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Le 17 mai dernier, prenait fin la plus longue guérilla du continent asiatique. Après 27 ans de conflit armé particulièrement brutal, rendu possible par le mutisme de la Communauté internationale, le Sri-Lanka retrouve un semblant de paix. S’il y a lieu de s’en réjouir, demeure toujours en suspens la « question tamoule ». Dans une société sri-lankaise profondément divisée, il est impératif d’aboutir à une solution politique, seul gage d’une paix durable. L’humiliation, la misère et la discrimination ne pouvant être qu’un terreau propice à de nouvelles hostilités militaires.
D’autant que la situation humanitaire est plus grave que jamais. Environ 300.000 personnes déplacées vivent désormais dans des camps et des centres de transition – quarante sur au total – contrôlés par le gouvernement. Après la guerre et les massacres aveugles, se poursuivent ainsi brimades et privations à l’encontre des populations civiles tamoules. Dans ces camps de fortune gardés par l’armée, les conditions de détention sont déplorables et les conséquences désastreuses. On relève déjà plusieurs milliers de morts du fait de la surpopulation et des conditions sanitaires quasi-inexistante. Il faut que cela cesse, les atteintes innombrables aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire sont intolérables. L’Etat sri-lankais se doit d’honorer sa promesse sur le retour des détenus dans leur région dans les 180 jours et d’envisager dans les plus brefs délais, la fermeture de ces lieux sordides.
De plus, au vue de l’urgence, il est impératif que l’ensemble des organisations d’aides internationales puissent correctement exercer leurs missions notamment en matière de soins et de ravitaillements. Les difficultés d’accès aux camps pour les observateurs indépendants, les travailleurs humanitaires et les médias ne font que renforcer les inquiétudes et font craindre le pire. Par ailleurs, il revient à la communauté internationale par le biais de l’ONU de trouver une sortie de crise positive, d’impulser avec fermeté un vrai dialogue, basé sur l’égalité des droits entre tamouls et cinghalais, d’amorcer un programme de reconstruction économique du pays notamment en matière d’emploi et de logement, de placer la gestion des camps aux autorités civiles, et de veiller au strict retour des personnes déplacées.