de plus en plus et le font savoir sous différentes formes. Ils sont prêts à agir à condition que ce soit dans l’unité, qu’ils puissent être maîtres de leurs mouvements et qu’on leur offre des cadres et des lieux pour penser et agir pour une perspective progressiste. Et si le 26 mai nous célébrions tous ensemble la fête du monde du travail, de ceux qui en sont privés, des retraités et de la création ?
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