Bilan de la présidence belge de l’Union européenne

le 18 janvier 2011

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Un débat a eu lieu ce mardi 18  janvier 2011sur le bilan de la présidence belge de l’Union européenne. Voici le texte de mon intervention :

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Monsieur le Président du Parlement,
Monsieur le Président de la commission,
Monsieur le Premier ministre,
Chers collègues, 

Reconnaissons d’emblée que vous avez accédé à la présidence de l’Union européenne dans le contexte très difficile de la crise.

Malgré cela, vous aviez laissé entendre que vous auriez fait des questions sociales l’une de vos priorités et annoncé un statut pour protéger les services publics. Vous n’avez rien fait de cela.

Non seulement il n’y a eu aucune initiative pour protéger les services d’intérêts généraux, mais aujourd’hui, dans le cadre du pacte de stabilité renforcé, nous entrons dans une inquiétante spirale où, pour réduire la dette des Etats, les vautours des marchés financiers, armés de leurs agences de notation, poussent les Etats à brader leurs biens publics qui sont pourtant un atout pour la justice, l’égalité et le développement humain.

Quant aux questions sociales, il a fallu toute la vigilance de notre Parlement pour repousser l’augmentation du temps de travail pour les chauffeurs routiers ou le projet dit « permis unique », version élargie de la sinistre directive Bokelstein.

Nous étions prétendument dans l’année européenne de lutte contre la pauvreté. Bilan : il n’y a pas un seul pauvre en moins. Il y en a toujours plus ! D’autre part, le revenu minimum européen est toujours aussi invisible. Et, force est de constater que les moyens de lutte contre la crise sont inefficaces parce qu’ils bradent les droits sociaux.

La stratégie adoptée consiste en permanence à rassurer les créanciers des Etats surendettés par la baisse de la fiscalité du capital, le recul de la croissance dû à la baisse du pouvoir d’achat et à l’austérité dont j’entends pour la première fois le mot dans votre bouche M. Barroso. Quel aveu !

Voilà maintenant que vous voulez vérifier le budget des Etats a priori à la place des Parlements nationaux parce que vous voulez être sûrs qu’ils soient des budgets d’austérité pour les peuples.

Vous avez engagé en catimini une révision des traités européens que vous n’avez pourtant cessé de présenter comme intangibles uniquement pour rassurer la finance mondiale.

Par contre, vous avez en permanence refusé un débat sur la mise en place d’un fonds de développement social et environnemental alimenté par une taxation des mouvements de capitaux, par une harmonisation vers le haut de la fiscalité du capital, par une création monétaire de la Banque Centrale Européenne pour le rachat des dettes des Etats et le développement des services publics indispensables à des choix de justice et de progrès social.

Au début de votre présidence, vous aviez dit que vous la vouliez « sobre ». Durant celle-ci, les marchés financiers et les grands actionnaires se sont rassasiés, mais les peuples sont de plus en plus au régime de la disette.

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0 commentaires


philippe 18 janvier 2011 à 15 h 06 min

les manifs, désormais doivent être à Bruxelles, là où sont pris les décisions.
Merci pour votre article toujours bien rédigé et percutant.

Canelle 18 janvier 2011 à 15 h 32 min

Oups, j’avais oublié de cocher les cases pour être aviser.

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