- Views 1153
- Likes 0
Le Secours populaire, dont les permanences comme celles d’autres associations caritatives, ne désemplissent malheureusement pas, a commandé une enquête sur la pauvreté en France.
Celle-ci révèle que deux de nos compatriotes sur trois déclarent connaître parmi leur famille ou leur connaissance, au moins une personne en situation de pauvreté : en progression de dix points depuis 2007.
Plus de la moitié des français déclare qu’ils se sont déjà trouvés en situation si difficile qu’ils pourraient ou auraient pu se trouver dans la pauvreté.
La définition traditionnelle et officielle de ce seuil est de 977 euros par mois. Mais, une majorité de nos concitoyens considère que c’est en deça de 1070 euros qu’on est dans cette situation. En effet, avec un revenu si bas, difficile de faire face aux besoins quotidiens qu’il s’agisse de l’alimentation, du logement et des soins médicaux, mais aussi des transports. Ce fossé entre la situation de celles et ceux qui n’ont qu’une petite retraite pour vivre, de maigres allocations ou des bas salaires et l’indécence des profits des plus grosses entreprises et, encore plus indécent, les dividendes versés à leurs actionnaires qui approchent de l’incroyable somme de près de quarante milliards de dollars.
Neuf milliards de personnes ont de plus en plus de mal à survivre et depuis des années les gouvernements successifs ont multiplié les cadeaux sociaux et fiscaux aux plus gros patrimoines et aux plus grandes entreprises, sans aucun retour pour le bien commun de la société.
Nous en sommes au point aujourd’hui, où, comme aux Etats-Unis où en Allemagne, on parle de « travailleurs pauvres », tant leurs salaires sont bas et tant ils ont à souffrir d’une situation de pauvreté.
Dans un tel contexte, il est particulièrement scandaleux d’entendre un ministre, issu de la gauche, demander de faire une sorte de chasse aux chômeurs, alors que c’est un combat permanent qu’il faudrait mener contre le chômage et ce qui le produit : la désindustrialisation, la désertification rurale avec la fermeture de plus en plus d’exploitations agricoles, le délaissement des services publics.
Certes, nous ne referons pas ce qui a été fait durant la révolution industrielle. Mais, les évolutions technologiques, les progrès de la productivité et surtout les besoins d’inventer un nouveau modèle de développement social, humain et écologique, va nécessiter de créer de nouvelles activités. Cela nécessiterait d’investir beaucoup dans l’éducation, la formation, la recherche et l’innovation, mais aussi dans la création d’emplois nouveaux. Au contraire de ce qui se dit, un renouveau de la France est possible, une autre action de la France pour changer l’Europe est possible, au lieu du choix de l’austérité. La pauvreté et le chômage ne sont donc pas une fatalité.
L’argent existe pour améliorer le quotidien de celles et ceux qui souffrent. Cela impliquerait de répartir autrement les énormes richesses produites, de cesser d’exonérer les plus grandes entreprises de leur nécessaire apport à la vie commune, pour la sécurité sociale et le budget de l’Etat.
Par contre, il faut aider autrement par l’utilisation du crédit public les petites et moyennes entreprises, les petits artisans et les paysans. Enfin, le travail doit être revalorisé et correctement rémunéré. Les retraites augmentées.
L’enquête du Secours populaire nous alerte sur le fait que l’une des valeurs de notre République est aujourd’hui gravement fracturée : celle de l’égalité. Celle-ci doit revivre dans une politique combattant la finance et impulsant une relance du progrès social.
1 commentaire
Neuf millions …Patrick , mais il est vrai que sur la plan mondial seule une petite poignée possède tout , les moyens pour agrandir en exponentiel l’ argent qui rend fou , c’ est comme la plus value , il y a plus que malaise dans la culture et civilisation .