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Photo Olivier Guesp
Guy Béart, le poète, le musicien passionné, l’une des belles et grandes voix de la chanson française vient de nous laisser dans la tristesse.
Auteur-compositeur-interprète, il était un artiste total, entier et indépendant, pour lequel la chanson était un art majeur qu’il défendait avec conviction dès la fin des années 60 sur les chaines de l’ORTF.
Artiste populaire, il ciselait des mélodies inoubliables au service de textes lumineux, portés par un grand désir de liberté. Il les avait souvent mis en partage avec Juliette Gréco et tant d’autres artistes de cette génération dite « rive gauche ».
Malgré sa grande discrétion, ses chansons continuent à cheminer dans les têtes et les bouches. Il savait aussi s’engager pour défendre la création et l’exception culturelle, au moment des débats sur le projet d’accord sur les investissements menacé encore aujourd’hui avec le néfaste projet de marché transatlantique.
Nous nous souvenons toujours de sa gentillesse et de sa délicatesse. Avec plaisir nous l’accueillions à la Fête de l’Humanité. Il était venu nous rendre visite en 2012 pour évoquer Louis Aragon avec lequel il avait tissé des liens d’estime et d’amitié.
Aragon, justement, disait de lui qu’il possédait « Cet étrange pouvoir de saisir l’instant qui durera ».
Son art et ses chansons, pour sûr, dureront. A toute sa famille, à ses proches nous présentons nos condoléances attristées et les assurons de notre affectueux soutien.
Patrick Le Hyaric
Directeur de L’Humanité
5 commentaires
L’eau vive ne coulera plus de la même façon…cette très belle chanson de Guy Beart qui a tant bercé ma jeune enfance et que je chantais tant bien que mal résonne aujourd’hui dans ma tête…
J’ai perdu mon père en 2004. Sa chanson, notre chanson,c’ était “L’espérance folle”, c’est celle qui rassemblait à la fin des repas mes parents et moi autour de la guitare de mes frères, celle qui célébrait aussi un peu le retour de mon père à la maison pour le week-end, lui qui travaillait la semaine loin de chez nous. Quand j’y pense, je ne peux m’empêcher de me dire que cette chanson là devait signifier beaucoup pour lui.
Récemment lors de vacances en Haute-Savoie, j’ai trouvé dans une brocante le livre de Guy Béart du même nom que la chanson et je l’ai rapporté à ma mère de 87 ans comme une sainte relique. Elle l’a pris entre ses mains, l’a caressé précautionneusement, presque tendrement et j’ai vu des larmes ourler ses yeux. Guy Béart faisait partie de notre famille, et aujourd’hui, j’ai l’impression de perdre mon père une seconde fois,alors ici je veux saluer sa mémoire, et embrasser sa famille.
Un grand artiste humble, généreux, poète et mélodiste de grande sensibilité nous a quitté, c’est aussi notre jeunesse qui s’en va avec lui,
Désespérément l’un après l’autre les grands poètes de la chanson française qui ont fait vibrer avec leur guitare nos sensibilités et nous ont aidés à rester debout nous quittent dans la grisaille des temps incertains et angoissants.
Jean Ferrat il y a quatre matins, Guy Béart aujourd’hui…
Sachons transmettre la magie et la prégnante force de leurs textes à notre jeunesse qui fera demain…
Moi c’est les pas réunis …et puis chez Temporel aussi.. et le petit bal perdu..
Merci pour tout cher Guy Béart !