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A la fin de l’éditorial fondateur de l’Humanité, Jean Jaurès déclarait que : « Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’aucuns groupes d’affaires est un problème difficile, mais non pas insoluble ».
Ce défi, depuis cent-dix ans, des générations de salariés et de militants de l’Humanité l’ont relevé, au prix d’efforts et de sacrifices considérables.
L’idée a pu s’installer que le journal, puisqu’il s’en était toujours sorti, continuerait à franchir les obstacles.
Rien n’est moins sûr aujourd’hui.
Regardons les choses en face !
Aucun quotidien, aucun hebdomadaire n’est en bonne santé. Toute la presse écrite dans le monde entier connaît une crise profonde. Pas une semaine sans que soit annoncée une longue liste de restrictions de moyens de pagination, de regroupements de journaux et de nouvelles concentrations, de plans de réduction d’effectifs, de dépôt de bilan, voire même de fermetures pures et simples. Les concentrations, les rachats de titres par des secteurs industriels et bancaires se multiplient. Qui peut croire que leur objectif est de développer le pluralisme de l’information, l’accès à la culture et le libre arbitre des lecteurs ? Personne ! Ils sont à la recherche d’un modèle économique où à partir d’un média, ils s’assurent à la fois une force d’influence, des activités lucratives et une main mise idéologique. Pour y parvenir, ils s’appuient sur les questions réelles que pose la transition numérique qu’ils entendent détourner à leur seul profit.
A l’échelle de la planète, il n’y a désormais plus qu’une vingtaine de grands groupes de médias exerçant une influence décisive sur la manière dont des milliards d’individus conçoivent le monde et la place qu’ils y occupent. Dans notre pays, la presse est désormais pour l’essentiel propriété du capital industriel et bancaire.
Le contexte dans lequel interviennent ces bouleversements est lui aussi inédit. Nous sommes face à une tentative d’utiliser la crise du capitalisme afin de chasser des consciences toute idée progressiste, toute valeur de gauche, jusqu’à vouloir en effacer le nom de la scène politique et publique. La guerre économique s’accompagne de ce qu’il faut bien appeler une puissante guerre idéologique, conduisant à la coïncidence entre les mutations de la presse et les transformations qui affectent la scène politique.
Nous aurons l’occasion de revenir sur ces enjeux de grande portée dans les semaines à venir.
Toutes ces considérations nous conduisent à vous alerter, vous, les lectrices et les lecteurs de l’Humanité, de l’Humanité-Dimanche, les utilisateurs de notre plateforme numérique, les amis de l’Humanité et tous les militants communistes, progressistes, syndicaux. C’est un appel à la vigilance et à l’action que nous vous lançons, d’autant plus que nos publications sont menacées en cette fin d’année.
Les chiffres sont là, d’une froideur implacable : une hausse de plus d’un million d’euros de nos coûts de production, des recettes publicitaires qui diminuent de plus de cinq cent mille euros, une baisse de nos recettes de diffusion et une diminution drastique des aides publiques aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, décidées sous la précédente législature auquel vient s’ajouter une nouvelle baisse d’au moins deux cent mille euros annoncée la semaine dernière et un déficit de la Fête de l’Humanité, malgré son vrai succès populaire.
Evidemment, il n’y a pas d’issue viable pour nos journaux sans un effort permanent pour élargir leur diffusion. Il ne s’agit d’ailleurs pas prioritairement d’un enjeu d’équilibre économique. Est en cause, pour chaque lectrice et lecteur, chaque militant de la transformation sociale et écologique, la possibilité de se placer en situation de mener le combat politique et idéologique, dans les conditions de notre époque, en faveur d’une alternative au libéralisme sauvage et au capitalisme, de contribuer à l’unité des travailleurs et de toutes celles et ceux qui ont intérêt et besoin d’un autre gouvernement, d’une nouvelle majorité forte et durable possible avec un progrès substantiel des forces du Front de gauche, d’un renforcement de l’action syndicale dans les entreprises.
La question de l’élargissement de la diffusion de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche est donc partie intégrante de la construction d’un nouveau rapport de forces social, syndical, culturel et politique.
Dans l’immédiat, une urgence s’impose à nous, pour faire face à de lourdes contraintes financières d’ici la fin du mois de décembre.
Elle nous conduit à nous tourner vers vous, une fois encore, pour obtenir les moyens de trésorerie qui sont indispensables.
Tel est le sens de la souscription exceptionnelle que nous lançons, tout en étant conscients que les budgets des familles sont eux aussi de plus en plus contraints.
Comme les précédentes fois, chaque don versé avec un chèque libellé à notre partenaire « presse et pluralisme pour l’Humanité » d’ici le 31 décembre bénéficiera d’une exonération fiscale de 66%.
L’heure est à une grande mobilisation pour aider l’Humanité à faire face à ses besoins. Nous sommes convaincus que cet appel au secours sera entendu.
Imprimer le bulletin de souscription
4 commentaires
Patrick,je comprends parfaitement ton appel de détresse! Malgré une retraite de faible niveau, j’ai envoyé un chèque de 100 € le 8 août et un autre aujourd’hui. Même si comme tu le dis, cela représente un effort pour chacun, il est nécessaire de sauver et maintenir contre vents et marées notre journal.Chacun doit faire quelque sacrifice.
Car, que serait ce monde sans Humanité!!
Toutes tes analyses sont justes par rapport à la presse dénonçant le coût du capital pour une Alternative démocratique laïque et féministe ,en grave danger .L’ autre rachetée par les grands groupes financiers et bancaires et industriels sont sous perfusion constante mais comme ils assurent le non pensée et la voix du maître capitaliste aucun souci pour ces faire valoir de l’ impérialisme financier et malgré le lectorat qui baisse . Reste notre quotidien l’ Humanité et l’ Huma dimanche mais là aussi des difficultés du fait que les revenus sont très bas et il est difficile de toujours les acheter , nous en sommes là , et les couches moyennes pourtant touchées , cadres et autres pouvant les acheter sont difficiles à convaincre malgré un frémissement de demande le dimanche matin en vente militante . La souscription donc s’ avère encore une fois indispensable . J’ attends la 40 euros de prime pour les petites pensions de retraite , n’ ayant pas de chéquier et ne laissant aucun centime au compte de la poste , post – épargne ! sic , je verserai 10 euros pour le journal et les 30 toujours en espèces sur une souscription qui serait la bienvenue pour une radio libérée à créer .
Bonjour.
Est-ce qu’il y a des publications qui se vendent au Québec dans la ville de Québec ?
ce jour j’envoie un don de 30 euros, les temps sont durs, j’espère que vous comprendrez, je vous remercie pour toutes vos informations