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Photo Francine Bajande.
Hier soir a eu lieu à l’Humanité, le traditionnel pot des artisans. J’ai, à cette occasion, remercié celles et ceux qui construisent et font exister la Fête de l’Humanité chaque année.
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Jeudi 24 septembre 2015
Patrick Le Hyaric
Je vous remercie de votre présence à ce rendez-vous de celles et ceux qui permettent à la Fête de l’Humanité d’exister.
Merci à toutes celles et tous ceux qui, au fil des mois et des jours, s’engagent d’une manière ou d’une autre dans la préparation, la promotion, la construction de la Fête de l’Humanité. A tous les militants de la Fête de l’Humanité.
C’est la première et grande originalité de ce plus grand rassemblement à la fois populaire, culturel, social, politique d’Europe.
En ces moments plus que troublés, où le débat politique a été transformé en théâtre du petit pugilat politicien, où la culture est rabaissée, uniformisée, rationnée, où la question sociale est rejetée dans les fossés d’un débat autour de l’identité, où le populaire est méprisé, où la démocratie et la libre parole sont victimes des coups de canifs de l’autoritarisme, dans une République de plus en plus monarchique; tous ensemble soyons fiers de réussir un tel événement s’inscrivant dans le meilleur de l’histoire de France.
Heureux et fiers de permettre de construire cette ville éphémère où des centaines de milliers de personnes, de jeunes, peuvent se rencontrer, se détendre, se cultiver, se parler, s’instruire, discuter ou débattre d’autres futurs.
Heureux et fiers de rassembler celles et ceux qui font le peuple de gauche.
Celui qui cherche dans les conditions actuelles, après diverses expériences de gouvernement se réclamant de la gauche, les moyens de déverrouiller le système politique, de résoudre la crise de la politique, de reconstruire un mouvement unitaire de la gauche de transformation sociale et écologique.
Je sais les efforts que nous avons dû déployer depuis les mois de janvier-février pour élaborer le programme de la Fête, ses temps forts. Puis la bâtir et la réussir.
Voilà pourquoi, les félicitations et les remerciements restent des mots trop faibles pour exprimer notre gratitude à tous ces militants et militantes dont certains, certaines viennent de loin, après avoir placé des bons de soutien, monter les stands puis passer plusieurs nuits et journées sur la Fête.
Permettez-moi d’associer toutes les équipes de l’Humanité qui travaillent sans relâche pour la promotion et l’organisation de cet événement.
Je veux particulièrement remercier pour leur engagement, leur dévouement, leur sérieux, celles et ceux qui constituent la petite ossature de la Fête avec à leur tête Fabien Gay qui n’a pris les rênes de cette activité que le 1er janvier dernier, aux côtés d’Antony Daguet et Thibault Weiss qui en sont les directeurs techniques.
Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, leur travail n’est pas que technique.
Il est à la fois politique, parfois « géopolitique » sur le terrain de la Fête, diplomatique souvent, créatif toujours.
Et ils doivent savoir sacrifier leur été et beaucoup d’heures de sommeil à partir du début du mois de septembre.
Ils doivent aussi avoir des nerfs solides !
Je veux à nouveau féliciter tous ces jeunes qui viennent nous aider dès le mois de juin. Ils choisissent de faire leur stage en préparant avec nous la Fête.
Je veux saluer et remercier très chaleureusement celles et ceux dont on ne parle jamais. Celles et ceux qu’on ne voit pas et qui pourtant jouent un rôle décisif pour la tenue de la Fête.
Toutes les équipes qui œuvrent à la vie et à la réussite de la grande scène, autour de Gérard Brasseur.
Les équipes médicales autour d’Alain Ballet et du docteur Frédéric Adenet.
Celles et ceux de la comptabilité avec Delphine Jacob et Frédéric Borie. Les équipes de la diffusion, animées par Michelle Roucoux, Jacky Laudicina et Hervé Lecoq. Les services informatique de l’Humanité.
Celles qui se sont occupé des relations avec la presse et de la communication, particulièrement Jessica Lorillu et Loriane Jannel.
Les équipes de sécurité de la Fête sous la conduite de Lydie Benoit et Bernard Noury.
Je salue et remercie les équipes volontaires du Village du monde, animé par Cédric Clérin.
La place du Village du monde est essentielle dans la Fête, au moment où on ne peut penser sa propre vie, son propre avenir, sans penser la marche d’un monde où s’accumulent les noirs nuages des crises financières, écologiques, les tensions et les guerres, les crises globales de la démocratie et de la politique, confinant à la crise de civilisation.
Mais où naissent aussi de multiples tentatives en faveur d’un monde plus humain, plus solidaire et d’une planète protégée.
Le Village du monde aura accueilli, grâce à cette équipe, de multiples débats d’actualité, de la Palestine aux combats des kurdes contre le fascisme de Daech, de la transformation de l’ONU aux enjeux du désarmement et de la paix.
Ils auront accueilli 176 délégations, venues du monde entier, plusieurs ambassadeurs et ministres de pays comme la Palestine ou la Grèce.
Je remercie aussi les équipes qui organisent la Halle Nina Simone, qui, après des doutes et des tâtonnements, est une belle réussite, avec le succès des expositions, dont celle du « peuple de l’eau », où sont passés 20 000 visiteurs et celle sur les Roms.
L’espace cinéma qui a fait le plein, toute la durée de la Fête avec le concours de jeunes réalisateurs. Celui sur le foot en Palestine. Celui sur la Grèce. Ceux de l’INA et d’ARTE. La participation la plus importante étant celle pour la projection de « Human » de Yann Arthus Bertrand.
L’espace de l’économie sociale et solidaire qui prend de l’ampleur, ainsi que ceux du numérique et des Fab-lab. Remerciements et félicitations aux équipes du Village du livre, animé par Pierre Chaillan, avec de nombreux débats extrêmement intéressants et la participation de 272 auteurs.
Remerciements aussi à Marc Roumejon et à ses équipes d’Audiens qui donnent un nouvel élan à l’espace du Forum Social qui a été considérablement amélioré cette année avec de nouveaux partenaires, la participation de nombreux syndicats CGT, d’entreprises en lutte, de fédérations syndicales et de nombreux débats de qualité, les rencontres avec le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, mais aussi ceux autour des enjeux du climat et de l’environnement ou les conditions des travailleurs sur les chantiers de la coupe du monde de football.
On aura aussi, une nouvelle fois, beaucoup apprécié les activités culturelles et de débats de l’espace des Amis de l’Humanité. Lieu de rencontres chaleureux et de nourritures terrestres et de l’esprit, les équipes de Charles Silvestre et de Jean-Emmanuel Ducoin auront permis de délicieux moments avec Philippe Torreton, André Minvielle, Marc Perrone, Michel Portal, les salariés de Peugeot ou la coopérative des salariés de Fralib.
La place de la République avec Gérard Mordillat ou Ernest Pignon Ernest et Charles Sylvestre luimême qui vient d’écrire un livre à ce sujet surtout ce bel hommage à Allain Leprest.
Merci encore aux équipes d’Edgar Garcia et de Zébrock qui reste une belle scène de la Fête aux côtés de la scène de l’espace Nord et de l’espace Jazz, où le public peut découvrir les artistes de demain. Edgar Garcia qui, pour la 20 ème année aura animé avec brio la Grande scène.
L’espace Sport, renouvelé a aussi été un lieu d’activités et de dialogues et l’espace Enfance, qu’il faudra encore encourager, sont de beaux points de repères de notre Fête.
Nous avons également tenu tous nos engagements pour la mémoire et la défense des libertés d’expression avec nos amis des équipes de Charlie-Hebdo, souvent dans l’émotion, en inaugurant leur place à l’Agora du Village du livre et sur la grande scène le dimanche. C’est le moins que nous devions à Wolinski, Charb ou Tignous.
L’espace de l’Agora aura été le lieu d’événements importants. De la soirée de solidarité avec les réfugiés à la parole donnée à l’un des cinq cubains libéré des geôles américaines ; des conférences philosophiques aux grands débats pour le climat avec Vandanna Shiva, au long forum pour « changer en Europe et changer l’Europe » avec des forces progressistes de toute l’Union européenne, au moment même où on apprenait la victoire de Jérémy Corbyn dans les primaires du Parti travailliste en Angleterre ou encore l’entretien en public avec Yannis Varoufakis qui a fait déborder de beaucoup l’Agora.
Les espaces des communistes comme ceux des partis de gauche, des écologistes ou de Ensemble auront connus aussi une belle affluence, notamment au moment de la réception de Pierre Laurent aux personnalités. De même avec le temps incertain le meeting avec Pierre Laurent a été un grand succès, attentif et combatif.
Réussite aussi du dîner des professionnels de la presse ave la Ministre de la Culture et de la Communication.
Autant d’enjeux je crois, qui auront permis à de nombreux visiteurs, à des militants de faire le plein d’idées pour les actions en cours et celles à venir.
Je pense à nos responsabilités envers les réfugiés, mais aussi celles concernant l’indispensable combat à mener pour que la France devienne un point d’appui réel pour aider le gouvernement grec et le peuple grec à sortir du mémorandum autoritaire imposé le 13 juillet et pour obtenir une renégociation de la dette.
Cet enjeu de la sortie de l’austérité et du chômage, par l’augmentation des salaires et la défense du travail et de l’emploi stable, devrait devenir l’un des premiers de nos combats sociaux et politiques.
Evidemment, rien, ou peu s’en faut, de ce que je vous raconte ici n’a trouvé place dans la presse et les médias audiovisuels, si empressés comme chaque année à caricaturer la Fête, son sens, ses débats réels, son public, avec la répétition sur commande de clichés ou de petites phrases, bien loin souvent de ce qui se passe dans la Fête.
Il s’est même trouvé un grand journal populaire pour dire que la Fête ne servait à rien !
C’est une insulte que nous ne devrions jamais laisser passer.
La Fête a pourtant montré avec éclat que des centaines de milliers de nos concitoyens viennent y chercher quelque chose qu’ils ne trouvent pas ailleurs, ni dans le débat public, ni dans le spectacle médiatico-politique.
Sans vouloir exagérer, je crois qu’il y a eu dans cette Fête une forte demande de gauche sociale, écologique, démocratique.
Une demande que la France redevienne dans les conditions d’aujourd’hui la France.
Qu’elle reprenne le chemin de l’avancée démocratique, du progrès social, de l’action pour la paix et le co-développement commun du monde.
Une France active pour la résolution des crises et des guerres.
Une France qui n’a pas à suivre les orientations ordo-libérales des dirigeants allemands. Une France solidaire des réfugiés-migrants, mais surtout qui permette un nouveau départ pour le Proche et Moyen-Orient, qui reconnaisse la Palestine et aide les kurdes contre le sultan de Turquie, Erdogan et Daech.
La forte participation dans tous les débats témoignent de cette recherche politique, intellectuelle, culturelle. Ce désir d’un autre avenir. Cette fierté de se retrouver ensemble en ce lieu de fraternité humaine, dans de grands concerts comme dans les débats.
S’il n’y avait pas ce désir, on ne pourrait pas expliquer pourquoi des centaines de milliers de personnes se retrouvent à ce rendez-vous, alors que la pluie et l’état du terrain par endroits, invitaient plutôt à rester chez soi.
Je ne le souhaite évidemment pas, mais ce que l’on appelle un « festival » ne pourrait résister à un tel sale temps.
Au total, nous avons eu 30 000 entrées de plus cette année, comparé à l’an passé.
Près de 29 000 personnes (contre 18 000 l’an passé) ont acheté leur billet d’entrée dans les réseaux commerciaux de la FNAC.
Si on y ajoute des initiatives type « rencontres facebook », on peut estimer que près de 35 000 personnes sont venues à la Fête en dehors des réseaux militants.
Il y a donc à la Fête un public nouveau, que l’on a beaucoup vu dès le vendredi après-midi. Un public plus jeune et plus métissé.
Nous commençons ainsi à combler un déficit que nous avions jusque-là.
Un public qui passe d’un débat sur la Palestine ou l’économie au concert de Manu Chao, de Texas ou de Tiken Jah Fakoly.
Nous avons initié cette année des pratiques nouvelles, notamment pour l’environnement, dans la Fête.
Une partie de nos projets a été réalisés sur l’électricité, sur le tri des déchets et la distribution des aliments non consommés à des associations.
Nous allons devoir poursuivre dans cette voie.
Rien ne servirait de faire de grandes proclamations sur l’environnement et ne pas être exemplaires nous-mêmes.
Nous aurons à faire encore des efforts sur la propreté, sur l’autonomie énergétique de la Fête, voir les transports avec le covoiturage.
Je remercie tous les militants qui ont assuré la sécurité de la Fête sous la direction de Lydie Benoit et Bernard Noury.
Il s’agit d’une tâche difficile, mais au combien indispensable, encore plus cette année.
Je remercie de ce point de vue les services de sécurité de l’Etat, les services de police, la préfecture et le ministère de l’intérieur pour leur aide efficace qui aura permis de tenir une Fête où le public est sécurisé.
Mais là encore, nous aurons à évaluer exactement nos besoins pour corriger ce qui doit l’être. De même, nous allons devoir retravailler la problématique des parkings qui ont été insuffisants.
Les enjeux économiques et financiers de la Fête nous interdisent cette complaisance avec des pertes substantielles aux entrées et avec des ventes de tickets en dehors de l’organisation.
Nous aurons sans doute à infléchir encore les rythmes de la Fête, étant entendu que le vendredi après-midi devient désormais un moment plein de la Fête, avec plus de 110 000 personnes entrées déjà vers 17 heures. Parmi d’autres pistes de travail, nous aurons à faire plus pour une présence plus large des associations ; pour élargir la présence des syndicats, dans leur diversité, dans la Fête ; pour améliorer encore notre espace enfance avec plus d’activités en lien avec la relance de Pif.
La réussite des espaces livre, cinéma ou des Amis de l’Humanité, doit nous inviter à renforcer la présence de nouveaux aspects culturels de la Fête.
Mais de tout cela, il faut discuter.
Voilà pourquoi je propose que chacune et chacun d’entre vous écrive son sentiment sur la Fête et ce qu’il voudrait améliorer, enrichir ou repenser pour la Fête à venir, qui aura lieu les 9, 10 et 11 septembre 2016.
A ce propos, maintenant il nous faut faire face à nos dépenses de construction de la Fête.
Je remercie tous les partenaires qui y participent, notamment le conseil général de Seine-SaintDenis.
Je remercie nos équipes de Comédiance qui obtiendront, pour le hors-série programme et pour le terrain, des recettes publicitaires intéressantes.
Il reste maintenant à régler rapidement les locations de terrains et près de 40 000 bons de soutien qui ont été vendus et non payés à l’instant.La situation économique de l’Humanité fait que nous avons absolument besoin que ces vignettes soient payées dans les jours à venir pour faire face à ses frais et pour mettre l’économie de la Fête à l’équilibre, ce qui est loin d’être le cas à l’heure où nous sommes réunis.
Je profite de l’occasion pour, au-delà, remercier les amis, lecteurs qui depuis le 1er janvier dernier ont versé plus de 2 millions 200 000 euros de dons et 600 000 euros de prêts pour le journal.
Au-delà de cet effort financier qui nous empêche de couler, la question qui se pose à nous, est non seulement pour des questions financières, mais surtout des enjeux politiques qui concernent toutes celles et ceux qui se réclament des idées progressistes, des Lumières ou de la possibilité de changer le monde et la société, est celle de la lecture de l’Humanité et de l’Humanité- Dimanche.
On ne peut laisser le débat politique culturel, intellectuel, se développer à partir des idées réactionnaires et d’un positionnement en fonction de l’extrême-droite en France et en Europe. Non pas d’ailleurs pour les combattre, mais pour les banaliser.
Je n’inviterais jamais assez à lire, relire et à relire encore, en ces temps troublés, le premier éditorial fondateur de l’Humanité produit par Jean Jaurès dont le titre est « Notre but ». Il est plus actuel que jamais !
La lecture de l’Humanité est le moyen de se sentir libre, de pouvoir se repérer dans les énormes brouillages organisée de la pensée.
Le moyen de ne plus être isolé, parce que partageant les mêmes soucis, les mêmes désirs que des milliers d’autres, relatés dans l’Humanité.
Le moyen d’accéder aux débats et aux idées progressistes avec les pages «Idées» et «Savoirs et culture».
Le moyen de porter plus haut la question sociale, de plus en plus absente ailleurs.
Gagner de nouvelles lectrices et de nouveaux lecteurs comme viennent de le montrer les résultats de la Fête où avec le travail du service vente et diffusion, nous avons réalisé 357 abonnements et vendu 15 000 programmes de la Fête aux portes de la Fête et la semaine précédente avec les CDH et grâce au concourt de la société des lectrices et lecteurs de l’Humanité, nous vous en remercions.
Je souligne d’ailleurs que l’activité de ce service a permis de doubler les recettes de ventes diverses sur la Fête comparé à l’an passé, en dépassant le chiffre de 50 000 euros de chiffres d’affaires.
La lecture, l’élargissement de la lecture de l’Humanité est un atout décisif pour modifier le rapport de force actuel dans le sens de ce que le peuple de la Fête de l’Humanité a réclamé. La gauche, une gauche renouvelée, efficace, crédible, active, rassembleuse pour changer vraiment.
Que chacune et chacun de nous se sente concerné par cet enjeu de la lecture de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche.
Nous allons proposer deux initiatives dans les jours à venir, dans lesquelles chacune et chacun d’entre vous peut s’engager :
– d’abord une grande opération de collecte d’adresse de jeunes de 17 à 25 ans à qui nous offrirons la lecture de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche durant six mois.
– ensuite une campagne militante d’abonnements dé découverte de nos journaux pour trois mois, avec chaque semaine l’Humanité des débats et l’Humanité-Dimanche, pour un prix symbolique.
Cette activité peut fonder de nouvelles bases solides à nos journaux et contribuer à la contre offensive idéologique dont nos concitoyens ont besoin.
En vous remerciant une nouvelle fois de votre engagement pour la réussite de la Fête et pour le développement de l’Humanité.
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La plus belle fête de du … MONDE !