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Par Patrick Le Hyaric
Le décès de Roger Trugnan m’envahit de chagrin. Je l’ai côtoyé si longtemps au siège du comité central puis du conseil national du Parti communiste. Roger c’était la simplicité et une part de tendresse. C’était toujours l’attention et l’écoute, le travail et la solidarité. Et pour moi c’était ce numéro gravé par les nazis sur son avant-bras. Il aura épousé tous les combats émancipateurs du siècle dernier. Après avoir été nourrie des combats antifascistes et des espoirs du Front populaire, la vie de Roger aura été marquée par l’horreur du système concentrationnaire nazi dans l’enfer duquel il fut plongé si jeune pour avoir intégré, dès 17 ans, les rangs de la FTP MOI.
Ses origines juives mêlées à sa jeunesse parisienne en font un personnage si singulier du militantisme communiste, à l’image de son camarade d’infortune dans les camps de la mort, Henri Krasucki.
Roger aura su, par la suite, avec la pudeur qui fut celle de tant de survivants de la barbarie nazie, prendre d’éminentes responsabilités au sein de son Parti, notamment au secteur de la politique internationale, où il déploya tous ses talents et tout son sens politique.
Nous pleurons aujourd’hui un camarade autant qu’un être rare, témoin des heures sombres comme des jours heureux du siècle dernier.
Roger restera pour moi, un exemple de ces militants humbles, si généreux et si discret. J’adresse, au nom de son journal L’Humanité, qu’il lisait, étudiait même si assidûment, mes condoléances les plus attristées à sa famille comme à ses nombreux amis et camarades.