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Comme toutes et tous, nous sommes saisis d’effroi et de douleur face au drame épouvantable qui frappe une nouvelle fois le peuple haïtien. Si proche de nous, nous avons envers lui une dette qui remonte à Richelieu, lui qui fit dominer l’île par la France en y pillant ses ressources et en y organisant l’esclavage.
Chaque minute compte pour des milliers et des milliers d’haïtiens, enfants, femmes et hommes, encore ensevelis sous les décombres. Chaque instant est précieux pour soulager la peine des familles plongées dans le chagrin et la douleur d’avoir perdu un être cher quand ce n’est d’avoir tout perdu. Dans cette angoissante course contre la montre pour sauver le maximum de vies, il est bien que les Etats, dont la France et l’Organisation des Nations-Unies, s’engagent fortement.
Ceci est amplement justifié par le fait que cette tragédie a été considérablement aggravée par l’état de fragilité et de délabrement des infrastructures. On a du mal à imaginer comment la capitale Port-au-Prince ait pu être ainsi plongée dans cette spirale destructrice, dans l’horreur et la désolation si rapidement.
Si le bilan devient si dramatique, c’est aussi parce que ce pays a continué d’être dominé et pillé avec un plan d’austérité imposé par le Fond Monétaire International, s’ajoutant aux violences de dictatures dont celle des Duvalier et des tontons macoutes, mais aussi aux méfaits de gouvernements corrompus.
Des milliers de morts et de blessés auraient peut être pu être évités si les populations avaient pu bénéficier d’une assistance médicale immédiate et d’un habitat plus solide.
Comment les puissants de ce monde continueront-ils de justifier qu’ils puissent dilapider chaque jour des sommes colossales dans le surarmement et des guerres ou pour sauver les grands banquiers de ce monde alors qu’ils laissent, comme en Haïti, des peuples aux mains nues dans la pauvreté la plus totale ?
Cette effrayante tragédie se rajoute en effet au drame quotidien des 12 millions d’habitants de ce pays dont près des quatre-cinquième survivent avec moins de deux dollars par jour. Nos frères haïtiens s’étaient fait entendre durant l’année 2007 avec les « émeutes de la faim ». Ils alertaient déjà contre un ordre mondial foncièrement égoïste qui les étrangle depuis deux siècles. Les puissants de la planète ne leur auraient-ils pas encore pardonné leur dignité conquise depuis 1804, année de l’indépendance de l’île ? Dés le début, les dominateurs et les impérialistes sanctionnèrent ce peuple en organisant contre lui un blocus commercial et en installant des présidents fantoches jusqu’à la mise sous tutelle du FMI. Voilà ce qui l’empêcha de gagner définitivement sa liberté totale, de construire son développement, de prendre en main son destin, jusqu’à vivre aujourd’hui dans un pays exsangue.
Nos amis haïtiens n’ont que trop subi le sang, les armes et la misère. Cela ne fait que renforcer encore l’importance vitale de la mobilisation internationale en marche et notamment celle de la France qui doit ressentir une responsabilité particulière vis à vis des populations de Haïti.
L’heure est maintenant à la solidarité active la plus large. Ils sont et seront des dizaines de milliers là-bas à avoir besoin de nous, à avoir besoin de tout : des médicaments, du matériel de base, des vivres, des moyens financiers pour reconstruire.
Ne perdons pas un seul instant ! Notre journal l’Humanité s’associe une nouvelle fois avec le Secours populaire français pour organiser la solidarité. Solidarité pour Haïti!
0 commentaires
Merci de ce rappel. Chappe de tristesse sur moi. Est-ce que le FMI a t’il infléchi sa “politique” ?