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Par Patrick le Hyaric
Les désastreux résultats des élections régionales, qui viennent après d’autres, sont la conséquence d’une longue bataille idéologique entamée, au cœur de la crise générale, par les forces réactionnaires contre tout ce qui fait le progressisme à la française. Cela fait des années que des forces qui ont table ouverte dans les médias travaillent à déconstruire le récit français, son histoire, sa révolution, sa résistance, ses progrès sociaux et démocratiques. La vie intellectuelle du pays est noyée par les petites phrases et les postures, par la promotion ardente des idées les plus rétrogrades, tandis que les penseurs progressistes sont ignorés, que les syndicalistes sont dénigrés, que les partis politiques sont déclarés hors-jeu pour faire place nette au gouvernement de l’argent-roi. Tout cela s’avère d’une grande efficacité jusqu’à effacer de nombreuses consciences l’idée même d’un possible progrès qui, pour d’autres, s’incarne aujourd’hui dans le soutien à l’extrême-droite.
Cette situation alarmante et dangereuse est confortée par les bruyants échos d’un monde disloqué. La menace terroriste, la guerre, les replis identitaires et religieux s’adjoignent à une funeste offensive financière transnationale. Comment ne pas voir que sur ce terreau disparaissent chaque jour un peu plus des parcelles d’humanité, que la pensée humaniste et progressiste s’assèche au profit du radotage identitaire et inégalitaire maquillé en « bon sens » ? Des alternatives et résistances existent mais peu visibles et souvent étouffées.
Suivant l’adage de Marx selon lequel « le mouvement de la pensée n’est que le reflet du mouvement réel », nous allons nous mettre à la disposition d’une contre-offensive idéologique et culturelle. Nous allons aider toutes les bonnes volontés à engager un intense travail de réflexion sur l’état du monde et de notre société, interroger les contradictions à l’œuvre, les progrès technologiques aux potentiels considérables phagocytés par des intérêts égoïstes, le travail qui subit des mutations spectaculaires et pose de nouveaux défis à l’intelligence humaine, l’état de notre modèle républicain qui exclut au moins autant qu’il fédère, la recomposition chaotique de la géopolitique mondiale.
Il est temps de penser activement le monde qui cherche et peine à naitre, de mobiliser les intelligences pour construire les bases d’un nouveau projet de société, d’aider nos concitoyens à s’emparer des grands enjeux contemporains. C’est en ce sens que nous créons un espace de réflexion, de débat, de pédagogie, de partage des connaissances et du savoir.
A un rythme régulier, des conférences avec des intervenants de grande qualité seront organisées dans des lieux publics pour que se rencontrent nos lectrices et lecteurs et, bien au-delà, tout citoyen en recherche d’une alternative à cette société cadenassée. Des penseurs, des intellectuels, des syndicalistes et responsables politiques, divers dans leurs approches et leurs parcours, faisant autorité dans leurs domaines respectifs, seront sollicités sur les grands thèmes dont il faut parler aujourd’hui pour dégager des issues progressistes.
Cette initiative prendra le nom des « Agoras de l’Humanité », dans le prolongement de ce que nous faisons depuis longtemps à la fête de l’Humanité.
La première rencontre se tiendra le samedi 9 janvier prochain au Musée de l’Histoire de l’immigration, autour du thème de la République, aujourd’hui si malmenée et dévoyée. Une journée pour penser la Liberté, l’Egalité et la Fraternité en compagnie de Pierre Rosanvallon, Cynthia Fleury, Benjamin Stora, Michel Terestchenko, Michelle Riot-Sarcey et Sophie Wahnich. Elle sera précédée, le vendredi 8 janvier au soir, d’une discussion organisée par les Amis de l’Humanité, à la maison des métallos à Paris, avec Régis Debray, Marie-Josée Mondzain et Charles Silvestre.
Penser la situation présente pour transformer le monde en sollicitant toutes les intelligences libres reste la plus belle réponse qui nous puissions opposer à l’obscurantisme assassin comme aux idées brunes qui se déploient dangereusement.
C’est aussi l’étape indispensable pour construire le projet émancipateur qui frappe à la porte.
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8 commentaires
Puisque tu fais appel aux chercheurs, chercheuses , des femmes et des hommes comme Annie Lacroix – Riz , Jean Salem avec la direction du Séminaire à la Sorbonne depuis 10 longues années : ” Marx au XXI e siècle , l’ esprit et la lettre .” 10 longues années visibles sur le site ” les Films de l’ AN 2 .” et à la Sorbonne , des recherches et débats n’ ont pas cessé et il serait des plus utiles d’ inviter des personnes où le discours universitaire n’ est pas noyé dans l’ uni vers s’ y taire .
A Fabien sous la Coupole nous avons écouté M. Rosanvallon et nous sommes restés sur notre faim au niveau théorie et choix politique vers …? , quant à Régis Debray à part le dit de l’ inconscient collectif qui n’ existe pas , son excellence dans la pensée et ses engagements pour Cuba et contre le démantèlement de la Yougoslavie le situe comme un des seuls intellectuels et écrivains et chercheurs de très haut niveau .
Demain à la Faculté de Médecine de Paris aux Cordeliers sous l’ égide du CUEM , Centre Universitaire Etudes Marxistes , intervient Annie Lacroix – Riz , sur le Syndicalisme et les Luttes …à 17 h . De venir nombreux et militants fait partie de l’ Agora que tu évoques avec pertinence pour en effet s’ opposer au tsunami réactionnaire allant vers le pire en résurgence de la bête immonde , les loups sont entrés dans …les corbeaux aussi …
Comme avec le chef d’ oeuvre de Niemeyer , Fabien , le siège du Parti Communiste , des fondations comme la connaissance de l’ Histoire qui ne peut – être que recherche de la vérité et historique pour avancer et ne pas répéter les erreurs et les pulsions de mort avec le meurtre des frères très spécial et mortifère , ces fondations sont solides et indiquent que le bâtiment durera et est très résistant aux attaques multiples .
C’ est une excellente initiative les ” Agoras de l’ Humanité ” car en effet nous sommes invisibles dans les médias stratosphérisés , et de dite non pensée puisqu’ unique .
Combien de fois Patrick , es-tu passé à une heure de grande écoute sur les chaînes publiques et privées ?
Là ça parle .
Bonjour,
Une belle initiative.
Comment faire quand on ne peut pas se déplacer?
Ecrire?
D’accord pour mobiliser les intelligences, toutes les intelligences qui sont toutes autour de nous, mais comment les rendre utiles à tous ? Comment les activer pour changer le réel. Comment les orchestrer ? Quels outils démocratiques leur faut-il pour que le progressisme qui irrigue les consciences ne fasse plus simplement lumière, mais transforme le réel. N’est-ce pas un outil démocratique puissant qui peut mettre les idées en cohérence pour pouvoir transformer la société ? Qui empêche ces intelligences-là de produire du politique partout et en toute occasion, pour en finir avec l’accumulation des profits au détriment de la satisfaction des besoins des peuples ? Ne faut-il, pas, sortir de la création de la monnaie qui n’a qu’un seul objectif, produire des profits ? Ne faut-il pas créer une monnaie qui se crée à chaque fois qu’il y a augmentation de l’activité humaine qu’elle soit économique ou sociale, pour que nous puissions en permanence échanger équitablement et sans que le profit puisse se créer ? Quelle Démocratie peut orchestrer cet ensemble de projets, qui fasse lien entre les idées et l’économie, entre le progressisme, l’humanisme et la recherche de la satisfaction des besoins, qui fasse sens du bien commun ?
Oui, pour ouvrir les consciences aux idées progressistes et humanistes dans cette immense Agora qui peut s’organiser partout, dans chaque quartier, dans chaque petit village, dans chaque entreprise. Oui, mais de cette immense prise de parole, ne faut-il pas utiliser une démocratie qui ose dire son nom pour faire émerger de multiples projets, qui émaneront alors d’un peuple conscient de ce qu’il fait et de ce qu’il produit ? N’avons-nous pas besoins d’une démocratie qui crée des liens, de la solidarité et de la fraternité pour nous sortir du carcan de la démocratie libérale qui nous enferme elle, dans des choix partisans et dans une économie de marché qui broie les hommes et détruit la planète ? Nous le savons, nous le voyons, les recompositions politiques sont déjà à l’œuvre pour tout changer, mais pour que rien ne change. Transformer la société, transformer le réel, ne peut se faire sans une démocratie qui permet au peuple de prendre son avenir en main, certes, avec des idées progressistes et humanistes, mais aussi pour être le plus efficace possible avec un outil démocratique qui lui est propre.
Des engagements préalables ne me permettront d’être présente que l ‘après-midi, à mon grand regret.
Une des questions présente à mon esprit en ce qui concerne le système politique en France. Elle peut sembler simpliste , mais personne ne m’a jamais apporté de réponse et pas même de piste vers un éclairage.
Pourquoi ne pouvons nous pas dépasser les systèmes frappés d’obsolescence lorsque nous en faisons l’observation sur une longue période?
Cela concerne la 5eme république et notre constitution, mais aussi le droit, la vie sociale, l’environnement…
Comment les différents hommes chargés de gouverner, toutes orientations confondues, parviennent ils à contourner ces questions qui nous concernent directement? Qui les conseillent ? Qu’attendent ils: que plus d’humains dorment dans la rue, avec l’impossibilité de construire leur propre existence?
…
Nous avons observé depuis des décennies (je suis née en 1964) les effets pervers notamment de la division du travail, de la consommation, de la technologie et la science sans l’éthique, et autres illusions,…et pourtant, autour de nous, tout continue , comme pendant les 30 glorieuses, comme si l’avenir de tous et chacun, n’était pas concerné.
J’étais dans la rue aujourd’hui, et tous ceux qui n’étaient pas sortis depuis le 14 novembre se livraient à leur pulsion des “soldes”.
Mon questionnement est le suivant: “comment les penseurs qui ont les ressources pour traiter ces sujets, interprètent ils cette passivité des dirigeants et dirigés , qui pourtant expriment leur craintes, colères ou découragements”. Sommes nous esclaves au sens Nietzschéens du terme?
Oui, nous sommes bien tous des esclaves, car à partir du moment où on n’a pas le choix de sa vie, on est “esclave”.
Nos dirigeants depuis pratiquement toujours, ne sont que des marionnettes dans les mains des grands patrons et de la finance et nous par notre travail, seule reconnaissance sociale que l’on nous “prête”, on ne nous prend pas que notre force de travail, mais du “temps de vie”, pendant lequel on ne peux rien faire d’autre, ni même réfléchir et on nous accorde la plus part du temps comme salaire, juste de quoi tenir et revenir le lendemain “s’esclavagiser” pour un sacro-saint “pouvoir d’achat qui n’est pas un pouvoir de vie et surtout pas de “sur-vie”, car sur veut dire plus et mieux, mais simplement une “sous-vie”.
A quand un revenu de base pour tous qui permette de vivre dignement et de travailler juste ce qui est nécessaire à nous et notre société humaine locale et non pour des Sociétés Anonymes et des actionnaires cupides qui empilent la richesse produite simplement pour spéculer dans l’économie casino.
de belles phrases,de beaux articles,de beaux commentaires.Mais le mot socialisme n’est jamais écrit ni évoqué.Quoi!ce mot serait-il une insulte?Quel idéal,quelle perspective offrez-vous,quel horizon pour l’avenir pour notre jeunesse française.c’est quoi le projet consommer des caddies pleins a rabort pour faire des obèses comme au USA.non!le projet pour l’avenir c’est le socialisme puisque vous êtes le journal de jean jaurés évoquez le.reprenez le flambeau que le ps à salit et trahit.Vous pouvez même proposer l’écosocialisme comme idéal,vu l’état de la planéte et les dégats fait par le capitalisme à la nature.
Bonjour.
«« C’est aussi l’étape indispensable pour construire le projet émancipateur qui frappe à la porte. »»
Bon.
Une chose que nous ne regardons pas.
Pour agir il faut une motivation.
C’est par manque de motivation que nous réagissons.
La révolution, s’impliquer dans n’importe quoi part d’une motivation.
Faire du profit, la motivation est de faire du profit.
Pour participer à la révolution, pas la révolution au sens sanglant, mais l’évolution, il faut une motivation.
Mais attention, la motivation, le motif de notre action en détermine la limite.
Sachons avoir les bons motifs. Et quel motif peut rejoindre tout le monde ?
La psychologie, c’est nous, et tout par de nous.
Nous n’avons pas le choix, que de connaître notre processus mental. Et pour cela….l’agir est un des éléments fondamentaux.
Agir avec autonomie ou dans le conformisme. C’est un des grands enjeux auquel nous avons tous à faire face.
Alors comment agir en commun sans nous aliéner ?