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Par Patrick Le Hyaric
Les élections régionales des 6 et 13 décembre prochains seront l’occasion d’une première expression démocratique, après la refonte des institutions de la République initiée par la réforme territoriale, votée par le Parlement sans débat public. Si le débat portait sur leurs enjeux réels elles gagneraient une certaine spécificité par rapport aux scrutins municipaux, départementaux et européens qui les ont précédées. Mais comme pour ces derniers, il y a fort à parier que les considérations liées à la politique gouvernementale vont jouer un rôle important dans la décision de participer ou non au vote et dans le choix de celles et ceux qui se rendront aux urnes. C’est d’autant plus prévisible, que, d’une part, un puissant mécontentement et un rejet plus ou moins confus du système politique dominant taraude la société et que, d’autre part, nombreux sont celles et ceux dans les catégories les plus populaires, et donc parmi celles et ceux qui auraient le plus besoin de changement de gauche, avouent ignorer les enjeux réels de ces élections.
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Elles vont pourtant être d’une grande importance pour leur vie quotidienne mais aussi pour l’évolution du paysage politique. Avec treize nouvelles régions métropolitaines d’une envergure inédite, c’est l’architecture du territoire national qui se métamorphose et donc le visage de la République !
La campagne, sur fond de tripartisme et de promotion éhontée des idées d’extrême droite, s’enlise dans la vaine polémique de manière à détourner du regard des citoyens les enjeux fondamentaux en question.
Les nouvelles régions sont en effet dotées de compétences cruciales pour l’avenir du pays et vont indiscutablement être d’importants leviers du développement économique, territorial et du développement social si les populations s’en donnent l’ambition.
Les régions, qui géraient déjà le réseau des TER, se voient confier la gestion des transports scolaires, des gares routières, des transports interurbains par cars, ainsi que des transports ferroviaires d’intérêt local. Elles auront seules la responsabilité d’accorder des aides directes aux entreprises et joueront un rôle prépondérant en matière d’aménagement du territoire, d’environnement et de formation professionnelle. Elles assureront la coordination avec l’Etat sur les questions liées à l’emploi.
Les libéraux qui tiennent les institutions européennes sous leur férule ne s’y trompent pas qui, en poussant à la concentration des compétences à l’échelle régionale, comptent en faire le cheval de Troie de l’austérité et des politiques néolibérales. Et il est à craindre qu’en recevant les subsides de l’Union européenne, les nouvelles régions se conforment au modèle austéritaire imposé par la Commission européenne et aux injonctions à privatiser toujours plus la richesse créée par l’ensemble de la société au prix de nouvelles inégalités. C’est pourquoi l’élection de représentants combattant l’austérité – comme l’ont fait les 177 conseillers régionaux du Front de gauche – au sein des nouvelles régions est d’un enjeu vital pour chacune et chacun.
Plus nombreux, ils pourraient faire des régions des boucliers contre l’austérité, impulser des politiques nouvelles créatrices de travail, soutenir et promouvoir la culture et la création culturelle, l’école et la formation, avec de nouveaux choix pour la jeunesse dont une partie grandissante n’est ni à l’école, ni au travail, ni en formation. Il faudrait d’urgence que cesse cet insupportable gâchis.
La semaine dernière, une étude alarmante publiée par « France Stratégie » pointait le lien étroit entre la promotion sociale et les inégalités territoriales. Pour les individus d’origine populaire, la possibilité de se hisser socialement est étroitement liée au niveau d’éducation et aux offres de formations dans les territoires. Ainsi, la possibilité pour un enfant d’ouvrier de devenir cadre ou ingénieur est corrélée à l’obtention de diplômes de l’enseignement supérieur, à la présence d’universités, d’instituts de formation professionnelle à proximité de son lieu de résidence. La répartition de l’offre de formation, des universités comme des Instituts universitaires de technologie sur l’ensemble du territoire sera donc un enjeu décisif pour inscrire l’égalité d’accès aux études supérieures et réduire les inégalités d’origine sociale. Les institutions ne prêtent pas l’attention nécessaire à la jeunesse et à l’enfance : les crèches comme les écoles maternelles dont le rôle est trop sous estimé. Question qui mériterait de faire l’ouverture des journaux télévisés ! Et qui entraîne immédiatement celle de garantir que les nouvelles régions ne concentreront pas toutes les infrastructures, la majorité des emplois et des offres de formation autour de leur capitale régionale, au détriment des territoires encore plus éloignés des centres de pouvoir et de décision ?
On touche là à l’impérieuse nécessité de revivifier une démocratie aujourd’hui abimée par les pratiques dominantes de la politique que rejettent nos concitoyens qui souhaitent être entendus et respectés. Cette ambition est indissociable des efforts considérables à produire pour promouvoir l’égalité.
Aujourd’hui, les inégalités se renforcent, avec la baisse des dotations, ajoutée à la métropolisation qui rend précaire la vie des territoires. Des élus progressistes et du Front de Gauche nombreux contribueront à ce que la marche vers l’égalité des territoires et pour une impulsion de la démocratie citoyenne ne soient pas des engagements sans lendemain.
Réduire les inégalités territoriales pour garantir l’égalité d’accès au travail, à la formation, à l’éducation, à la création, tel est le cœur du projet républicain contre la mise en concurrence imposée par les institutions européennes alliées aux forces d’argent. Orienter l’argent et la croissance vers les besoins sociaux et environnementaux, moduler les aides publiques aux entreprises en fonction de leur politique sociale, salariale, de leurs efforts en direction de l’emploi ou pour préserver l’environnement, autant de grands enjeux auxquels assurer une place beaucoup plus importante dans le débat public. Il en est ainsi de la promotion de services publics modernisés, humanisés, démocratisés, à rebours des orientations actuelles.
Au fond, c’est la vie de chacune et de chacun qui est en cause, dans ses aspects les plus quotidiens comme dans ses perspectives d’avenir. En laisser décider des élus de droite qui veulent en rajouter sur ce qui est déjà insupportable, au nom du « tout business » et qui visent la conquête du pouvoir d’état, ou donner encore plus de poids à l’extrême-droite raciste et xénophobe qui ne rêve que de l’élection présidentielle, contribuerait à tout aggraver pour le monde du travail et de la création. A tout aggraver dans une France qui s’est déjà beaucoup éloignée des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Accorder sa confiance à des candidates et candidats qui, dans leur activité d’élus, entendent leur rester fidèles, mérite donc qu’on y accorde de l’attention et d’en discuter autour de soi. Il reste moins d’un mois pour le faire.
3 commentaires
Ce nouveau découpage de la France en phase avec Bruxelle, annonce une complexification du jeu des responsabilités, en toute fin pratique économique.
Quelle effet cela aura-t’il ?
Sur la démocratie, sur le développement, le système de l’éducation, le système de santé, les organismes de la société civile, etc…., l’encadrement du travail…..Compétitivité…
Tout ça m’apparaît être un vaste bouleversement administratif où l’idéologie néo-capitalisme sauvage trouvera son compte.
Cela fait partie de la stratégie de réarengment de ce dernier: donner l’aparence de changement. Mais ici, il faut faire attention, il est probable que ce soit planifier depuis un bon bout de temps. Le néo-capitalisme sauvage n’improvise pas.
L’Amérique Latine a été une expérience qui a échoué. Mais, l’UE, tenant compte des erreurs en A.L., s’est sans doute mieux préparée pour mettre en place le système économique-financier UE (UE-BCE-JPMorgan…-FMI-OMC)
Maintenant que la main mise globale est achevée, il s’agit de consolider le système UE en modifiant de l’intérieur, les administrations des pays, et la France est le point clef à cet effet. Paralysé la France passe par la main mise de son appareil
administratif. De ma part c’est intuitif. Est-ce que cela sonne juste ?
Quelqu’un peut corroborer ou non.
Merci de votre attention.
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Bonjour.
Come vous le mentionner M. Le Hyaric:
«« taraude la société et que, d’autre part, nombreux sont celles et ceux dans les catégories les plus populaires, et donc parmi celles et ceux qui auraient le plus besoin de changement de gauche, avouent ignorer les enjeux réels de ces élections »»
«« avouent ignorerles enjeux réels…»»
Alors comment la gauche peut-elle les rejoindre, et surtout la classe moyenne qui a la balance du pouvoir ???
Et quoi proposer pour les rassembler et être le maître d’oeuvre de l’agenda politique ???
La gauche ne représente-t’elle pas le peuple pour le peuple, par le peuple ?
La gauche ne devrait-elle pas le grand initiateur à la révolution en profondeur de la démocratie, la révolution démocratique comme l’indique une des grandes figures historiques de la Frande :
Pour Jean Jaurès……….
Et Podemos n’indique t’il pas le premier pas à la démocratie participative, celle qui sauvera les peuples des dictatures, des démocratiens en porte à faux et de leurs entourloupes qui nous enfonce chaque jour un peu plus vers le chaos cher à tous les prêcheurs.
Un ptit coup d’oeil sur une infime partie des variantes évangéliques et cie. Aucunement exhaustif.
Fondements de la Réforme
Réforme protestante · Bible · Jésus-Christ · Grâce · Cinq solae
Réformateurs
John Wyclif · Jan Hus · Martin Luther · Jean Calvin · Ulrich Zwingli
Dénominations protestantes traditionnelles
Calvinisme · Luthéranisme · Anglicanisme · Méthodisme · Libéralisme
Dénominations évangéliques
Évangélisme · Baptisme · Pentecôtisme
Personnalités des XXe et XXIe siècles
Karl Barth · Marc Boegner · Dietrich Bonhoeffer · Rudolf Bultmann · Oscar Cullmann · Philadelphe Delord · Gerhard Ebeling · Jacques Ellul · Billy Graham · Jürgen Moltmann · Wolfhart Pannenberg · Paul Tillich
https://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_protestant
Ça n’en fini plus des clones religieux.
Comme disait quelqu’un: milles hommes mille religions.
Alors que chacun soit libre de croire….
NON au prosélytisme organisé et diviseur.
Ici au Canada, le NPD l’a échappé bel, le PLC va nous montrer comment plonger dans le déjà vue, mais à valeur ajoutée: la signature des nouveaux contrats internationaux investi par les grandes compagnies, investisseurs privés dont les fonds, en parti publique 2008 et autres crises et magouilles, sont déjà au paradis.
Le NPD, les années qui viennent peut rassembler, s’il s’occupe des vrais enjeux.
Il n’y en a que deux, tout le reste en dépend.
Il faut être bon vendeur.
La psychologie humaine actuelle tourne autour de l’édonisme, en Chine et en Inde cela pénètre les mentalités, derriére le consumérisme.
La question à laquelle il faut répondre est celle-ci:
QU’est ce que ça me donne à moi, le ptit ou de la classe moyenne surtout, à ma famille….
Alors la gauche et toutes ses variantes (léninistes, trotskistes, marxistes, etc…
Au lieu de se bagarrer sur les théories, devrait se braquer sur les solution.
Délaissé les palabres pour un temps, nous aimons ça palabré….,et faire consensus sur les véritables enjeux.
Voyons un peu:
Le revenu
Le travail
L’éducation ouverte et gratuite
L’accès au système de santé gratuit
Sortir de L’UE, c’est secoué le capitalisme
Nationaliser les banques, c’est créé l’économie commune
Passé du privé au coopératisme c’est stabilisé l’économie
La nationalisation et le coopératisme c’est mettre un terme à cette économie-financière basée sur la spéculation à valeur ajoutée: l’austérité. Le PLAN, le plan d’affaire.